12: Mont Roland à St Jean-de-Losne

Une longue balade le long de la Saône

DIDIER HEUMANN, ANDREAS PAPASAVVAS

 

 

Nous avons divisé l’itinéraire en plusieurs sections, pour faciliter la visibilité. Pour chaque tronçon, les cartes donnent l’itinéraire, les pentes trouvées sur l’itinéraire et l’état du parcours. Les itinéraires ont été conçus sur la plateforme “Wikilocs”. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’avoir des cartes détaillées dans votre poche ou votre sac. Si vous avez un téléphone mobile ou une tablette, vous pouvez facilement suivre l’itinéraire en direct.

Pour ce parcours, voici le lien:

 

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/du-mont-roland-a-st-jean-de-losne-par-le-chemin-de-compostelle-219078512

Ce n’est évidemment pas le cas pour tous les pèlerins d’être à l’aise avec la lecture des GPS et des cheminements sur un portable, et il y a encore en France de nombreux endroits sans connexion Internet. De ce fait, vous trouverez bientôt sur Amazon un livre qui traite de ce parcours.

Si vous ne voulez que consulter les logements de l’étape, allez directement au bas de la page.

La Saône est un fleuve majeur de l’est de la France et un affluent important du Rhône. Elle traverse plusieurs régions et départements avant de rejoindre le sud du pays. Sa source se situe dans le département des Vosges, et dans ses premiers kilomètres, elle n’est encore qu’un petit ruisseau qui serpente à travers des paysages ruraux et forestiers. Le fleuve poursuit sa route à travers la Lorraine et la Franche-Comté, traversant successivement les départements des Vosges et de la Haute-Saône, puis entrant en Saône-et-Loire. Dans cette région, il reçoit plusieurs affluents, dont le Doubs, ce qui renforce considérablement son débit. Il passe notamment par la ville de Gray. En Bourgogne, la Saône devient un axe de navigation majeur. Elle traverse Mâcon avant de rejoindre la plaine de la Bresse. Après un parcours d’environ 480 kilomètres, elle se jette dans le Rhône à Lyon, dans le quartier de Confluence, formant un vaste bassin fluvial qui se prolonge jusqu’à la Méditerranée. Le fleuve a longtemps été utilisé pour le transport de marchandises et reste aujourd’hui un axe important pour le tourisme fluvial, étant navigable sur une grande partie de son cours, notamment depuis Saint-Jean-de-Losne jusqu’à Lyon.

Quant ’à votre propre parcours, après avoir transité du département du Jura en Franche-Comté à celui de la Côte-d’Or en Bourgogne, souvent au cœur d’un réseau complexe de routes se dirigeant vers Paris, la Saône offre de magnifiques berges, idéales pour flâner et profiter d’un moment de détente.

Comment les pèlerins planifient-ils leur parcours ? Certains s’imaginent qu’il suffit de suivre le fléchage. Mais vous constaterez à vos dépens que le fléchage est souvent déficient. D’autres utilisent les guides à disposition sur Internet, eux aussi souvent trop élémentaires. D’autres préfèrent le GPS, à condition d’avoir importé sur le téléphone les cartes de Compostelle de la région. En utilisant cette manière d’opérer, si vous êtes un expert de l’utilisation du GPS, vous ne vous perdrez pas, même si parfois le parcours proposé n’est pas exactement le même que celui proposé par les coquilles. Mais, vous arriverez sauf à la fin de l’étape. En la matière, le site qu’on dira officiel est le parcours européen des Chemins de Compostelle (https://camino-europe.eu/). Dans l’étape du jour, la carte est correcte, mais ce n’est pas toujours le cas. Avec un GPS, il est encore plus sûr d’utiliser les cartes Wikilocs que nous mettons à disposition, qui décrivent le parcours actuel fléché. Mais tous les pèlerins ne sont pas des experts de ce type de marche, qui pour eux, défigurent l’esprit du chemin. Alors, vous pouvez vous contenter de nous suivre et de nous lire. Chaque embranchement difficile à déchiffrer du parcours, a été signalé, pour vous éviter de vous perdre.

