Sur la Voie Verte vers St Gengoux-le-National
DIDIER HEUMANN, ANDREAS PAPASAVVAS

Nous avons divisé l’itinéraire en plusieurs sections, pour faciliter la visibilité. Pour chaque tronçon, les cartes donnent l’itinéraire, les pentes trouvées sur l’itinéraire et l’état du parcours. Les itinéraires ont été conçus sur la plateforme “Wikilocs”. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’avoir des cartes détaillées dans votre poche ou votre sac. Si vous avez un téléphone mobile ou une tablette, vous pouvez facilement suivre l’itinéraire en direct.
Pour ce parcours, voici le lien:
https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/de-givry-a-st-gengoux-le-national-par-la-voie-verte-229582113
Ce n’est évidemment pas le cas pour tous les pèlerins d’être à l’aise avec la lecture des GPS et des cheminements sur un portable, et il y a encore en France de nombreux endroits sans connexion Internet. De ce fait, vous trouverez bientôt sur Amazon un livre qui traite de ce parcours.
Si vous ne voulez que consulter les logements de l’étape, allez directement au bas de la page.
L’origine de la voie verte entre Chalon-sur-Saône, Cluny et Mâcon remonte aux années 1980-1990. Elle est née d’une idée simple et visionnaire : transformer une ancienne ligne de chemin de fer désaffectée en une piste cyclable accessible à tous. Cette ligne, construite au XIXeᵉ siècle, reliait Chalon à Mâcon en traversant les collines du sud de la Bourgogne. Abandonnée au début des années 1970, elle laissait derrière elle tunnels, viaducs et remblais, peu à peu envahis par la végétation. C’est alors que le département de Saône-et-Loire, avec l’aide de la région Bourgogne et des communes traversées, décida de lui donner une seconde vie. Plutôt que de laisser se perdre cet itinéraire, les élus imaginèrent un parcours réservé aux cyclistes, piétons et randonneurs, totalement sécurisé et intégré au paysage. Les premiers travaux commencèrent dans les années 1990 : la voie fut nettoyée, goudronnée, les ponts consolidés, les tunnels aménagés et éclairés, et les anciens bâtiments ferroviaires parfois restaurés pour servir d’abris ou de points d’accueil. La section entre Givry et Cluny fut inaugurée en 1997. Ce fut la première Voie Verte officielle de France, un modèle qui allait inspirer tout le pays. Son succès immédiat incita à prolonger le tracé jusqu’à Mâcon au sud, puis à Chalon au nord. D’autres boucles furent ensuite créées, formant aujourd’hui un vaste réseau cyclable au cœur de la Bourgogne du Sud.
Le parcours commence à Chalon-sur-Saône, au bord de la rivière, et s’engage vers le sud à travers la Côte Chalonnaise. On traverse ainsi des paysages de vignes et de champs, puis les villages de Givry, Buxy et Saint-Gengoux-le-National, autant de haltes pleines de charme. La voie est entièrement goudronnée et interdite aux voitures : idéale pour les familles et les cyclistes de tous niveaux. Au fil du trajet, la campagne bourguignonne déploie ses nuances : prairies, bocages, vallons, vergers et vignes, dans une alternance harmonieuse de nature et de patrimoine. On croise des églises romanes, des moulins, des lavoirs, des petits ponts de pierre. L’itinéraire s’achève à Mâcon, au bord de la Saône, après près de soixante-quinze kilomètres de voie verte continue. Cette piste fait partie d’un réseau plus vaste qui couvre aujourd’hui plus de trois cent cinquante kilomètres de voies vertes en Bourgogne du Sud. Elle permet de relier non seulement Chalon, Cluny et Mâcon, mais aussi d’autres boucles secondaires vers Tournus, Saint-Boil, ou encore la Bresse. C’est une invitation à prendre le temps, à pédaler tranquillement, à travers une région où la douceur de vivre accompagne chaque virage.
Sur un tel parcours, qui n’est plus le Chemin de Compostelle, mais une voie alternative, il n’y a évidemment pas de coquille. Mais, comme la Voie Verte est continue d’une ville à l’autre, aucun fléchage n’est nécessaire. Bien sûr, certains pèlerins préféreront suivre le Chemin de Compostelle, arrivé la veille à Moroges. Pour ces derniers, voici le parcours.

