D’une forêt à l’autre
DIDIER HEUMANN, ANDREAS PAPASAVVAS

Nous avons divisé l’itinéraire en plusieurs sections, pour faciliter la visibilité. Pour chaque tronçon, les cartes donnent l’itinéraire, les pentes trouvées sur l’itinéraire et l’état du GR65. Les itinéraires ont été conçus sur la plateforme “Wikilocs”. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’avoir des cartes détaillées dans votre poche ou votre sac. Si vous avez un téléphone mobile ou une tablette, vous pouvez facilement suivre l’itinéraire en direct.
Pour ce parcours, voici le lien:
https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/des-setoux-a-la-papeterie-par-le-gr65-74166541
Tous les pèlerins ne sont pas forcément à l’aise avec la lecture des GPS ou la navigation sur un portable, d’autant plus qu’il existe encore de nombreuses zones sans connexion Internet. C’est pourquoi, pour faciliter votre voyage, un livre dédié à la Via Gebennensis par la Haute-Loire est disponible sur Amazon. Bien plus qu’un simple guide pratique, cet ouvrage vous accompagne pas à pas, kilomètre après kilomètre, en vous offrant toutes les clés pour une planification sereine et sans mauvaises surprises. Mais au-delà des conseils utiles, il vous plonge dans l’atmosphère enchanteresse du Chemin, capturant la beauté des paysages, la majesté des arbres et l’essence même de cette aventure spirituelle. Seules les images manquent : tout le reste est là pour vous transporter.
En complément, nous avons également publié un second livre qui, avec un peu moins de détails mais toutes les informations essentielles, décrit deux itinéraires possibles pour rejoindre Le Puy-en-Velay depuis Genève. Vous pourrez ainsi choisir entre la Via Gebennensis, qui traverse la Haute-Loire, ou la variante de Gillonnay (Via Adresca), qui se sépare de la Via Gebennensis à La Côte-Saint-André pour emprunter un itinéraire à travers l’Ardèche. À vous de choisir votre parcours.
. |
 |
 |
Si vous ne voulez que consulter les logements de l’étape, allez directement au bas de la page.
Dès l’étape précédente, vous avez compris que la Haute-Loire ne se contente pas d’offrir de paisibles chemins champêtres. Ici, les collines se dressent avec caractère, sculptant un relief qui, sans être de la haute montagne, impose son lot de défis. Et aujourd’hui ne fera pas exception ! La première partie du parcours mettra votre endurance à l’épreuve : une véritable danse entre montées exigeantes et descentes stratégiques, un jeu d’adresse à travers les bois, où chaque pas est une conquête. Moins éprouvant que la veille, certes, mais tout de même un défi à relever. Puis, dans un second temps, le paysage s’ouvre sur une douceur bienvenue : une alternance harmonieuse entre forêts de conifères et bosquets de feuillus, où les érables et les frênes règnent en maîtres. Le long des chemins et des pâturages, ces arbres majestueux ne se contentent pas d’orner le paysage ; ils en sont l’âme. Depuis des siècles, les frênes et les érables sycomores ont nourri hommes et bêtes, leurs feuilles servant autrefois de fourrage ou de litière. Si leur rôle agricole a reculé face à l’essor du maïs, ils n’en ont rien perdu de leur noblesse. Aujourd’hui encore, leur bois précieux façonné par les mains des ébénistes et des artisans, perpétue une histoire où nature et savoir-faire se mêlent avec élégance.
La véritable campagne, représentée ici principalement par des prairies, est parcimonieuse en cultures, souvent ponctuée de modestes parcelles de maïs. Cette région du Pilat que vous traversez fut jadis un centre industriel florissant, dominé par le textile depuis les temps de François Ier. Le moulinage s’y est établi à la fin du XVIe siècle, exploitant la puissance des cascades pour actionner ses roues hydrauliques sur d’anciens moulins à blé et à huile. Au début du XIXe siècle, cette région comptait près d’un millier d’entreprises, prospérant dans la sériciculture, le moulinage, le tissage et la rubanerie. Des lignes de chemin de fer à vapeur se sont développées pour faciliter le transport, mais aujourd’hui seul le modeste train touristique du Velay subsiste dans le Pilat. Avec l’avènement des fils synthétiques et la perte des marchés coloniaux au XXe siècle, l’industrie textile a périclité. Les chocs pétroliers ont ensuite porté le coup de grâce. Aujourd’hui, malgré la renaissance potentielle du textile de qualité en France, les moulins à eau ne tourneront plus jamais.

Il faut faire ici une remarque à propos de la signalisation des chemins de grande randonnée (GR). Quand il n’y en qu’un dans la région, c’est du beurre. Mais quand il y en a deux, voire trois, c’est la foire d’empoigne. Les signalisations rouge/blanc du GR ne vous diront rarement sur lequel des GR vous marchez. Alors, vous pouvez faire des détours inutiles parfois. Il n’y a qu’une solution, choisir le bon, au départ, mais ce n’est pas toujours aisé. Alors ici, vous aurez le très grand plaisir de faire connaissance avec le GR430, une grande source de confusion pour les pèlerins de Compostelle. Prêtez une attention soutenue aux signaux de direction sur cette étape. C’est une étape délicate à ce point de vue, en vous rappelant encore une fois que votre parcours, c’est le GR65, rien que le GR65.

Difficulté du parcours : Les dénivelés (+578 mètres/-888 mètres) sont aujourd’hui marqués, mais l’étape est assez longue. Ici, on descend plus que l’on monte, toute la journée. La première partie est difficile, avec trois bosses successives, chacune avec plus de 100 mètres de dénivelés positif. Et parfois, mais assez rarement, les chemins sont pierreux, parfois rocailleux à l’extrême. Par temps de pluie ici, c’est un vrai régal. Ce gymkhana dure jusqu’à rejoindre Montfaucon-en-Velay. Depuis Montfaucon, les ondulations sont légères, et parfois ne se remarquent même pas quand on a connu les difficultés de la première partie du parcours.
État du GR65 : Aujourd’hui, les chemins sont nettement en avantage sur les routes goudronnées, ce qui est rare sur le Chemin de Compostelle français :
- Goudron : 4.7 km
- Chemins : 20.7 km
Parfois, pour des raisons de logistique ou de possibilités de logement, ces étapes mélangent des parcours opérés des jours différents, ayant passé plusieurs fois sur ces parcours. Dès lors, les ciels, la pluie, ou les saisons peuvent varier. Mais, généralement ce n’est pas le cas, et en fait cela ne change rien à la description du parcours.
Il est très difficile de spécifier avec certitude les pentes des itinéraires, quel que soit le système que vous utilisez.
Pour les vrais dénivelés, relisez la notice sur le kilométrage sur la page d’accueil.