Difficulté du parcours : Le trajet est sans difficulté (+ 35 mètres/-205 mètres). Le dénivelé négatif n’est dû qu’à la descente du Mont Roland sur la plaine. Mais, elle ne présente aucune difficulté. Pour le reste c’est plat.

État du parcours : Aujourd’hui, c’est encore une étape légèrement supérieure en chemins par rapport aux routes, ce qui a presque toujours été le cas en Franche Comté :

  • Goudron : 7.2 km
  • Chemins : 12.8 km

Parfois, pour des raisons de logistique ou de possibilités de logement, ces étapes mélangent des parcours opérés des jours différents, ayant passé plusieurs fois sur sur ces parcours. Dès lors, les ciels, la pluie, ou les saisons peuvent varier. Mais, généralement ce n’est pas le cas, et en fait cela ne change rien à la description du parcours.

Il est très difficile de spécifier avec certitude les pentes des itinéraires, quel que soit le système que vous utilisez.

Pour les “vrais dénivelés”, relisez la notice sur le kilométrage sur la page d’accueil.

Voici un exemple de ce que vous trouverez. Il suffit de prendre en compte la couleur pour comprendre ce qu’elle signifie. Les couleurs claires (bleu et vert) indiquent des pentes modestes de moins de 10%. Les couleurs vives (rouge et brun foncé) présentent des pentes abruptes, le brun dépassant 15%. Les pentes les plus sévères, supérieures à 20-25%, très rarement plus, sont marquées de noir.

Section 1 : Descente sur Sampans

Aperçu général des difficultés du parcours : descente régulière, mais sans grande difficulté.

Le parcours aujourd’hui s’élance depuis le préau du Mont Roland, à deux pas du monastère. Ce départ n’est pas anodin : il est comme une sortie de cloître, un passage du silence habité des pierres au grand livre du paysage. Le marcheur quitte l’enceinte sacrée avec la sensation de s’arracher à une hauteur spirituelle pour plonger dans la chair du monde. 
Le chemin s’incline bientôt, descendant dans le parc. La pente douce invite déjà à ralentir, comme une transition entre le lieu de prière et le chemin des hommes.
Il se resserre ensuite, caillouteux, parfois étroit, et s’écoule en pente régulière à travers les prés et les frondaisons. Sous les pas, les pierres roulent comme des notes éparses, et la descente devient un chant rustique qui accompagne la marche. Le promeneur sent déjà l’odeur d’humus, les herbes sèches qui s’accrochent au bas des talus.

Un discret panneau se dresse au bord du chemin : il explique que vous foulez ici des pelouses sèches, installées sur des sols calcaires arides. Cette pauvreté de terre a engendré une richesse de vie : une végétation rare, particulière, adaptée à l’économie du sol. Ces pelouses sont comme des bibliothèques naturelles, où chaque brin d’herbe raconte une histoire de résistance.

La descente s’affine encore et rejoint le Carrefour des Orchidées, au pied du Mont Roland. Le nom seul fait rêver : il dit la promesse d’une floraison cachée, la grâce fragile de ces fleurs qui savent pousser là où le sol paraît avare. C’est un carrefour de nature autant que de chemin, une halte discrète où l’on sent que la terre veut se montrer généreuse malgré sa sécheresse.
Plus bas, la pente se poursuit, mais c’est désormais une large route de terre qui prend le relais. Elle descend avec autorité sous les grands feuillus, droite comme une leçon de patience, puis, tout à coup, change de cap, vire à angle droit comme pour surprendre celui qui la suit.
Elle poursuit ainsi sa marche et gagne les premières maisons de Sampans. Là, le bâti humain succède au règne végétal, après le grand silence de la forêt.
La route traverse alors la périphérie du village et rejoint la Rue de Dole, sur la grande départementale D905, en plein cœur de Sampans. Ce passage marque le retour à l’agitation des hommes : l’élan ancien des pèlerins croise ici le va-et-vient des voitures pressées.
Le fléchage, dans le village, est impeccable. On passe successivement de la Rue Croix d’Amont à la Rue Sainte-Anne. Chaque nom de rue dit quelque chose du passé, de la mémoire religieuse et rurale du lieu. On marche dans un labyrinthe simple, mais chargé d’histoires.
Bientôt, se profile l’église du village, dont le clocher émerge comme un repère familier. La route poursuit alors jusqu’au bout de la Rue Sainte-Anne, fidèle à ce rythme tranquille qui est celui d’une entrée en bourgade.