Difficulté du parcours : Le trajet présente est quasi plat, avec parfois une minime pente que vous ne remarquerez guère (+ 127 mètres/-102 mètres). Ce n’est pas le cas si vous suivrez le chemin de Compostelle depuis Moroges (+217/-340 km).

État du parcours : Aujourd’hui, c’est une étape totalement sur le goudron de la piste cyclable :
- Goudron : 22.0 km
- Chemins : 0 km
Parfois, pour des raisons de logistique ou de possibilités de logement, ces étapes mélangent des parcours opérés des jours différents, ayant passé plusieurs fois sur sur ces parcours. Dès lors, les ciels, la pluie, ou les saisons peuvent varier. Mais, généralement ce n’est pas le cas, et en fait cela ne change rien à la description du parcours.
Il est très difficile de spécifier avec certitude les pentes des itinéraires, quel que soit le système que vous utilisez.
Pour les “vrais dénivelés”, relisez la notice sur le kilométrage sur la page d’accueil.
Voici un exemple de ce que vous trouverez. Il suffit de prendre en compte la couleur pour comprendre ce qu’elle signifie. Les couleurs claires (bleu et vert) indiquent des pentes modestes de moins de 10%. Les couleurs vives (rouge et brun foncé) présentent des pentes abruptes, le brun dépassant 15%. Les pentes les plus sévères, supérieures à 20-25%, très rarement plus, sont marquées de noir.

Section 1 : Sur la piste cyclable

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.

| La Voie Verte prend naissance dans la région à Chalon-sur-Saône et s’étire jusqu’à Givry, où elle vient effleurer la banlieue. Pour l’atteindre depuis le centre du bourg, il faut suivre la rue de l’Hôtel de Ville, qui s’élance à partir de l’église et conduit, hors les murs, vers les abords de l’ancienne gare. Ainsi, l’itinéraire moderne s’inscrit discrètement dans le tracé d’un passé ferroviaire encore lisible. |
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| Le parcours quitte alors la rue principale pour s’incliner à droite, rejoignant la Voie Verte et le parc aménagé pour les camping-cars. Là, déjà, se dessine la coexistence d’un tourisme de passage et d’une promenade douce, où vélos, marcheurs et voyageurs en halte trouvent chacun leur espace. |
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| Rapidement, l’itinéraire longe l’ancienne gare. Comme la piste elle-même, cet édifice rappelle qu’il fut un temps où le train animait le pays. On retrouve d’ailleurs, tout au long du trajet, ces petites gares locales, modestes sentinelles d’un passé cheminot, aujourd’hui muettes mais encore debout, jalonnant la mémoire du parcours. |
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| Le parcours s’engage ensuite pleinement sur la piste cyclable. De distance en distance, des bancs ponctuent l’allée, comme des haltes offertes au repos. Mais l’on peut s’interroger : sur ce ruban plat, qui ne réclame que peu d’effort, les cyclistes éprouvent-ils vraiment le besoin de s’arrêter si souvent ? Ces assises semblent davantage conçues pour l’oisiveté contemplative que pour soulager une fatigue inexistante. |
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| À peine plus loin, la piste frôle l’aire des camping-cars, rangés les uns à côté des autres, comme une troupe prête au départ, alignée avec une rigueur presque militaire. |
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| Un peu plus loin encore, la piste croise une petite route de banlieue. Comme partout ailleurs, l’intersection suit un même modèle : barrières de sécurité, passage en chicane, franchi par les cyclistes en se dandinant légèrement, sans qu’il soit nécessaire de poser pied à terre. La répétition de ce schéma marque le rythme du parcours, mécanique et attendu. |
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| Puis la piste s’étend, droite et implacable, souvent sans horizon proche. C’est une ligne pure, tendue dans l’espace comme un fil, où l’on avance sans surprise, presque hypnotisé par la monotonie du tracé. |
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| Au bout de cette longue rectitude, la piste traverse une route plus importante, la départementale D204. Ici, la prudence reprend ses droits : les cyclistes, soudain, ralentissent, se concentrent, avant de franchir la chaussée avec un respect instinctif pour le danger latent de la circulation. |
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| À deux pas de là surgit le hameau de Maison Dieu. Il se signale par une humble chapelle de pierre, nichée au milieu des prés et des fermes. Pourtant, les cyclistes glissent souvent sans accorder plus qu’un regard furtif à ce sanctuaire discret, joyau effacé du patrimoine rural. |
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| À la sortie du hameau, la piste franchit une petite route de terre, à proximité d’une usine où l’on travaille le bois et fabrique des parquets. Le souffle artisanal du présent vient ici se mêler au silence des campagnes, créant un contraste singulier entre l’usine et lenteur de la promenade. |
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| Puis, comme une valse régulière, l’itinéraire reprend sa marche en passant sous la bruyante nationale N80. Le grondement des véhicules s’impose, brutal, avant de s’éteindre soudain dès que l’on ressort de son ombre bétonnée. |
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| Les intersections avec les petites routes se succèdent alors, monotones, presque interchangeables. Toujours les mêmes barrières, toujours le même schéma. Cette répétition finit par donner au trajet la régularité d’un refrain, une scansion un peu lassante pour qui aime la diversité des paysages. |
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Enfin, la piste rejoint plus loin une intersection indiquant la direction de Granges. C’est aussi cela que propose la Voie Verte : la possibilité d’évasion, de bifurcations vers des boucles régionales, comme des portes ouvertes vers d’autres horizons.