Section 1 : En descente dans la forêt de sapins blancs

Aperçu général des difficultés du parcours : descente d’abord légère, puis pentes à plus de 15% sur deux bons kilomètres.

Le GR65 émerge du gîte paisible des Sétoux, s’éloignant lentement des derniers vestiges de civilisation.
|
 |
 |
Un large chemin de terre battue descend dans les prés, sillonnant la douce et large colline. |
 |
 |
La pente, quasiment imperceptible, guide le chemin vers l’orée de la forêt. Ici, l’espace est généreux, offrant aux animaux le terrain idéal pour s’exprimer. Les talus sont parés de mousses, de lichens et d’autres végétaux qui colonisent les abords du chemin, ajoutant une texture vivante à l’environnement. |
 |
 |
Mais c’est à l’entrée de l’immense forêt de Taillard que le véritable enchantement se révèle. Des sapins majestueux s’élèvent comme des colonnes immuables, leurs silhouettes élancées s’étirant vers un ciel infini. |
 |
 |
Sur près d’un kilomètre, le chemin s’étend à plat à travers ce royaume boisé, où les soldats de sapins se tiennent en rangées parfaites dans un lit de mousse. Les traces des récentes pluies dessinent des motifs fugaces sur le sol, témoignage éphémère de la beauté et de la force de cette forêt. C’est une forêt qui se prête au passage avec une douceur infinie, comme si chaque pas révélait une nouvelle parcelle de tranquillité et de mystère, où la nature règne en souveraine immuable. |
 |
 |
Puis, la pente s’accentue, dépassant les 10% d’inclinaison, mais le chemin se poursuit sans heurt sur cette large voie. Le sol ferme sous les pas garantit une progression aisée malgré la descente marquée. |
 |
 |
Bientôt, le chemin émerge de la forêt et rencontre une bifurcation où une piste mène à un arboretum voisin, abandonné dans son isolement. Le GR65, lui, se dirige résolument vers Lhermet. Des indications discrètes marquent les arbres environnants, témoignage silencieux d’un passé oublié : les chemins de pèlerinage menant aux sites d’impact du bombardier et aux zones d’atterrissage des parachutistes en détresse. C’est une histoire ancienne, dont les mémoires se sont probablement effacées avec le temps. Mieux vaut suivre les coquilles du Chemin de Compostelle pour ne pas se perdre dans ces récits enfouis. |
 |
 |
Le chemin traverse ensuite rapidement le hameau pittoresque de Lhermet, où les maisons de pierre claire se dressent fièrement autour du lavoir toujours alimenté par une source d’eau fraîche et pure. |
 |
 |
Descendant ensuite le long de la lisière des prés sur un large chemin peu caillouteux, à travers un sous-bois où les hautes herbes dominent, l’environnement est largement peuplé de frênes et d’érables, qui semblent avoir éclipsé les autres essences feuillues. Les conifères, absents momentanément, sont destinés à reprendre leur place dans cette dynamique écologique bien établie. |
 |
 |
La descente dans le vallon devient plus abrupte, la végétation luxuriante parfois interrompue par la présence insolite de charmille et de hautes fougères. Les pentes peuvent atteindre des inclinaisons dépassant parfois les 15%, rendant la progression ardue mais passionnante à chaque pas. |
 |
 |
Plus bas, alors que les sapins et les épicéas réapparaissent progressivement, émergeant au-dessus des hautes fougères, le paysage retrouve sa dominante conifère caractéristique locale, offrant un tableau enchanteur de verdure dense et de silence forestier. |
 |
 |
Section 2 : Un joli gymkhana dans les forêts

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours très casse-pattes, avec de fortes pentes, autant en montée qu’en descente.

