Aujourd’hui, le parcours est un voyage au milieu des “sucs”, ces étranges dômes volcaniques éteints depuis fort longtemps, uniques en Europe. Avec leur forme en pain de sucre, ils jaillissent de terre au milieu des grands espaces. Vers la fin de l’ère tertiaire. Il y plus de 10 millions d’années, quand Héphaïstos (Vulcain à Rome), qui régnait dans les entrailles en feu de la terre, cessa de jouer aux billes, la formation des Alpes fit se soulever le vieux socle granitique. Des failles s’ouvrirent alors et le magma remonta à la surface pour se figer en surface. Il y a souvent confusion dans le grand public entre basaltes et granites. Mais, en fait c’est le même matériel. Tout cela dépend d’où se forme la roche. Si le magma se solidifie à l’intérieur, les cristaux sous l’effet des fortes pressions et de la température élevée se recristallisent donnant surtout des granites, qui peuvent aussi remonter à la surface, comme dans les Alpes par exemple. Mais, si le magma fluide se solidifie en surface, c’est alors plutôt de la lave, du basalte en fait. Le magma contient une grande quantité de gaz dissous. Au cours du temps, le gaz se sépare du magma à cause de la pression croissante. Le gaz entraine avec lui le magma, c’est l’éruption. Cette mise sous pression fait gonfler le volcan et entraîne de petits séismes. Le magma remonte par la cheminée principale et il se dégaze. Lorsque la lave atteint la surface, c’est le début de l’éruption. En cas d’éruption explosive elle va s’accumuler au niveau du cône formant un bouchon qui quand il explosera, entraînera des panaches volcaniques et des nuées ardentes. En cas d’éruption effusive la lave fluide s’écoule sur les flancs du volcan.
Les “sucs“ sont des volcans mettant en jeu un magma visqueux, plutôt peu riche en gaz. Comme il y a peu de gaz présent, il n’y a pas explosion et formation de cratère comme dans les volcans traditionnels. La lave coule doucement et se solidifie presque instantanément. Alors, les volcans forment plutôt de douces collines, des dômes. Avec le temps, ces formations se sont érodées et les arbres ont poussé progressivement sur les flancs. Voici pour information, un petit schéma montant la position géographique des “sucs“ dans la région.
L’étape du jour vous conduit dans le Meygal, cette grande région montagneuse du Massif Central, située en Haute-Loire. Le Meygal est le cœur vibrant du Velay. Son point culminant est le suc de Testovoira à 1436 m d’altitude. Pour les randonneurs d’hiver, c’est aussi une station de ski de fond, qui appartient à la commune de Queyrières, où vous ferez étape. Ce massif volcanique auvergnat génère encore et toujours une atmosphère étrange, secrète. Comme vous approchez du Velay, les belles maisons de pierre ici font de plus en plus appel aux pierres volcaniques et remplacent progressivement les granites, dans une transition harmonieuse.
Nous avons divisé l’itinéraire en plusieurs sections, pour faciliter la visibilité. Pour chaque tronçon, les cartes donnent l’itinéraire, les pentes trouvées sur l’itinéraire et l’état du GR65. Les itinéraires ont été conçus sur la plateforme “Wikilocs”. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’avoir des cartes détaillées dans votre poche ou votre sac. Si vous avez un téléphone mobile ou une tablette, vous pouvez facilement suivre l’itinéraire en direct.
Difficulté du parcours : Les dénivelés (+681 mètres/-384 mètres) sont assez prononcés pour une étape de moins de 20 kilomètres. Mais, ce n’est pas une étape difficile, même si ce n’est qu’une montée presque ininterrompue jusqu’à Raffy. Mais, les pentes de 15% sont assez discrètes et il y a souvent des replats bienfaiteurs. Ce n’est qu’aux environs de Raffy, au sommet de la forêt que les pentes sont plus marquées, autant en montée qu’en descente.
État du GR65 : Dans l’étape du jour, les chemins ont petit avantage sur les routes :
Goudron : 8.1 km
Chemins : 11.2 km
Ce n’est évidemment pas le cas pour tous les pèlerins d’être à l’aise avec la lecture des GPS et des cheminements sur un portable, et il y a encore de nombreux endroits sans connexion Internet. De ce fait, vous trouvez sur Amazon un livre qui traite de ce parcours.