Section 2 : Sur la piste cyclable

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.

| Ici, vous parvenez à proximité du village de St Désert. C’est là que les amis de Compostelle proposent aux pèlerins un raccourci : la possibilité d’éviter les collines et de rejoindre directement la piste cyclable. Le chemin jacquaire peut ainsi se mêler au ruban moderne de la Voie Verte, symbole d’un dialogue discret entre la ferveur spirituelle d’hier et les loisirs d’aujourd’hui. Mais la piste, indifférente aux choix de chacun, poursuit son tracé droit, rectiligne, glissant près du lieu-dit du Chemin de la Croix de Granges. |
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| Un peu plus loin, c’est à nouveau une intersection avec une petite route de campagne. Rien de spectaculaire, si ce n’est, parfois, un mince filet d’eau, un ruisseau fragile à peine décelable, souvent réduit au silence de son lit asséché. Ce murmure discret rappelle au promeneur que la campagne vit de ressources souterraines, invisibles aux regards pressés. |
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| Tout autour s’étendent des pâturages paisibles ou des cultures fourragères, paysages simples où se succèdent les taches claires des vaches dans les prés et l’ondulation verte des champs. Ici, les vignes ont totalement disparu, comme effacées du décor, laissant place à une ruralité plus brute, plus agricole, sans le prestige viticole qui accompagne d’autres étapes. |
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| La piste continue alors, toujours fidèle à sa rectitude, toujours égale à elle-même. Plus loin, elle atteint une intersection doublée d’une aire de pique-nique. Sous l’ombre légère des arbres, les tables invitent à une halte, à une pause conviviale. De là, la voie offre au voyageur des embranchements possibles : à deux pas seulement, l’on peut bifurquer vers Rosey ou vers Granges, comme si la piste s’ouvrait soudain en éventail vers d’autres horizons. |
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| À la sortie de l’aire de repos, vous découvrez la Vomme, un ruisseau discret, si modeste qu’on pourrait presque le manquer. La piste s’enfonce ensuite dans la campagne, longeant des alignements d’arbres sobres, souvent de grands chênes solennels. Ils accompagnent la marche comme des gardiens immobiles, dressés dans le silence des campagnes. |
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| Plus loin encore, la piste, dans sa course régulière, s’approche du Bois des Pères. Le paysage change d’humeur : la campagne ouverte se resserre. |
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| La piste cyclable traverse alors longuement ce bois. Les chênes rutilants, les frênes plus modestes, et les hêtres chétifs, élancés comme des baguettes, composent un décor varié. Tous ensemble, ils tendent leurs branches pour offrir au promeneur une ombre bienveillante, comme une voûte protectrice. On avance dans cette pénombre apaisée avec le sentiment d’être accueilli dans un sanctuaire naturel. |
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| Plus loin, la piste s’avance sous un pont, près du hameau de Méruges. Là encore, elle poursuit son tracé imperturbable, ignorant les détours possibles qui s’ouvrent de part et d’autre. De petits rus se cachent dans la verdure, presque invisibles, comme des secrets que la nature réserve à ceux qui prennent le temps de s’arrêter. |
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| Si vous prenez la peine de grimper sur le pont, un autre spectacle s’offre à vous : celui de la piste elle-même. D’en haut, on mesure l’impressionnante longueur de ces lignes droites qui s’enfoncent dans le sous-bois, tracés sans fin, semblables à des flèches de bitume pointées vers l’horizon. L’œil s’y perd, fasciné par cette interminable régularité. |
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Section 3 : En passant par Buxy, un village avec une belle âme