La pente s’intensifie de manière impitoyable à mesure que l’on s’enfonce dans les profondeurs du vallon. Les arbres, hauts et robustes, forment un dôme verdoyant qui semble avaler la lumière du soleil, plongeant le chemin dans une douce pénombre. Les racines, pareilles à des mains décharnées, s’accrochent au sol meuble, créant des obstacles naturels qui mettent à l’épreuve les marcheurs. La descente est abrupte, mais jamais vertigineuse. |
 |
 |
Au cœur du vallon, le chemin trace son sillon à travers la Clavarine, un ruisseau murmurant dissimulé sous une végétation luxuriante. Les fougères géantes et les lianes enlacent les arbres, créant un paysage d’une beauté sauvage et presque impénétrable. La petite route qui émerge du pont, suivie fidèlement par le GR65, grimpe avec une ténacité de 20%, comme si elle cherchait à défier la gravité elle-même. Ici, chaque pas est une conquête, chaque respiration une victoire. |
 |
 |
Peu après, un chemin se détache de la route principale et s’élève dans le sous-bois, offrant une alternative tout aussi charmante. Le silence est presque palpable, entrecoupé seulement par le souffle du vent dans les branches et le craquement occasionnel d’une brindille sous le pied. C’est un sanctuaire de tranquillité La route et le chemin finiront par se retrouver plus haut, mais chacun offre une perspective unique de cette forêt mixte. Les grands sapins pectinés dominent encore, leurs aiguilles formant un tapis moelleux sous les pieds. Les pins et les épicéas, plus rares, ajoutent des touches de vert sombre et d’ombre. Les feuillus, bien que minoritaires, commencent à prendre de l’ampleur. |
 |
 |
Le GR65 rejoint finalement la route sinueuse qui grimpe à travers les sapins majestueux du Bois des Ailes. Ici, le monde moderne semble avoir oublié ce coin reculé. Pas un seul véhicule ne vient troubler la quiétude de cet endroit où la nature règne en maître absolu. |
 |
 |
Le GR65 suit un moment la route sombre sous les grands sapins blancs, leurs cimes effleurant le ciel, créant une voûte naturelle imposante. L’air est frais, presque mordant, et les aiguilles des conifères amortissent les pas des pèlerins, rendant leur progression presque silencieuse. La route semble sans fin, une ligne droite qui se fond dans l’obscurité des bois, incitant à la méditation et à l’introspection. |
 |
 |
Peu après, le GR65 s’échappe de l’axe routier pour emprunter un sentier qui s’élève, mais avec une douceur retrouvée, serpentant à travers des sous-bois mystérieux, où la lumière joue avec les ombres. Il mène à la ferme du hameau du Pommier, solitaire et majestueuse, posée au coin des bois comme une sentinelle de pierre et de bois, témoin silencieux des saisons qui passent. |
 |
 |
Cependant, l’effort n’est pas terminé. La pente se raidit à nouveau, les sapins et les épicéas se referment sur le chemin, formant une forêt dense et impénétrable. Un cheval à la crinière ébouriffée observe les pèlerins avec une curiosité tranquille. Il est comme une apparition, un gardien éthéré du passage forestier. |
 |
 |
Le sentier quitte alors l’obscurité de la forêt pour se perdre dans les prés sauvages. Ces prairies, parsemées de quelques conifères solitaires et de frênes robustes, offrent un contraste saisissant avec l’épaisseur des bois. Parfois, on aperçoit du bétail éparpillé, ajoutant une touche de vie à ce paysage presque immaculé. |
 |
 |
Puis la pente s’adoucit, le chemin s’élargit et atteint la crête. Le paysage s’ouvre sur une nature semblable à une steppe endormie. Vous avez l’impression de marcher sur le dos d’un géant assoupi, chaque pas résonnant dans l’immensité. Au sommet de cette première bosse, une pause s’impose. Vous savourerez peut-être la victoire, ayant gravi près de cent mètres depuis le pont sur la Clavarine, prêt mentalement pour les prochaines montées.
|
 |
 |
Le GR65 amorce ensuite une descente douce à travers champs de blé et prés, la terre battue laissant sa place à un mauvais goudron délavé ajoutant une note de rudesse au décor champêtre. Le hameau de Coirolles apparaît au loin, comme une promesse. Ici, le sol, plus fertile, permet aux céréales de prospérer, ajoutant une teinte dorée aux paysages. |
 |
 |
Coirolles, c’est un regroupement de belles maisons de pierre, nichées au bord d’une petite route. Certains pèlerins choisissent de s’y arrêter, attirés par la possibilité de loger dans ce hameau isolé, loin du tumulte de la civilisation. Égaré comme par hasard dans cette nature vierge, Coirolles offre un havre de paix, une étape reposante avant de reprendre la route. |
 |
 |
Un sentier descend du hameau dans l’herbe en pente soutenue, serpentant à travers les prés sous la protection bienveillante des frênes et des érables. Les genêts, les fougères luxuriantes, les buissons touffus et les herbes folles bordent le chemin, créant un tapis de verdure vivant et mouvant. Chaque pas est une immersion dans la nature sauvage et préservée. |
 |
 |
Quelques moutons paressent sous un érable multi-centenaire, sa vaste couronne offrant une ombre accueillante. Au-delà de cette scène pastorale, de vastes forêts de conifères se dressent, formant une barrière naturelle à l’horizon, une ligne sombre et imposante qui appelle à l’aventure. |
 |
 |
En continuant votre chemin, vous passerez devant un frêne majestueux, témoin silencieux du passage des siècles. Son âge demeure un mystère, mais sa stature et sa présence imposent le respect.

Au fond du vallon, dissimulé sous les hautes herbes, un affluent de la Clavarine murmure doucement, invisible mais audible. Devant vous, le Bois de Monsieur étend ses bras, invitant le chemin à s’y perdre, promettant des découvertes et des mystères à chaque détour. |
 |
 |
Aussitôt, le chemin remonte sèchement de l’autre côté du vallon, plongeant dans la forêt dense de sapins blancs. La pente est raide, exigeante, mais la beauté du paysage et la sérénité des lieux incitent à poursuivre l’effort. |
 |
 |
Le tronçon sur la pente rude n’est pas long, et rapidement le calme revient. Dans ces forêts, lorsque les sapins se serrent les uns contre les autres pour se tenir chaud, ils perdent de leur beau ramage. Ce n’est qu’en bordure des bois, qu’ils rivalisent d’élégance, déployant fièrement leurs branches verdoyantes comme de véritables seigneurs de la forêt. |
 |
 |
Le chemin s’ouvre alors sur une clairière, musardant le long des bois. Devant vous se dresse la grande ferme de La Flachère, imposante et rustique. Ici, un troupeau de jeunes vaches s’excite grandement à notre passage. Il y a si peu de monde qui passe par ici que l’on comprend leur envie de jouer, ces créatures curieuses et pleines de vie ajoutant une note de gaieté à ce tableau bucolique. |
 |
 |
Au bout de la clairière, le chemin passe près du grand corps de ferme en pierre de La Flachère, perdue au milieu de nulle part, semblant surgir d’un autre temps. La pierre ancienne, témoin de tant d’histoires, rayonne d’une beauté austère. Le silence y est presque palpable, seulement troublé par les échos lointains de la nature environnante. |
 |
 |
Section 3 : Le gymkhana est encore plus saisissant près du ruisseau de Saint-Bonnette

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours très casse-pattes, avec de fortes pentes, autant en montée qu’en descente.