Ici, le parcours change de destination : il prend la direction de la Salle des Fêtes. On passe de l’église au lieu profane, de la prière collective à la danse et aux repas partagés.

Sur la route, un bel oratoire se présente, humble et lumineux, rappelant que même aux abords des salles de fête, la présence du divin ne s’efface pas. Puis la route rejoint la départementale D322, au carrefour de la Salle des Fêtes.
Le tracé traverse ce carrefour, laissant derrière lui l’animation, et poursuit sur la Rue de l’Étang, derrière les dernières maisons du village. Le paysage se dépouille : les murs s’éloignent, les horizons s’élargissent. C’est un seuil, presque une respiration après l’étroitesse des rues.
Commence alors une longue portion, parfaitement plate, une véritable détente pour le marcheur. On longe d’abord les installations sportives du village et ses terrains de jeu.
Un peu plus loin, la route glisse dans un sous-bois. À travers les troncs, on aperçoit les silhouettes massives des poids lourds stationnés à la halte de Sampans, de l’autre côté de l’autoroute. Ces géants de métal, endormis quelques heures, semblent veiller comme des bêtes puissantes. Leur repos contraste avec la marche silencieuse du pèlerin.
Enfin, la route file droite, implacable et tranquille, sous les feuillus. Elle garde ce caractère d’itinéraire sûr et décidé, jusqu’à passer sous la ligne de chemin de fer. Ce franchissement, simple et discret, marque une nouvelle étape : au-delà des rails, la route se prolonge, toujours fidèle à sa vocation de passage. 

Section 2 : Le long de la lancinante autoroute

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.

La route dodeline longuement à plat dans un paysage ouvert, où les prés se font rares et se mêlent à des bosquets épars, presque isolés. Le regard se perd dans cette solitude, où l’homme semble avoir disparu depuis longtemps, et la marche devient un dialogue silencieux avec la nature. 
Par moments, la route s’incurve légèrement. La végétation reprend ses droits : des frênes en abondance dominent le sous-bois, entourés de hêtres, de charmes, de chênes et d’érables. Les conifères sont absents, et l’on ressent l’identité de cette région à travers la noblesse de ses feuillus, tissant une atmosphère de calme et de douceur.
Plus loin, la route se rapproche de l’autoroute A36, la Comtoise, artère moderne qui relie Beaune à la frontière allemande près de Bâle. Elle dessert Dole, Besançon, Montbéliard, Belfort et Mulhouse. Le marcheur, déjà passé sous ses arches à la sortie de Jouhe près du Mont Roland, perçoit ici l’ombre de la modernité, contrastant avec la lenteur du pas et la solitude du paysage.

Au lieudit Les Pillons, une bifurcation bien indiquée invite le pèlerin à se diriger vers Sainte-Seine-en-Bâche, distante de 4.7 km. C’est un moment de choix, ponctué d’une signalisation précise qui se fait rare sur ce parcours.

La route s’engouffre ensuite dans un sous-bois dense où les rejets de charmes et de hêtres, serrés comme des sardines, tentent de survivre au milieu des grands feuillus qui dominent la canopée. Le sol est tapissé de feuilles mortes et de mousse, et chaque pas résonne dans ce silence vert.

À mesure que la route s’approche de l’autoroute, le marcheur quitte le département du Jura pour entrer dans celui de la Côte-d’Or. La Bourgogne s’offre alors à la vue, marquée par sa terre et son ciel plus larges. Les auteurs du guide signalent : “En Bourgogne, le centre de la coquille indique le centre de la marche vers Santiago. En Alsace et en Franche-Comté, l’orientation de la coquille n’est pas directionnelle. “ Le pèlerin découvre vite, cependant, que cette règle n’est pas toujours fiable.