Aperçu général des difficultés du parcours :parcours sans aucune difficulté.

| La piste reste encore longuement droite, imperturbable, comme toujours, au cœur du sous-bois. Les troncs s’alignent de part et d’autre, la lumière filtre en rais fins, et l’on a presque l’impression d’avancer dans un couloir naturel tracé pour l’éternité. |
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| Puis, soudain, la clarté s’élargit, la pénombre s’efface, et la piste débouche à l’entrée de Buxy. Le charme du lieu s’impose aussitôt, avec sa petite gare désaffectée, vestige tranquille d’un temps révolu où les trains faisaient halte ici. Elle se dresse encore comme un témoin muet du passage des voyageurs d’autrefois. |
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| La piste s’approche alors de la départementale D981. Ici, un panneau rappelle au cycliste qu’il n’est plus qu’à douze kilomètres de St Gengoux-le-National, terme de cette étape de la Voie Verte. La modernité routière et le silence de la piste s’entremêlent dans un contraste saisissant. |
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| À l’entrée du rond-point de la D981, la piste semble s’égarer dans le trafic, happée par la circulation. Mais Buxy accueille les voyageurs avec bienveillance : deux restaurants se tiennent à proximité immédiate, offrant au randonneur l’occasion d’une halte bienvenue, entre repos et convivialité. |
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| Il ne fait guère de doute que les vignes ne sont pas loin : une grande cave vinicole s’élève ici. |
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| La piste cyclable s’amuse ensuite à quelques détours gracieux, serpentant en lacets dans un parc ombragé, aux abords immédiats du village. La fraîcheur des arbres enveloppe le voyageur, offrant une transition douce entre la ruralité et la bourgade. |
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| Puis elle reprend de plus belle son éternelle rectitude. Ombre et lumière alternent au gré des feuillages, et les chênes protecteurs se mêlent aux érables discrets pour composer un décor à la fois majestueux et familier. Ici, la monotonie se fait douce, rythmée par le pas régulier des arbres. |
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| Les bancs jalonnent le parcours en si grand nombre qu’il devient illusoire de vouloir les compter. À ce niveau, la piste croise la petite départementale D147. La circulation y est presque inexistante : à l’échelle de la région, seule la D981 supporte le flux des voitures du nord au sud, les autres routes ne sont que modestes transversales, locales et calmes. |
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| À deux pas, la piste franchit la Ratte, un petit ruisseau qui s’écoule avec grâce dans un cadre charmant. Son clapotis discret et la fraîcheur de son cours ajoutent une note de délicatesse au parcours. |
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| Et déjà, la voie reprend sa marche sans surprise, droite et égale, jusqu’à croiser une petite route qui file vers Jully-lès-Buxy. Mais rien ne pousse vraiment à s’y engager : ces villages minuscules vivent d’une vie modeste, sans véritable animation, simples jalons dans la campagne. |
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| Le paysage de la région se compose ici de vertes prairies, parsemées de sous-bois aux ombres légères, et de cultures qui alternent au rythme des saisons. C’est une campagne simple mais généreuse, où chaque champ et chaque haie semblent participer à l’harmonie silencieuse du décor. |
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Section 4 : Toujours et encore sur la piste cyclable