Depuis la ferme de La Flachère, une route remonte en pente forte à travers les sapins, avec quelques feuillus épars qui parsèment le paysage de leurs silhouettes graciles. La montée est exigeante, chaque pas pesant davantage que le précédent, mais l’air frais et pur encourage l’effort. |
 |
 |
Au niveau d’une clairière, le GR65 quitte la route pour un chemin abrupt qui grimpe à plus de 20% dans une forêt de sapins serrés comme des sardines, plongeant le bois dans une obscurité presque totale. Cette grimpette, bien que courte, sollicite toutes les forces du marcheur, chaque racine et pierre devenant des obstacles à franchir. |
 |
 |
Plus haut, la pente se réduit à nouveau au milieu des grands sapins, et une nouvelle trouée apparaît dans la forêt. Ici, à plus de 1’000 mètres d’altitude, vous êtes au sommet du second parcours que l’on pourrait nommer “creux/bosse”. Encore une fois, vous avez repris plus de 100 mètres d’altitude depuis l’affluent de la Clavarine. Un dernier parcours similaire vous attend avant d’atteindre Montfaucon, témoignant de la géographie tourmentée, faite de vallons et de collines successifs, de cette partie de la Haute-Loire, au cœur de gigantesques forêts. |
 |
 |
Suit alors un parcours reposant sous les sapins, où la sérénité des grands arbres enveloppe les marcheurs d’une quiétude bienveillante. En saison, les myrtilles tapissent le sous-bois, offrant des moments de gourmandise sauvage et un prétexte à la flânerie. Le silence est seulement rompu par le bruissement des aiguilles sous vos pas, rendant ce tronçon particulièrement agréable. |
 |
 |
La pente se fait à nouveau raide pour quitter la forêt et descendre dans les prés jusqu’à une petite route où passe également le GR430, le Chemin de St Régis. Ici, les panneaux de direction attirent l’attention par leur singularité. Le GR65 est clairement indiqué, c’est le chemin à suivre. Cependant, le panneau du GR430 semble quelque peu déroutant, car ce chemin peut être suivi dans les deux sens. Que feront ceux qui reviennent de St Jean-Bonnet-le-Froid et souhaitent continuer leur périple ? Savent-ils tous qu’ils doivent suivre le GR65 pour atteindre Montfaucon ?

Il convient de faire une remarque sur la signalisation des chemins de grande randonnée (GR). Lorsqu’il n’y en a qu’un dans la région, c’est simple comme bonjour. Mais lorsque plusieurs GR se croisent, c’est une véritable foire d’empoigne. Les balises rouge et blanc, si familières, ne précisent pas toujours sur quel GR vous vous trouvez. Cela peut mener à des détours inutiles. La solution est de bien choisir son chemin dès le départ, mais ce n’est pas toujours aisé. Ici, le message est confus. Le GR65 mène à Montfaucon, tout comme le GR430, bien que ce dernier passe d’abord par Dunières avant de revenir sur Montfaucon. Et pour compliquer encore, à Montfaucon, le GR430 rejoint à nouveau le parcours du GR65 qui va dans la direction opposée. Simple, mon cher Watson, non ?

Pour vous, c’est simple : prenez à droite sur le GR65. Ici, les deux GR cheminent ensemble jusqu’à traverser la rivière de la Saint-Bonnette en contrebas. Ils suivent la route sur une courte distance avant de bifurquer à nouveau dans les prés à la lisière des sous-bois, poursuivant ainsi leur danse avec la nature. |
 |
 |
La pente, rude et impitoyable, oscille entre 10% et 15%, vous obligeant à un effort constant pour rejoindre la petite route goudronnée qui serpente au fond du vallon, longeant la rivière. |
 |
 |
Le vallon, humide et encaissé, dévoile son caractère sauvage. Ce paysage, loin d’être toujours divin, n’en est pas moins enchanteur par sa diversité et sa beauté brute. La route se faufile à travers ce décor luxuriant, et le GR65 vous conduit au complexe Pont de Rochesac, situé sur la Saint-Bonnette. |
 |
 |
Deux ruisseaux se rencontrent ici, ajoutant une note mélodieuse à ce tableau naturel. Le premier se franchit aisément, mais le second impose un défi d’équilibriste. Deux étroites bandes de béton, jetées sur l’eau comme un pont improvisé, deviennent un véritable piège par temps de pluie. La vigilance est de mise pour ne pas sombrer dans les eaux profondes et tumultueuses du ruisseau. |
 |
 |
Un méchant sentier, véritable champ de bataille jonché de cailloux et de racines, s’enfonce dans le bois. Ici, les petits érables, les chênes rabougris, les frêles frênes, les charmes et les buissons en désordre créent un écrin de verdure. La pluie, complice imprévue, transforme cette montée en une épreuve encore plus épique. Chaque pas en avant est gagné de haute lutte, souvent suivi d’un recul presque équivalent. |
 |
 |
Peu au-dessus, dans un virage sinueux, le chemin révèle une bifurcation cruciale. Ici, il est impératif de suivre le GR65 et non le GR430, le Chemin de St Régis, lequel s’élève plus haut en direction de Dunières.

Depuis cette bifurcation, un sentier décharné et raviné, souvent couvert de boue collante par temps de pluie, s’élève avec une pente vertigineuse de plus de 15% sur une distance de plus de 500 mètres. Ce chemin serpente au cœur de la forêt, où de grands sapins blancs se mêlent à la charmille, créant une canopée si dense que la lumière peine à percer. Par bonheur, au fil de la montée, les cailloux commencent à se faire rares, rendant le passage moins ardu. Traverser ce paysage, c’est se plonger dans un tableau vivant où la nature, dans toute sa rudesse, impose son rythme et ses humeurs. |
 |
 |
Plus haut, la pente s’adoucit, oscillant entre 10% et 15%. Le sol, d’un noir profond, trahit une humidité omniprésente, tandis que de hautes fougères tapissent le sous-bois, ajoutant une touche de mystère à ce paysage forestier. |
 |
 |
Section 4 : Dans les forêts de Montfaucon-en-Velay

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans problème, même en descente.