La route longe l’autoroute jusqu’à un carrefour d’axes majeurs. Les automobilistes choisissent entre l’A6 (aussi A36) vers Beaune et Paris, ou l’A39 rejoignant plus loin l’A5 pour Dijon et Paris. Pour le marcheur, la destination est La Bussière, malgré une coquille déjà capricieuse.

Le parcours continue parallèlement à l’autoroute, croise une aire de services, puis reprend sa route à travers le sous-bois. 
Ici, il faut rester attentif : la signalisation disparaît temporairement, et l’œil doit guider le pas. Attention ! Ne suivez pas l’autoroute vers la barrière, mais continuez sur la route.
La route s’enroule alors en larges virages au sein d’un sous-bois dense, jusqu’à rejoindre La Bussière. Ce village apparaît comme une silhouette discrète dans la campagne, enveloppée de champs et de bosquets. La route tourne à gauche, fidèlement indiquée par la coquille, et contourne une ferme solitaire.
Elle longe ensuite deux petits étangs, oasis de nature préservée au milieu des bois. Le regard s’y perd dans le reflet de l’eau et le chant discret des grenouilles et des oiseaux. 
Peu après, la route rejoint la départementale D31. Là encore, la disposition des coquilles est aberrante. Heureusement qu’il y a la flèche, qui vous indique la droite, sinon vous partiriez dans la direction opposée ! La vigilance est donc de mise.
La route, parfois assez fréquentée, se dirige de nouveau vers l’autoroute. Le pont qui enjambe l’A36 révèle encore une erreur de signalisation : selon le guide, il faudrait tourner à gauche en regardant la coquille. En réalité, le chemin continue tout droit, franchissant le ruban de bitume et de métal.

Ici se situe l’échangeur des autoroutes A36 et A39. Après le pont, la D31 s’étire rectiligne dans le sous-bois, offrant aux marcheurs la possibilité de longer l’herbe plutôt que le goudron pour éviter les véhicules.
La route suit longuement le sous-bois, un paysage qui s’ouvre par instants sur des clairières mais reste globalement silencieux. Les villages se font rares, presque comme des secrets que la campagne garde jalousement.

Section 3 : En avant toute, vers la Saône

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.

La route dodeline longuement à plat, serpentant entre deux haies de feuillus qui s’étendent comme des remparts verts, et se rapproche lentement de St Seine-en-Bâche. Les arbres forment un tunnel apaisant, mais la circulation est effrénée sur cet axe. Il faut parfois se jeter dans l’herbe du bas-côté pour éviter les chauffards. 
Au terme du sous-bois, près d’une petite place de pique-nique abritée par de généreux arbres, la route franchit l’autoroute A39. La coquille, comme souvent sur ce parcours, s’obstine à montrer une direction trompeuse. Ici, les autoroutes ont leur destin et le marcheur le sien : les deux chemins s’ignorent avec civilité.
La route départementale s’avance alors vers le village au cœur de la plaine. Les cultures environnantes étendent un tapis doré de céréales comme une mer paisible.
À l’entrée du village, des vignes s’alignent, discrètes mais fières, témoins du travail patient des hommes et du climat généreux de la région.

Le village s’étire sur de longues rues bordées de maisons simples et harmonieuses. Sur un marronnier, une coquille bien orientée semble vous applaudir, comme une promesse que le chemin n’a pas encore abandonné le pèlerin.

Les maisons, alignées des deux côtés de la route, offrent un spectacle de modestie et d’ordre, ponctuant la marche de la sérénité de la vie villageoise.
Vers la sortie, l’église se glisse entre les bâtiments, coincée dans un pâté de maisons, jouxtant la mairie. Sa silhouette, discrète mais présente, rappelle que le village vit depuis des siècles sous le regard de ses clochers.
En quittant enfin le village, le parcours prend la direction de Les Mallys sur la départementale D31. Ici encore, la coquille trompeuse oblige le marcheur à jongler entre guide, repères physiques et cartes numériques. Le parcours devient un petit exercice de vigilance et de patience, un rappel que la marche n’est jamais seulement physique. C’est lancinant à la fin.
Ici, c’est sans problème. La route se redresse alors presque rectiligne, traversant des champs de céréales, où blé et avoine ondulent sous le vent. Les haies de feuillus encadrent la route et ajoutent à l’impression de douce immensité qui s’offre aux yeux.