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.

| La piste cyclable poursuit alors sa marche régulière, reliant d’une intersection à l’autre, comme un fil discret qui coud la campagne. Chaque croisement se ressemble, et pourtant chacun marque un instant du parcours, comme une respiration fugitive dans ce voyage. |
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| Plus loin, la piste s’enfonce dans le Bois des Valottes, qu’elle traverse longuement. Là, quelques ruisseaux apparaissent, à peine visibles, se dissimulant dans les herbes et les feuillages. Le cycliste ou le marcheur progresse toujours sans effort, porté par la douceur de l’ombre que dispensent les grands feuillus, comme sous un dais naturel. |
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| Encore plus loin, une nouvelle intersection s’ouvre, puis la piste repart, implacable dans son éternelle rectitude. Longue, lancinante, elle trace sa ligne claire au milieu du paysage, fidèle à sa vocation de chemin inflexible. |
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| Et soudain, un peu de vie surgit. Voici une nouvelle intersection, plus animée que les précédentes, au lieu-dit “la Gare“, qui annonce l’entrée dans le village de Saint-Boil. Là, la campagne s’efface doucement pour céder place à la présence humaine, aux traces d’activités et de passages, comme une première note de sociabilité après de longues traversées silencieuses. |
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| Ici, la piste cyclable se faufile entre des vergers plantés au cœur des prés, où s’éparpillent çà et là quelques troupeaux paisibles, ruminant dans la quiétude des prairies. Les sous-bois, plus discrets qu’auparavant, ne forment plus que de minces taches d’ombre, comme des refuges épars pour la fraîcheur. Le chemin s’ouvre davantage au ciel, et la lumière y gagne en intensité, donnant à la campagne une transparence nouvelle. |
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| La piste cyclable passe alors au large de Saint-Boil, dont on distingue au loin le clocher de l’église, dressé comme un repère immuable au-dessus des toits. Ici, les vignes réapparaissent, serrées contre les pentes, témoignant de la vocation viticole de cette terre. Mais ce vignoble ne se limite pas à ces coteaux proches : il s’étend bien au-delà, jusqu’à rejoindre les grands domaines qui font la réputation de Beaune et de ses alentours. Ainsi, le paysage prend une autre ampleur, comme si la route invitait à lever le regard vers une tradition plus vaste, enracinée dans l’histoire et la culture de toute la Bourgogne. |
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Section 5 : Toujours et encore sur la piste cyclable

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans difficulté.