Vous avez dorénavant quitté ce gymkhana de creux et de bosses qui ont caractérisé la première partie du parcours. Un large chemin s’étend alors sous les sapins alignés comme des sentinelles silencieuses. Ces arbres majestueux se dressent comme des piliers naturels, guidant votre marche avec une austérité solennelle. Lorsqu’il pleut, le sol imperméable peine à absorber l’eau, transformant le chemin en un parcours parsemé de flaques durables, où le soleil peine à percer. |
 |
 |
Le sol, relativement lisse, évoque la terre glaise, une surface molle et compacte, parsemée çà et là de quelques cailloux qui rompent la monotonie du chemin. Ces pierres, telles des obstacles mineurs, rappellent que même dans les lieux les plus harmonieux, la nature conserve son droit à l’imprévu. |
 |
 |
Ce chemin traverse longuement la forêt de sapins blancs. Par beau temps, cette promenade est une bénédiction, offrant une ombre bienveillante et une fraîcheur apaisante. Mais sous la pluie, le récit se transforme : le sol glissant devient traître, se dérobant sous vos pas, et chaque avancée demande prudence et détermination. |
 |
 |
Plus loin, le chemin croise une petite route, qu’il traverse rapidement pour replonger dans l’ombre de la forêt. Ici, l’humidité est omniprésente, nourrissant des fougères qui s’élancent vers le ciel, ajoutant à l’atmosphère une touche de luxuriance sauvage et primitive. |
 |
 |
Progressivement, la densité de la forêt diminue, les arbres s’espacent, laissant filtrer une lumière diffuse et douce. Cette transition vers la clarté offre une sensation de renouveau, comme si l’on émergeait d’un rêve profond. |
 |
 |
Vous arrivez enfin près d’une magnifique croix de granite, témoin immuable des siècles passés. Elle se dresse à l’orée d’une clairière près d’un parc grillagé. |
 |
 |
Le grillage protège une harde de porcs élevés en liberté. Ces enclos ne limitent pas le souffle de la nature, permettant aux animaux de vivre sous un ciel ouvert, imprégné de l’air pur et frais de la campagnes. |
 |
 |
Près de l’élevage de porcs, le GR65 traverse une petite route départementale avant de replonger sous la canopée des sapins dont les branches touffues frôlent le sol. La forêt dense s’éclaircit progressivement, offrant un passage naturel vers des horizons plus ouverts. |
 |
 |
Le chemin serpente alors de clairière en clairière, jalonné par de massifs îlots de sapins blancs, qui parsèment le paysage de leur majesté. Ces clairières sont des havres de lumière où les rayons du soleil caressent doucement la terre. |
 |
 |
Parfois, des moutons gambadent dans les prés verdoyants, ajoutant une note de vie et de mouvement à cette scène pastorale. Leur présence insuffle une douce animation à cette nature paisible. |
 |
 |
Le chemin abandonne ensuite les sapins, traverse à nouveau une petite route, et continue à plat, serpentant dans l’herbe tendre sous les érables. Cette portion est particulièrement agréable, offrant une promenade tranquille dans une nature semi-sauvage, où les érables, avec leurs feuilles larges et ombrageuses, créent un cadre enchanteur.
|
 |
 |
En traversant la campagne, le chemin révèle un paysage varié, alternant entre prés et champs de céréales. Aujourd’hui, la terre détrempée par la pluie est parsemée de flaques qui s’élargissent à vue d’œil, rendant le sentier glissant et boueux. Les conditions sont difficiles, mais en temps sec, ce passage champêtre dévoile toute sa splendeur, invitant les marcheurs à profiter pleinement de la beauté de la nature préservée. |
 |
 |
Sur le trajet, près d’une ferme de pierre, une bifurcation marquée par une coquille indique le Chemin de Compostelle. Est-il vraiment nécessaire de dévier un GR pour suivre ce chemin emblématique ? En réalité, vous pouvez simplement rester sur le GR65, surtout par mauvais temps, évitant ainsi de vous enliser dans la boue. Ce jour-là, le chemin était si inondé que nous avons opté pour le GR65. |
 |
 |
Le GR65 rejoint ensuite une petite route goudronnée qui forme une boucle jusqu’au hameau des Suchets. Cette portion du parcours, bien que moins pittoresque, offre une alternative plus praticable en cas de pluie. |
 |
 |
Après cette boucle, le GR65 et le Chemin de Compostelle convergent à nouveau dans les environs de Montfaucon. Bien que nous ne puissions qu’admirer le travail méticuleux des Amis de Compostelle pour baliser ce parcours délicat, il est parfois difficile de se repérer avec trois chemins balisés. Une moindre inattention peut entraîner des hésitations, surtout quand chaque bifurcation semble cruciale. Néanmoins, ici, votre objectif est clair : rejoindre Montfaucon, qui se trouve à deux pas devant vous. |
 |
 |
Section 5 : La traversée de Montfaucon-en-Velay et de ses faubourgs

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans problème, malgré quelques pentes.