Avant le pont, une croix solitaire avertit : ne pas traverser. Le geste est simple mais clair, un signal intuitif qui supplante la coquille et rappelle le passage du pèlerin. Le guide évoque un détour, et le marcheur, attentif, suit la voix silencieuse du paysage.

Le parcours rejoint alors la Voie Bleue cyclable, contournant un bras mort de la rivière. La coquille, enfin correctement orientée, semble se racheter après tant de fausses indications.

La route de terre battue s’enfonce dans un sous-bois où chênes, charmes, aulnes et noyers sauvages rivalisent de vert et de densité. Chaque pas sur le sol meuble résonne parmi les feuilles mortes et le bruissement des branches.
Le chemin revient ensuite sur ses pas, longeant la Saône pour la première fois. Cette belle rivière, large et tranquille, remplace pour un temps le tumulte des autoroutes, et le marcheur retrouve la quiétude des paysages aquatiques.
La marche longe la berge, sous les frênes, les chênes et les érables Negundo, ponctuée par la charmille et de petits îlots boisés, avant de passer le grand pont qui enjambe la Saône. Le pas devient cadencé par le murmure de l’eau.
Le chemin suit alors la rivière jusqu’à St Jean-de-Losne sur près de dix kilomètres. Au départ, il s’enfonce dans le sous-bois où s’ajoutent parfois prunelliers et noyers sauvages, renforçant la sensation d’une nature intacte et secrète.
Parfois, une coquille solitaire signale un changement de direction. Pourquoi ici, alors que le chemin ne comporte aucune intersection ? Le marcheur apprend à savourer ces petites anomalies comme autant de respirations dans la lenteur du parcours.
La Saône se dérobe souvent à la vue, mais le chemin, patient, la laisse apparaître par moments, serpentant dans les terres inondables. Un petit pont permet de franchir un bras secondaire, ajoutant un point d’orgue au dialogue entre l’eau et la terre.
Bientôt, le chemin quitte le sous-bois pour s’étendre dans la plaine plus ouverte, longeant la rivière et offrant aux yeux la lumière des champs et le reflet mouvant de l’eau.

Section 4 : Le long de la Saône

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.

Aviez-vous déjà rencontré des érables Negundo ? Ces arbres singuliers, aux feuilles composées et dentelées, s’éloignent du célèbre érable canadien, comme des sentinelles exotiques dans le paysage bourguignon. Leur silhouette légère se balance doucement dans la brise, ajoutant un rythme subtil à la marche,

Le chemin s’avance maintenant dans l’herbe, longeant les cultures de céréales, tandis que la haie dense de feuillus borde la rivière. Le regard se perd dans les jeux d’ombre et de lumière, et le murmure discret de l’eau accompagne le pas du pèlerin. 
De rares trouées dans la haie laissent entrevoir la rivière, calme et sage, glissant comme un ruban d’argent à travers la plaine. Ces éclats de paysage sont autant de fenêtres ouvertes sur la sérénité du lieu.
Plus loin, le chemin quitte alors l’herbe feutrée pour rejoindre la rudesse de la terre battue. Les pas s’enfoncent légèrement dans le sol, mais le rythme de la marche reste constant, imperturbable.
Le paysage ne change guère : des prés épars, parfois habités par du bétail paisible, ponctuent la longue route. La berge de la rivière reste une réserve tranquille pour les champs, tandis que de l’autre côté, la présence humaine, plus discrète, rappelle que la civilisation est à portée de vue.
Une route de terre battue permet de rejoindre Laperrière-sur-Saône, mais votre parcours continue obstinément le long de la berge, fidèle à la rivière, refusant les chemins de facilité.

 

Au loin, le village de Laperrière-sur-Saône s’étire sur toute sa longueur. Le chemin reste monotone, lancinant, mais baigne dans un silence presque sacré, où chaque souffle de vent devient mélodie et chaque pas, confidence avec la terre.