| Plus loin, voici une nouvelle intersection où la piste cyclable s’approche encore une fois de la grande départementale. Le contraste est saisissant : d’un côté, la ligne sage et régulière du chemin vert ; de l’autre, l’agitation contenue d’une route où les voitures filent, indifférentes au rythme plus lent des voyageurs à vélo ou à pied. La proximité de cette artère semble rappeler que le monde moderne n’est jamais très loin, même au cœur de cette campagne. |
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| La piste poursuit sa course et s’avance vers Collonges, au milieu d’une plaine nue, vaste et dégagée, où dominent de larges cultures. Le regard se perd dans l’étendue régulière des champs jusqu’à croiser une gare oubliée mais toujours habitée : Étiveau. Pourtant, le village lui-même demeure à distance, comme une promesse encore tenue à l’écart. |
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| Un peu plus loin, une autre bifurcation propose un détour vers le camping de Chaumois. Les marcheurs, attachés à la continuité de leur itinéraire, ne s’y aventureront sans doute pas. Mais les cyclistes, eux, peut-être séduits par l’idée d’une halte imprévue, pourraient bien choisir cette échappée. Car la liberté du voyage tient aussi dans ces hésitations, ces possibles qui s’offrent au bord de la piste. |
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| Encore un peu, et la piste se rapproche d’Étiveau. Elle traverse une campagne où se mêlent vignobles, sous-bois et terres cultivées, composant une mosaïque de paysages changeants. Le chemin garde son calme, mais l’on sent déjà que l’étape approche, que l’itinéraire se resserre vers son terme. |
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| Ici, la piste frôle quelques maisons d’habitation, ce qui demeure une rareté sur ce parcours souvent solitaire. Ces murs discrets, adossés au chemin, donnent un parfum d’humanité bienvenue, comme un signe ténu que la vie des villages n’est plus si éloignée. |
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| Bientôt, vous vous rapprochez progressivement de St Gengoux-le-National. La piste cyclable, fidèle à sa rigueur, traverse avec précaution la grande départementale D981. Le passage impose au voyageur de ralentir, de regarder, de mesurer son geste avant de reprendre sa route. C’est une transition, un seuil : celui qui annonce déjà la fin prochaine de l’étape. |
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| La piste cyclable s’élance alors longuement, déroulant son ruban tranquille sur plus de deux kilomètres, en surplomb de la route nationale. D’en haut, le voyageur domine l’axe bruyant, comme protégé dans une parenthèse suspendue. Le grondement des moteurs se fait lointain, tandis que la voie douce conserve sa sérénité, telle une corniche paisible ouverte au souffle du vent et aux vastes horizons. Le temps semble se dilater dans cette marche au-dessus du monde pressé. |
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| Ici, à nouveau, vos pas retrouvent l’intimité des vignes. St Gengoux-le-National se révèle alors, posé sur une frontière invisible mais essentielle : celle qui sépare la Côte chalonnaise du Mâconnais. La commune appartient officiellement à la première, puisque ses ceps sont rattachés à l’aire de l’appellation Côte chalonnaise, aux côtés de Givry, Mercurey, Rully et tant d’autres noms sonnant comme des promesses de cave. Mais, géographiquement, St Gengoux marque l’extrême-sud de ce terroir : à quelques kilomètres seulement, les collines changent de cadence, les pierres prennent une autre couleur, et c’est déjà le Mâconnais qui déploie ses vignobles, annonçant une nouvelle harmonie dans la grande symphonie des vins de Bourgogne. |
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Section 6 : A St Gengoux-le-National, un magnifique village médiéval

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.