La route vous mène à l’entrée de Montfaucon-en-Velay. Vous voyez ici des images qui vous montrent un climat très pluvieux.. |
 |
 |
À l’entrée du bourg, se trouve le Chemin de St Régis, un point de repère pour les pèlerins de Compostelle, souvent source de confusion. Le GR430, connu également sous le nom de Chemin de St Régis, que nous avons croisé plus tôt près du Pont de Rochesac, bifurque vers Dunières et Raucoules avant de rejoindre Montfaucon. Votre parcours, le GR65, traverse le bourg en sens inverse du GR430. Les méandres des chemins semblent vouloir compliquer la tâche des randonneurs, car le Chemin de Régis mène également au Puy-en-Velay, mais par des détours plus pittoresques à travers les volcans. |
 |
 |
La route atteint le sommet du bourg, où se dresse un monument émouvant dédié aux héros des deux guerres mondiales. Elle descend ensuite vers la rue principale, conduisant à l’église.
Malheureusement, une pluie battante s’abat soudainement, empêchant toute prise de vue. Reprenons donc ce parcours, imaginé sous un ciel clément et ensoleillé. |
 |
 |
La route passe devant l’église St Pierre, un édifice de style néo-roman du XIXe siècle. En franchissant la porte, vous avez l’impression d’entrer dans le Rijksmuseum d’Amsterdam. Une collection étonnante de tableaux s’y trouve, signée Abel Grimmer, un contemporain de Brueghel. Bien que Grimmer n’ait jamais visité cette région, ses œuvres y sont exposées grâce à un marquis local, ancien ambassadeur à Bruxelles. La collection, mystérieusement retrouvée lors de la Révolution, attire même des visiteurs hollandais. |
 |
 |
En quittant le bourg, la route croise la voie verte menant à Raucoules, également connue sous le nom de Via Fluvia. Cette piste cyclable vous avait déjà accompagné la veille à St Sauveur-en-Rue, avant votre ascension vers les Sétoux. Mais, ce n’est pas votre axe, et encore une source de confusion pour le pèlerin rêveur. |
 |
 |
Le GR65 serpente alors un moment sous l’ombrage bienveillant des grands érables, avant de bifurquer sur un chemin de terre traversant les prés verdoyants. |
 |
 |
Rapidement, ce chemin de terre rejoint une petite route goudronnée. C’est devenu une routine aux abords des agglomérations, cette alternance entre goudron et chemin de terre, souvent bien inutile. |
 |
 |
Plus loin, vous arrivez au lieu-dit Croix des Lardons, marqué par une majestueuse croix de pierre. C’est ici que le GR65 fait ses adieux temporaires au GR430. Le GR430 poursuit sa route par la petite route de Raucoules vers Montfaucon, tandis que le GR65 s’enfonce dans le sous-bois. Quel soulagement de voir ces signalisations claires, indiquant les directions et les distances à parcourir. Aujourd’hui, le GR430 cesse de vous accompagner, mais ce n’est qu’un au revoir, car vous le retrouverez demain. |
 |
 |
Le chemin alterne alors entre clairières et sous-bois, sans vraiment se stabiliser. Tantôt vous marchez parmi les frênes et les érables baignés de lumière, tantôt vous traversez des bois sombres où les grands sapins blancs se dressent comme des soldats en rangs serrés. |
 |
 |
Peu après, en sortant des bois, le parcours s’ouvre sur des prés. C’est alors une route qui suit l’ancienne voie du Velay Express, qui passait ici il y a peu de temps encore. Il faut bien dire que dans a région de Montfaucon, vous marchez alternativement sur le goudron ou sur la terre battue, sans transition. C’est décidément une étape fort complexe pour le pèlerin. |
 |
 |
Ici se dresse une autre magnifique croix de granit. Si vous avez un jour emprunté la variante de Gillonay, vous êtes passé par St Agrève, l’autre extrémité du train en Ardèche. De ce côté, la ligne allait jusqu’à Dunières, un peu plus au nord, où passe le GR432. Cette dernière section a été fermée en 2015, et maintenant le train s’arrête un peu en contrebas, à la gare de Raucoules-Brossette.

Vous comprendrez, en parcourant ces chemins souvent enchanteurs, combien il est précieux de disposer de panneaux de direction clairs et efficaces. En effet, le tracé du GR65 se perd souvent dans des méandres sinueux, serpentant entre prairies verdoyantes et forêts denses. Il faut remercier les habitants de la Haute-Loire pour leur volonté à préserver ces bois, vestiges authentiques d’une nature autrefois omniprésente, que bien d’autres régions ont malheureusement vu disparaître sous les coups de la modernité. À présent, le GR65 s’étire doucement sur une route goudronnée, à l’ombre bienveillante des érables, avant de bifurquer sur un chemin de terre qui s’aventure à nouveau vers le cœur de la forêt. |
 |
 |
Cependant, cette immersion forestière n’est que partielle. Le chemin de terre large longe les prés, bordés de maïs, sous l’ombre protectrice des grands frênes. Un peu de bétail paît ici et là, ajoutant à la scène une touche de vie tranquille et rustique. La Haute-Loire demeure avant tout une terre d’élevage et de sylviculture. |
 |
 |
Plus loin, de guerre lasse, le chemin s’enfonce dans la forêt dense. Les majestueux sapins blancs, serrés les uns contre les autres, forment une masse sombre et impénétrable, tel un paysage de contes oubliés. |
 |
 |
Toutefois, cette forêt dense cache des trésors inattendus : de petites clairières s’ouvrent parfois, où les érables déploient leurs branches majestueuses, défiant la hauteur imposante des sapins blancs. Ces ouvertures inattendues dans l’ombre épaisse apportent une lumière douce et dorée, créant un contraste saisissant avec la forêt environnante. |
 |
 |
Puis, la pente se fait plus douce, s’aplanissant au creux d’une petite vallée où le chemin serpente, invitant à une promenade paisible. |
 |
 |
De l’autre côté, la montée est progressive, dévoilant de vastes prairies ouvertes, où les vaches paissent paisiblement, ajoutant une touche bucolique à ce paysage idyllique. La sérénité de ces lieux, la beauté des pâturages et la majesté des arbres font de ce parcours une véritable ode à la nature préservée. |
 |
 |
Section 6 : Ondulations d’une forêt à l’autre

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans problème, avec parfois quelques pentes un peu plus marquées.

Une longue rectiligne de terre battue, émaillée de pierres parfois massives, serpente doucement à travers les prés nus, offrant un spectacle de simplicité rustique et de calme bucolique.
|
 |
 |
Le chemin bascule délicatement de la butte vers le village paysan des Olmes, où les belles maisons de pierres taillées se dressent fièrement. Leurs moellons, aux teintes variées de blanc et de gris, confèrent à chaque demeure une identité unique tout en conservant une harmonie visuelle. Dans cette région, les grès se mêlent aux granites, créant un patchwork minéral d’une beauté brute et authentique.
|
 |
 |
À la sortie du village, le GR65 coupe une grande départementale, artère essentielle reliant St Étienne, avant de s’enfoncer résolument sur un chemin dans un bosquet de sapins. Rapidement traversé, ce bois cède la place à de vastes prés s’étendant vers la forêt, promesse d’ombre et de fraîcheur. |
 |
 |
Ici, le chemin croise de nouveau la Voie verte, ce ruban sinueux qui sillonne la campagne. Toutefois, le GR65 ne s’y attarde pas, déjouant le piège enchanteur de ces voies verdoyantes qui tentent les pèlerins par leur charme tranquille. Le chemin reprend sa route, se dirigeant avec détermination vers la forêt. |
 |
 |
Sur le Chemin de Compostelle, les sapins se sont faits plus rares, cédant généralement la place aux épicéas. Pourtant, en cet endroit précis, ce sont de majestueux sapins blancs qui dominent le paysage. Leurs rangées serrées, telles des sentinelles, se tiennent côte à côte, imbriquées et inséparables, formant une muraille où la lumière peine à se frayer un passage. La densité de leur feuillage crée une atmosphère presque nocturne, comme si la nuit s’invitait en plein jour. |
 |
 |
Mais parfois, lorsque la lumière revient, un majestueux érable se dresse fièrement, ayant trouvé là son refuge depuis des centaines d’années, poussé par le caprice du hasard.