Si vous ne voulez que consulter les logements de l’étape, allez directement au bas de la page.
Parfois, pour des raisons de logistique ou de possibilités de logement, ces étapes mélangent des parcours opérés des jours différents, ayant passé plusieurs fois sur sur ces parcours. Dès lors, les ciels, la pluie, ou les saisons peuvent varier. Mais, généralement ce n’est pas le cas, et en fait cela ne change rien à la description du parcours.
Il est très difficile de spécifier avec certitude les pentes des itinéraires, quel que soit le système que vous utilisez.
Pour les “vrais dénivelés ”et pour les passionnés de véritables défis altimétriques, consultez attentivement les informations sur le kilométrage au début du guide.
Section 1 : En passant par Tence
Aperçu général des difficultés du parcours : quelques pentes assez marquées, mais parcours non difficile.
Le GR65 émerge de la Papeterie, serpentant le long du Lignon, une rivière à la beauté capricieuse qui découpe la région, oscillant entre les terres de la Haute-Loire et celles de l’Ardèche. Cette rivière, tantôt douce et calme, tantôt fougueuse, se révèle être un fil d’argent glissant dans un cadre pittoresque, un trésor naturel préservé dans cette campagne rustique.
Plutôt que de traverser cette rivière séduisante et paisible, le parcours suit ses méandres, s’immergeant dans un paysage enchanteur où l’eau semble murmurer de belles histoires.
Ensuite, une route goudronnée, usée par le temps et les saisons, s’élève graduellement depuis le cours d’eau. Cette ascension, qui s’intensifie doucement, traverse des collines parsemées de prés et de maigres cultures, dessinant un tableau bucolique mais quelque peu austère.
Autour de cette voie, les sapinières se dressent, majestueuses sentinelles de la nature, flanquant la route qui semble s’étendre à l’infini le long de la colline. Ici, le bétail paît tranquillement, ajoutant une touche de vie à ce paysage sauvage et intemporel.
Au sommet de la colline, l’horizon s’élargit, dévoilant une campagne douce et fertile où les céréales s’épanouissent, ondoient sous la brise, comme une mer de blé doré. Ce panorama, baigné de lumière, inspire une certaine quiétude, une impression de paix qui enveloppe le voyageur.
La route descend alors vers Tence, passant par les maisons de pierre des Salettes, témoins silencieux d’un passé révolu, avant de pénétrer dans la haute banlieue de Tence. Cette descente offre une transition douce vers le cœur de la ville, révélant peu à peu les charmes cachés de cette région.
À l’entrée de Tence, là où les ruisseaux chuchotent dans un parc naturel enchanteur, niché au pied de la cité, une vigilance particulière est requise. Ici, il est facile de se laisser tromper par les marques du GR, pouvant vous conduire sur le GR430, qui s’invite subrepticement dans cette zone.
Il est donc crucial de se diriger résolument vers le centre de la ville pour la traverser, évitant ainsi le détour fallacieux du GR430 qui grimpe vers Montfaucon. Un chemin trompeur qui pourrait bien vous égarer loin de votre destination prévue.
Le GR65 s’élève majestueusement vers la cité, franchissant les antiques fortifications qui semblent dessiner une porte mystérieuse, invitant le voyageur à découvrir les secrets enfouis de cette ville.
Avec ses 3’000 âmes, Tence se dévoile comme un écrin de tranquillité. Au cœur de la ville, l’église Saint-Martin trône fièrement sur une vaste place entourée de vieilles demeures en pierres taillées, témoins silencieux de siècles révolus. Un temple protestant se dresse également ici, rappelant la proximité de l’Ardèche, terre de dissidence et de foi fervente.
La ville s’orne de charmantes places soigneusement aménagées, que ce soit près de la mairie, du monument aux morts ou de la Chapelle des Pénitents, chaque coin semble raconter une histoire, chaque pierre murmure les échos du passé.
Le joyau religieux de Tence, la chapelle des Pénitents, se dresse fièrement au sommet de la place du Chatiague. Construite en 1719 par la confrérie laïque des Pénitents du Saint-Sacrement, elle présente un arrondi caractéristique, probablement vestige d’une tour médiévale défensive. De nos jours, cette chapelle est un petit musée renfermant de précieuses peintures et sculptures. La chapelle actuelle, datant de 1813, fut érigée par un maçon du nom de Sarda, après que la précédente ait été vendue comme bien national et dévastée lors de la Révolution. Fondée le 13 avril 1652, la Confrérie des Pénitents blancs de Tence organise chaque Vendredi saint, à la tombée de la nuit, une procession émouvante. Partant de l’esplanade de la chapelle, la procession rejoint le calvaire, reprenant les quatorze stations du chemin de croix dans une cérémonie empreinte de solennité et de dévotion.