Selon la saison, vous pourriez croiser des campeurs installés ici, au bord de l’eau, profitant d’un temps suspendu. Souvent d’origine allemande, ils vivent quelques jours dans la nature, pêchant et se reposant. Une petite anarchie douce, où l’interdit se transforme en tolérance, révélant l’esprit particulier de la France, où la liberté se niche parfois au bord de la rivière.

Quelques pêcheurs locaux apparaissent également, patientant le long de la berge. Leur présence discrète ponctue le parcours, signe que la civilisation s’approche doucement, sans bruit, mais avec assurance.
Le chemin reprend sa rudesse, longeant la haie de feuillus où se mêlent petits érables, aulnes et frênes. Le pas s’harmonise avec le souffle de la nature, en symphonie discrète.
Bientôt, quelques maisons apparaissent à l’horizon, annonçant le retour progressif à la civilisation, un point d’ancrage tangible dans cette étendue presque sauvage.

Le parcours arrive alors sur le canal reliant le Rhône au Rhin, là où le canal rejoint la Saône. Alors regardez comment les arpenteurs signalent le parcours. Il y a la fois la coquille qui dit d’avancer tout droit et la flèche qui dit de tourner à droite ! Mais, pour vous, c’est sans problème. C’est toujours tout droit jusqu’au but le long de la rivière. Ce petit désordre ajoute au charme du lieu, rappelant que le chemin est autant une aventure mentale qu’une marche physique.

Le site est d’un charme discret mais profond, avec ses péniches glissant lentement, ses écluses ponctuant le paysage et ses pontons tranquilles invitant à la contemplation.
Vous voilà désormais sur la Voie Bleue, à quatre kilomètres de St Jean-de-Losne. La petite route, bientôt interdite aux véhicules, s’avance le long de la berge, invitant le marcheur à suivre le fil de l’eau et à savourer la quiétude retrouvées.

Section 5 : Le long de la Saône

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.

Cette berge se présente avec une douceur moins farouche que celle que vous veniez de quitter. Les arbres y s’inclinent avec grâce vers le fleuve, comme pour saluer l’eau qui glisse lentement. L’air semble plus clément, et la nature, ici, offre une respiration apaisée, moins sauvage, presque domestiquée par le temps et les hommes. 
Parfois, de petits bateaux de croisière viennent effleurer la surface de la Saône, laissant derrière eux des sillons étincelants que le soleil transforme en rubans d’or et d’argent. Ces embarcations glissent avec la lenteur d’un rêve éveillé, ajoutant au paysage une touche de vie tranquille et élégante.
À l’ombre protectrice des frênes, le bétail s’abandonne à la sieste, suspendu dans une quiétude presque palpable. Ici, un banc de bois usé vous tend ses bras pour que vous vous asseyiez et laissiez vos pensées flotter au rythme des eaux, bercé par le souffle discret de la rivière.
Plus loin, la route suit le contour de St Symphorien-sur-Saône sans jamais s’y aventurer. Les maisons restent à distance, comme si le village voulait préserver l’intimité du promeneur, offrant seulement un aperçu de sa vie tranquille depuis la route bordée de verdure.
De petits pontons privés surgissent ici et là, ouvrant un passage discret vers la rivière, souvent parée d’un manteau de nénuphars flottants. Les fleurs blanches et jaunes, posées à la surface de l’eau, semblent accueillir le visiteur dans un tableau vivant, fragile et enchanteur.
À l’extrémité du village, après une place de pique-nique, la route se transforme en impasse pour les voitures. Mais cela n’est guère une contrainte, car le passage des véhicules y est rare, et l’on peut avancer librement, porté par la sensation d’isolement doux et rassurant.
La route s’étire ensuite au milieu des prés et des champs de maïs, où la lumière joue à travers les tiges vertes. Parfois, une petite embarcation glisse sur les flots, telle une caresse argentée sur le miroir de la rivière, ajoutant un souffle de poésie au paysage champêtre.
Un peu plus loin, une allée de marronniers déploie une ombre bienfaisante, refuge précieux lorsque le soleil d’été se fait insistant. La fraîcheur de l’ombre crée une halte naturelle, où chaque pas se fait plus léger et chaque respiration plus profonde.
Selon le jour et la saison, vous pourriez croiser de nombreux cyclistes amateurs, ajoutant des touches de mouvement et de vie à ce décor déjà animé par le fleuve.
Au loin, le clocher de St Jean-de-Losne émerge sur l’horizon encore lointain, une flèche fière pointant vers le ciel comme un phare rassurant. À mesure que l’on progresse le long de la berge, il grandit, jusqu’à devenir le centre d’une composition harmonieuse où l’eau, la terre et le village se répondent.
Les péniches apparaissent alors en plus grand nombre, certaines habitées, d’autres moins, chacune portant sur ses flancs des traces de vie et d’histoires silencieuses. Vous êtes à Losne, au cœur d’un équilibre fragile entre l’activité humaine et la sérénité de la nature.
Vous êtes ici à Losne. De l’autre côté du pont de la Saône, c’est St Jean-de-Losne qui s’étend, dominée par le clocher de l’église St Jean-Baptiste, un joyau gothique du XVIe siècle. Le bourg, modeste par sa taille avec seulement 1 000 habitants, concentre cependant tous les commerces nécessaires, mêlant la vie quotidienne à l’élégance d’un patrimoine chargé d’histoire.