| La piste cyclable s’approche alors de la D48, cette route qui file vers St Gengoux, à un petit kilomètre seulement du bourg. La piste garde sa régularité, mais déjà l’air change, comme chargé de l’impatience d’arriver. |
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| Alors, elle croise la route. Dans ce geste simple du tracé, il y a comme une transition : le passage d’une campagne encore libre à l’annonce des murs, des toits et des silhouettes du bourg qui se rapproche. Ici, le voyageur descend sous la chaussée comme dans un passage discret, une coulée silencieuse qui s’efface sous le flot des voitures. La piste se glisse humblement, mais sans perdre son fil. |
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| Plus loin, elle franchit encore un pont, celui d’une route secondaire. Le ballet se répète : les voies rapides au-dessus, la voie douce au-dessous. Deux mondes superposés, qui ne se croisent que par ces passages furtifs. |
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| Ici, le décor s’adoucit soudain : vous traversez un parc ombragé, accueillant, où s’alignent bancs et tables de pique-nique, rangées comme pour recevoir un régiment entier de cyclistes ou de marcheurs. L’endroit a quelque chose de généreux et de paisible, un havre offert aux voyageurs pour souffler avant l’arrivée. |
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| La piste débouche enfin sur St Gengoux-le-National, au niveau de l’ancienne gare désaffectée. C’est un site plein de charme, mais qui respire une nostalgie palpable : il a gardé l’allure d’autrefois sans en conserver la vie, comme une coquille vide où résonne encore l’écho des départs et des arrivées d’antan. |
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| Il faut ensuite marcher un long moment dans la banlieue, depuis la gare, tout droit, avant de parvenir au cœur de St Gengoux-le-National. Malgré sa population modeste, à peine un millier d’habitants, le bourg donne l’impression d’une petite ville, avec ses commerces, plutôt que celle d’un simple village dépourvu d’infrastructures. |
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Section 7 : A St Gengoux-le-National, dans le village médiéval
| St Gengoux se partage nettement en deux parties. Il y a le bourg extérieur, sans grand caractère, presque banal, et puis, derrière lui, protégé comme un trésor, le village médiéval. Ce dernier est un véritable bijou, ceint de peu de murailles persistantes ou de maisons massives qui en tiennent lieu. Souvent, les pierres des anciens remparts ont été réemployées dans les constructions, donnant à l’ensemble une cohérence et une densité historique qui marquent le paysage. Deux mondes se font face : l’un pratique et ordinaire, l’autre patrimonial et chargé de mémoire. |
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| Vous entrez dans la vieille ville sous la garde sévère du donjon, véritable sentinelle de pierre. Il est le vestige principal du château, édifié au début du XIIe siècle, quand les seigneurs se plaisaient à affirmer leur puissance par ces murailles massives. Jadis, le château s’armait de quatre tours dressées comme des lances vers le ciel. Mais au début du XVIIe siècle, elles furent abattues, comme si l’Histoire avait voulu désarmer cette forteresse. Désormais, seul le donjon, lourd bloc de mémoire, persiste à témoigner de ce passé de fer et de feu. Sa vocation première était défensive : protéger, surveiller, dominer. Un prévôt royal y établit résidence, bientôt relayé par un châtelain, jusqu’à ce que le lieu, devenu presbytère au XVIIe siècle, change d’âme sans perdre sa noblesse. Ce donjon, pierre angulaire de la cité, marque non seulement l’ancrage royal dans la région mais aussi l’ombre majestueuse de l’abbaye de Cluny. De cette double tutelle, royale et monastique, naquit une ville prospère, dont la population s’accrut et dont les pierres bruissaient d’activité. |
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| À l’ombre même du donjon s’étendait autrefois le lavoir. Celui que l’on voit aujourd’hui date de la fin du XIXe siècle : il fut construit pour remplacer un édifice plus ancien. Posé au pied du donjon, il semble dialoguer avec lui, comme le symbole d’une alliance entre le quotidien des villageoises et la majesté des puissants. C’est là que les eaux vives, recueillies d’une source ancienne, alimentent encore le bassin. Cette fontaine portait jadis le nom poétique de “Jouvence“, et c’est elle qui donna, durant la Révolution, son nom à la commune. |
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| Depuis le lavoir, des ruelles étroites s’insinuent vers le cœur du bourg médiéval. L’œil, en les suivant, découvre l’église qui se dresse, tandis qu’à deux pas s’élève l’ancienne maison du bailli, reconnaissable à son escalier en encorbellement. Ici logea celui qui incarnait le roi, le bailli, entre le XIIIe et le XVe siècle. Ce logis, quoique plus modeste que le donjon, n’en portait pas moins une dignité administrative, un parfum d’autorité. |
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| Le bourg médiéval n’est pas seulement fait de places et de demeures officielles. Il se compose aussi de ruelles discrètes, parfois silencieuses, souvent désertes. Ce labyrinthe de petites voies, au charme rustique, offre l’image d’un village assoupi. Les ruelles sont toutes pavées d’“andouilles“, des pavés de grès irréguliers, invendables, que les carriers cédaient aux communes voisines. Une chaussée de rebuts, pourrait-on croire, et pourtant une chaussée précieuse, qui donne à Saint-Gengoux son caractère unique, son sol cabossé comme la mémoire |
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| De nombreuses maisons ont été reconstruites au fil des siècles, mais toujours dans l’esprit du Moyen Âge, comme si la mémoire des bâtisseurs médiévaux n’avait jamais cessé d’inspirer la main des maçons. Certaines demeures, aux pierres patinées par le temps, remontent même au XVe siècle et semblent, à travers leurs façades irrégulières, raconter des siècles de vie villageoise. |
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| En parcourant le village, vos pas vous ramènent sans cesse vers l’église, véritable aimant architectural qui capte le regard. Son clocher, élancé et fier, fut remanié au XIXe siècle : il se dresse, coiffé d’une flèche effilée, comme un doigt de pierre pointé vers le ciel, dominant encore aujourd’hui la silhouette serrée de la vieille ville. |
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| L’église de St Gengoux-le-National, bâtie par les moines de Cluny dès le XIe siècle, demeure le grand témoin de l’histoire religieuse du bourg. Classée Monument historique depuis 1926, elle appartient désormais au prestigieux réseau des sites clunisiens. Candidate à l’inscription au patrimoine mondial, elle en aurait sans doute la légitimité, tant elle incarne le dialogue harmonieux entre l’art roman et les élans du gothique. |
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Achevée au XIe siècle, elle conserve encore la rigueur de ses origines romanes : une nef massive à quatre travées, un transept sobre mais marqué, et, au centre, une coupole sur trompes, ingénieusement posée comme une corolle de pierre pour porter le clocher octogonal.