La cité se dévoile en étages, comme un livre aux chapitres empilés. Depuis la chapelle, le GR65 dévale vers le centre, révélant une ville incroyablement belle avec ses robustes maisons de granite clair, uniformément taillées pour défier les outrages du temps. Les petites ruelles serpentent à travers le vieux village, animées par les commerces qui font battre le cœur de cette cité historique.
Le GR65 émerge du centre commerçant de la ville, serpentant au pied de la cité, et glisse sous les vestiges majestueux des anciennes murailles. Aujourd’hui, aucune hésitation n’est permise, le GR65 et le GR430 partageant le même itinéraire jusqu’à la fin de l’étape.
Il s’aventure ensuite dans un véritable écrin de verdure, un parc miniature où des érables imposants et des frênes séculaires défient implacablement le passage du temps et les caprices du ciel.
Dans ce havre de paix, une passerelle gracieuse enjambe le Lignon, dont les eaux paisibles reflètent la beauté uniforme et intemporelle des maisons de pierre grise de la cité. Un véritable festin pour les yeux et les âmes, un joyau incontestable dans la couronne de la Haute-Loire.
Le GR65 quitte ce parc enchanteur, s’éclipsant sous l’ombre majestueuse des marronniers et des peupliers.
Sur le Chemin de Compostelle, après chaque fragment de paradis, il y a souvent un passage purgatoire. Le GR65 rejoint une petite départementale assez fréquentée, imposant aux pèlerins de parcourir près d’un demi-kilomètre sur le bas-côté de cette route agitée.
Plus loin, une croix de fer signale la fin de la banlieue, un repère sobre mais significatif.
Au détour d’un rond-point, le GR65 quitte l’axe principal pour s’aventurer sur une petite route décharnée, gravissant laborieusement les flancs de récents lotissements. Ici, la pente redoutable atteint presque les 15%.
La route serpente à travers les derniers habitats modernes perchés sur les hauteurs de la ville, se dirigeant avec une joie palpable vers la forêt environnante. Le contraste entre l’urbanité et la nature devient plus marqué à chaque mètre parcouru, comme si la civilisation se dérobait devant l’invitation irrésistible de la verdure.
À l’orée de la forêt, un tableau d’une beauté à couper le souffle s’offre aux regards. Le GR65 délaisse alors la route asphaltée pour un large chemin de terre, et la pente, jusque-là sévère, s’adoucit comme une caresse. Ce chemin de terre semble murmurer des promesses de sérénité et d’évasion, un appel silencieux à pénétrer dans le royaume de la nature.
Le chemin s’enfonce dans une forêt dont la beauté et le calme évoquent une retraite spirituelle au cœur des sapinières. La Haute-Loire, seule région traversée par le Chemin de Compostelle, se distingue par la présence imposante des sapins blancs et des majestueux Douglas, reléguant les épicéas à un rôle de figurants presque invisibles. Sous cette canopée protectrice, la forêt semble vibrer d’une vie propre, où chaque brise fait chanter les arbres et où chaque rayon de soleil, filtré par les aiguilles, danse sur le sol moussu.
Bientôt, le chemin amorce une douce descente depuis la colline, plongeant dans des bois majestueux. Les arbres, comme des sentinelles silencieuses, semblent veiller sur les voyageurs, offrant un écrin de tranquillité et de splendeur naturelle. À chaque pas, le randonneur est enveloppé par la grandeur et la sérénité de ce paysage, où chaque détour révèle un nouveau trésor caché de la forêt.
Section 2: Balade dans les petits fruits, les prés, et les bosquets
Aperçu général des difficultés du parcours : parcours avec pentes sans grosse difficulté.
Le chemin s’incline alors avec une ardeur plus prononcée, se faufilant sous les érables pour traverser le ruisseau de Joux, niché dans une nature luxuriante et débordante de vie. La descente, marquée par cette vigueur, rappelle une ode silencieuse aux forces de la nature, où chaque pas révèle un nouveau secret.