Logements officiels sur le parcours de la Suisse et l’Allemagne à Cluny /Le Puy-en-Velay

 

  • Au Champ du Bois, 8 Rue du Puits, Sampans ; 03 84 82 25 10 ;
  • Domaine Ravy, St Symphorien-sur-Saône ; 03 80 29 01 69 ; Gîte
  • Auberge de la Marine, quai Hutte, Losne ; 03 80 27 03 27/06 25 83 72 89 ; Hôtel
  • Camping Les Harlequins, quai National, St Jean-de-Losne; 03 80 39 22 26 ; Camping
  • Gîte Deprey, 6 Bastion Vauxhall, St Jean-de-Losne; 03 80 39 28 04 ; Gîte
  • Les Charmilles, St Jean-de-Losne; 06 62 79 83 18 ; Chambre d’hôte

Accueils jacquaires (voir introduction)

  • Sampans (1)
  • Ferme de la Bussière (1)
  • St Symphorien-sur-Saône (1)
  • Losne (1)
  • St Jean-de-Losne (1)

Airbnb

  • Sampans (4)
  • St Seine-en-Bâche (2)
  • St Symphorien-sur-Saône (1)
  • Losne (5)
  • St Jean-de-Losne (4)

Chaque année, le chemin évolue. Certains hébergements disparaissent, d’autres apparaissent. Il est donc impossible d’en dresser une liste définitive. Celle-ci ne comprend que les logements situés sur l’itinéraire ou à moins d’un kilomètre. Pour des informations plus détaillées, le guide Chemins de Compostelle en Rhône-Alpes, publié par l’Association des Amis de Compostelle, reste la référence. On y trouve aussi les adresses utiles des bars, restaurants et boulangeries qui jalonnent le parcours. Dans cette étape, il ne devrait pas y avoir de grands problèmes pour se loger. Il faut le dire : la région n’est pas touristique. Elle offre d’autres richesses, mais pas l’abondance des infrastructures. Aujourd’hui, airbnb est devenu une nouvelle référence touristique, que nous ne pouvons ignorer. C’est devenu la source la plus importante de logements dans toutes les régions, même les régions touristiques peu favorisées. Comme vous le savez, les adresses ne sont pas disponibles directement. Il est toujours vivement conseillé de réserver à l’avance. Un lit trouvé au dernier moment est parfois un coup de chance ; mieux vaut ne pas s’y fier tous les jours. Renseignez-vous, lors de vos réservations des possibilités de repas ou de petit déjeuner. 

N’hésitez pas à ajouter des commentaires. C’est souvent ainsi que l’on monte dans la hiérarchie de Google, et que de plus nombreux pèlerins auront accès au site.
Etape suivante : Etape 13: St Jean-de-Losne à Abbaye de Citeaux

 

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