Ensuite, le chemin s’amuse, jouant à cache-cache avec le paysage, passant alternativement de la dense forêt de sapins à des clairières baignant dans la lumière, tout en longeant les genêts qui bordent la forêt. |
 |
 |
Plus loin, le chemin émerge des bois pour pénétrer dans une vaste clairière. Ici, les paysans ont défriché les terres pour y semer du maïs et des céréales. C’est presque le premier champ cultivé que nous avons croisé aujourd’hui, un îlot d’activité humaine dans cette mer de verdure. |
 |
 |
Puis, le chemin s’enfonce de nouveau dans une autre forêt, où se dressent de robustes frênes, pour finalement arriver à Brossette. Ce lieu dégage un charme unique, mélange d’agriculture et de nature sauvage. |
 |
 |
C’est encore l’un de ces villages enchanteurs de la Haute-Loire, avec ses fermes solides et uniformes, comme si elles avaient été conçues par un même architecte, bâties de gros moellons de pierre claire, reflétant la lumière et l’histoire. |
 |
 |
Depuis le hameau, le chemin descend, sinueux et pentu, sous un dais de haies majestueuses formées de frênes et d’érables, véritables chefs-d’œuvre naturels. La beauté du paysage s’offre à perte de vue, avec des prés verdoyants entourés de bois graciles et enchanteurs, chaque bosquet semblant rivaliser de charme avec le précédent. On se croirait plongé dans un tableau vivant, où la nature déploie ses atours les plus somptueux. |
 |
 |
À la fin de cette descente bucolique, le ruisseau des Brossettes murmure doucement, apportant avec lui une fraîcheur bienvenue. Le vieux moulin désaffecté, recouvert de mousse, ajoute une touche de mystère et de poésie à ce tableau idyllique. Sous les grands arbres, l’air est frais et pur, chaque gouttelette de l’eau scintillante semblant chanter une ode à la sérénité. C’est un véritable havre de paix, un bonheur à ciel ouvert. |
 |
 |
Tout au long de cette étape, l’impression d’être enveloppé par la forêt ne vous quitte jamais. Les transitions entre les différents bois se font presque imperceptiblement, seul le changement des essences d’arbres trahissant le passage d’un bosquet à l’autre. Les érables, frênes et sapins blancs dominent le paysage. Depuis le ruisseau, le chemin remonte à travers un bois de feuillus, où les sapins cèdent progressivement la place à une diversité d’essences. Partout, la sylviculture est florissante, témoignant d’une gestion forestière harmonieuse et respectueuse de l’environnement. |
 |
 |
Ici, une maison isolée se dévoile, nichée au cœur de la nature, probablement accessible uniquement par un chemin de terre, car aucune route ne traverse cette partie reculée. Le sentier semble se perdre à nouveau dans l’épaisseur de la forêt, poursuivant son parcours secret. |
 |
 |
Vous pénétrez alors dans un sous-bois de feuillus, avant de déboucher sur une clairière où prédominent érables et frênes. Les chênes, en revanche, brillent par leur absence, conférant à cette région une physionomie particulière. Quelques pins émergent ici et là, tandis que les sapins ont momentanément disparu, bien qu’on puisse encore apercevoir, à l’horizon, leurs massifs imposants. |
 |
 |
À l’approche d’une nouvelle dense forêt de sapins, un virage crucial se profile. La célèbre coquille du Chemin de Compostelle, plantée discrètement sur un vieux châtaignier vous indique le chemin. Que vous dit-elle ? D’aller tout droit, car en France l’éventail de la coquille vous indique toujours la direction à prendre. Or, vous arrivez au bout du chemin, et là aucun chemin ne part tout droit. Où aller ? A droite ou à gauche. On va vous aider, car ici aussi on s’est égaré. Un instant d’inattention, et l’on pourrait se diriger à gauche, attiré par le charme du petit chemin de fer à vapeur du Velay, qui mène vers la gare de Roucoules-Brossettes, aujourd’hui son terminus. Mais cette voie nous ramènerait à Montfaucon ! Non, le chemin part vers la droite. En Haute-Loire, il est sage de toujours se munir de cartes régionales, qu’elles soient imprimées ou numériques, pour éviter de se perdre dans ces forêts innombrables. On peut reprocher aux organisateurs du chemin leur manque de signalisation claire, rendant l’orientation parfois délicate. |
 |
 |
Ensuite, sans grande surprise, le chemin replonge dans l’épaisse forêt de feuillus, continuant son parcours sinueux à travers ce paysage enchanteur. |
 |
 |
Section 7 : Un vieux et célèbre moulin et une belle rivière

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans problème, avec parfois quelques pentes un peu plus marquées.