| Comme dans bien des sanctuaires anciens, les styles se superposent, se répondent : le chœur, plus tardif, adopte la verticalité et la lumière du gothique, tandis que les chapelles latérales, ajoutées entre le XVIe et le XIXe siècle, jalonnent l’édifice de leurs variations d’époque. L’église a connu des épreuves : incendiée par les huguenots au XVeᵉ siècle, elle fut chaque fois relevée, embellie, comme si la communauté refusait de voir s’éteindre son cœur battant. À l’intérieur, la lumière traverse les vitraux du XIXe siècle et joue sur les murs comme une mosaïque mouvante. |
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Logements officiels sur le parcours de la Suisse et l’Allemagne à Cluny /Le Puy-en-Velay
- Hôtel-restaurant Les Songes de Buxy, 12 Rte de Chalon, Buxy; 03 85 94 94 94 ; Hôtel
- La Graineterie, 75 Grande Rue, Buxy; 03 85 46 50 04, Chambre d’hôte
- Gîte Richard, Route de Joncy, St Gengoux-le-National; 03 85 96 2065 ; Gîte
- Chambres Lacroix, Chemin St Jacques, St Gengoux-le-National; 09 67 36 68 77/06 80 30 99 29 ; Chambre d’hôte
- Les Lierres, 7 Rue des Chapeliers, St Gengoux-le-National; 03 85 92 62 10/06 09 51 00 11 ; Chambre d’hôte
- Hôtel-restaurant de la Gare, 33 Av. de la Gare, St Gengoux-le-National: 03 85 41 44 05 ; Hôtel
Accueils jacquaires (voir introduction)
Airbnb
- Buxy (8)
- St Boil (1)
- St Gengoux (9)
Chaque année, le chemin évolue. Certains hébergements disparaissent, d’autres apparaissent. Il est donc impossible d’en dresser une liste définitive. Celle-ci ne comprend que les logements situés sur l’itinéraire ou à moins d’un kilomètre. Pour des informations plus détaillées, le guide Chemins de Compostelle en Rhône-Alpes, publié par l’Association des Amis de Compostelle, reste la référence. On y trouve aussi les adresses utiles des bars, restaurants et boulangeries qui jalonnent le parcours. Dans cette étape, il ne devrait pas y avoir de grands problèmes pour se loger. Aujourd’hui, airbnb est devenu une nouvelle référence touristique, que nous ne pouvons ignorer. C’est devenu la source la plus importante de logements dans toutes les régions, même les régions touristiques peu favorisées. Comme vous le savez, les adresses ne sont pas disponibles directement. Il est toujours vivement conseillé de réserver à l’avance. Un lit trouvé au dernier moment est parfois un coup de chance ; mieux vaut ne pas s’y fier tous les jours. Renseignez-vous, lors de vos réservations des possibilités de repas ou de petit déjeuner.
N’hésitez pas à ajouter des commentaires. C’est souvent ainsi que l’on monte dans la hiérarchie de Google, et que de plus nombreux pèlerins auront accès au site.
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