Le GR65 dévoile ici ses splendeurs avec une élégance discrète, où chaque pas résonne d’une sérénité enveloppante et d’une beauté subtile. En traversant ces paysages, l’âme se laisse envoûter par la diversité bucolique et la richesse des scènes champêtres qui s’offrent aux yeux du pèlerin. Ici, le chemin serpente doucement parmi les feuillus, avec une prédominance notable des érables. Cette région de France semble être le havre par excellence de ces arbres majestueux, conférant une aura presque enchantée à la route des pèlerins. Les érables, avec leur feuillage dense et coloré, créent une canopée protectrice sous laquelle vous cheminez avec une impression de privilège rare. |
 |
 |
Bientôt, le chemin émerge des bois pour traverser le village pittoresque de La Brosse, un lieu où le temps semble suspendu. Ici, le caractère d’antan persiste avec une intensité touchante. Les maisons de pierre, solides et dignes, racontent des histoires de générations de paysans qui ont façonné cette terre. L’authenticité de La Brosse est palpable, chaque pierre, chaque chemin témoignant d’une vie rurale encore vibrante et respectée. |
 |
 |
Le chemin continue sa course à travers le village, avant de s’engager brièvement sur un tronçon d’asphalte. Cette transition, quoique courte, rappelle la modernité qui coexiste avec les traditions séculaires de la région. |
 |
 |
Rapidement, le GR65 retrouve sa nature originelle en terre battue. Au détour d’un virage, une magnifique croix de granite se dresse, majestueuse et silencieuse, marquée par le temps. Les mousses, en s’y accrochant avec une ténacité verdoyante, ajoutent une touche de mystère et de vie à ce monument de foi et d’histoire. |
 |
 |
Le charme opère de nouveau lorsque, plus loin, un chemin s’étire entre les grands érables bordant les prés. Cette promenade bucolique, où la nature déploie sa splendeur avec une générosité sans pareille, laisse le marcheur ébahi. L’air y est si pur, le paysage si envoûtant, que chaque instant passé ici est une ode à la beauté simple et majestueuse de la campagne française. Ces passages enivrants nourrissent le cœur et l’âme, invitant à la contemplation et à la rêverie. |
 |
 |
Peu après, le chemin plonge avec une allure plus prononcée, s’enfonçant sous la frondaison dense des arbres. Genêts et fougères tapissent le sol, créant une ambiance de sous-bois empreinte de fraîcheur et de mystère. |
 |
 |
Bientôt, le chemin atteint le hameau du Mounas. Ici, les maisons affichent une modernité relative par rapport aux autres hameaux de la région, sans toutefois dénaturer le charme rural qui les entoure. |
 |
 |
En quittant le Mounas, le chemin s’enfonce de nouveau dans le sous-bois. La pente, raide avec ses 15%, traverse un mélange harmonieux de feuillus et de conifères, créant un décor à la fois diversifié et serein |
 |
 |
Au terme de cette descente, le chemin atteint la Papeterie. Une bâtisse majestueuse en pierre, érigée sur deux étages, se dresse là, témoignant d’une histoire riche et ancienne. La Papeterie de Tence n’est pas qu’un simple moulin ; elle incarne un pan significatif de l’histoire industrielle française. Créée par les Montgolfier, ancêtres des célèbres inventeurs de la montgolfière, cette usine était jadis la première fabrique de papier en France. Ses roues hydrauliques, alimentées par le ruisseau de Basset qui se jette tout près dans le Lignon, symbolisaient l’ingéniosité et la maîtrise de l’énergie hydraulique. |
 |
 |
Au XIXe siècle, la Papeterie se réinvente et devient un moulinage de soie, s’érigeant sur les fondations du moulin à papier originel. Tence, avec ses multiples fabriques de moulinage, acquiert une renommée pour ses soies et ses feutres, avant que cette industrie ne décline naturellement. La Papeterie, après cette période de prospérité, se transforme successivement en colonie de vacances, puis en gîte avec chambres d’hôtes, attirant de nombreux visiteurs durant la haute saison.
À quelques pas de là, coule paisiblement le Lignon, une rivière que l’on découvrira davantage en se dirigeant vers Tence le lendemain. Le gîte offre un accueil généreux, mais en cas d’affluence ou de fermeture, il est sage de prévoir un hébergement à Tence, situé à trois kilomètres de là. Réserver vos logements à l’avance sur la Via Gebennensis est essentiel pour éviter toute déconvenue.

Logements officiels sur la Via Gebennensis
- Domaine de l’Astrée, Bourg-Argental l’Allier ; 04 77 39 72 97 ; Gîte, cuisine
- Gîte Christine Rouchouse, 4 Route de Graix. Bourg-Argental; 06 82 83 74 39 ; Gîte, repas, petit déj.
- L’isba de la Tortue, 18 Rue du Rhône, Bourg-Argental; 06 83 88 47 03 ; Gîte, repas, petit déj.
- Le bulgarana, 39 Blvd Almendet, Bourg-Argental; 06 58 29 99 91 ; Gîte, repas, petit déj.
- Joseph Odouard, 12 Rue Mandarel, Bourg-Argental; 04 77 39 62 60/06 20 52 54 99 ; Ch. d’hôte, repas, petit déj.
- Le Petit Jardin, 34 Avenue de la Résistance, Bourg-Argental; 06 87 84 24 28 ; Hôtel, repas, petit déj.
- Hôtel Le Relais, 35 Rue du Dr Guyotat, Bourg-Argental; 04 77 39 61 21 ; Gîte, repas, petit déj.
- Agnès et Bernard Courbon, Mounes; 04 77 39 18 15/06 30 31 84 01 ; Gîte, repas, petit déj.
- Camping Les Reynières, 29 Rue du Tracol, St Sauveur-en-Rue; 07 62 23 24 11 ; Chalets, camping-cars, tentes, repas, petit déj.
- Monique Poulenard, Le Combalou ; Les Sétoux; 04 71 61 96 41/06 29 45 00 47 ; Gîte, repas, petit déj.
Accueils jacquaires (voir introduction)
- Bourg-Argental (4)
- St Sauveur-en-Rue (1)
Si l’on fait l’inventaire des logements, le logement ne pose pas de problèmes majeurs. Aux Sétoux, le gîte peut accueillir jusqu’à 50 personnes. Pour plus de détails, le guide des Amis de Compostelle tient le registre de toutes ces adresses, ainsi que des bars, restaurants ou boulangeries sur le tracé.
N’hésitez pas à ajouter des commentaires. C’est souvent ainsi que l’on monte dans la hiérarchie de Google, et que de plus nombreux pèlerins auront accès au site.
|
 |
Etape suivante : Etape 12: De Les Sétoux à La Papeterie |
|
 |
Retour au menu |