Sous les frondaisons, l’eau s’écoule discrètement, presque timide, comme un murmure secret au cœur de cette nature vibrante. Puis, le paysage s’ouvre soudainement, dévoilant des prairies enchantées, ceinturées par des forêts immenses et verdoyantes. Un tableau pastoral digne des plus belles toiles impressionnistes.
Depuis le ruisseau, le chemin s’élève en pente douce, toujours sous la garde protectrice des érables, vers la route départementale. Cette montée, lente et douce, semble une promenade rêveuse à travers un tunnel de verdure, chaque feuille racontant une histoire de saisons passées.
Mais ici, le GR65 dédaigne la compagnie de la départementale. Il choisit de s’éloigner, de s’aventurer sur une petite route secondaire, vers Pouzols et ses fruits rouges, telle une tentation sucrée offerte au voyageur. Ce détour inattendu ajoute une saveur supplémentaire à cette marche bucolique.
La route s’élève doucement, presque imperceptiblement, pendant près d’un kilomètre, sous l’ombre bienveillante des majestueux feuillus et des pins. Leur dense canopée, telle une voûte végétale, offre une protection bienvenue contre les ardeurs du soleil.
Au sommet de cette montée, une modeste croix de bois se dresse sous les arbres, dans une campagne désormais ouverte et expansive. Cette croix, simple et humble, évoque les pieux souvenirs des pèlerins passés, un rappel silencieux de la foi et de la persévérance humaines.
Là, le GR65 poursuit encore quelques pas sur la route en direction du hameau des Gouttes, avant de bifurquer soudainement, gravissant les prés le long de la lisière d’un bois de sapins. Cette bifurcation inattendue évoque une danse harmonieuse avec la nature environnante, chaque pas marquant une nouvelle symphonie végétale.
Le GR65 s’enfonce ensuite dans la forêt, se faufilant sous les épicéas. Dans un proche horizon, se dessinent déjà les silhouettes des “sucs”, ces petits vestiges de volcans boisés, emblèmes si caractéristiques du Velay. Leur présence, majestueuse et silencieuse, rappelle les anciennes forces telluriques qui ont sculpté ce paysage.
Cependant, le chemin ne s’attarde pas dans la sapinière. Il en émerge bientôt, traversant une région semblable à un maquis, spécialisée dans la production de petits fruits. Lors de notre passage, seuls des myrtilles et des groseilles résistaient encore, offrant leurs derniers trésors de l’été. Ce paysage, à la fois sauvage et domestiqué, témoigne de l’ingéniosité et de la persévérance des habitants.
Le chemin serpente langoureusement le long des tunnels de verdure, abrités sous les majestueux érables. Là, dans les herbes hautes, de paisibles moutons paissent, dessinant une scène bucolique digne d’un tableau pastoral. Le murmure du vent dans les feuillages et les bêlements lointains se mêlent en une symphonie naturelle.
Poursuivant sa douce descente, le sentier s’incline vers le village de Pouzols. Ici, chaque pierre semble raconter une histoire ancestrale.
Pouzols, charmant village aux maisons cossues, bâties de ce granit qui éclate de toute sa vigueur sous le soleil. C’est un endroit où le temps semble s’être arrêté. Les marchands de fruits rouges y ont établi leur royaume, entre les murs de pierre et les rues pavées. L’eau stagnante du vieux lavoir raconte des jours révolus, tandis que la fontaine offre une fraîcheur vivifiante.
Une petite route quitte le village, serpentant discrètement vers des caches secrètes de fruits rouges, gardiennes de trésors savoureux.
Bientôt, le chemin herbeux prend le relais, plongeant résolument à travers les herbes folles, les genêts et les jeunes érables. La nature ici est une ode à la douceur et à la joie, un tableau vivant de sérénité.
Plus bas, l’horizon s’élargit et le chemin atteint une petite plaine. Il y rencontre une route qui flâne sous les ombrages des épicéas et des érables, formant une allée ombragée et rafraîchissantes.
Peu après, à l’entrée du hameau des Moulins, la route franchit le ruisseau de Mousse, où un maigre filet d’eau se fraie un chemin à travers une végétation luxuriante.
Ici, des maisons récentes surgissent parmi les demeures de pierre traditionnelles, témoignages d’une histoire qui se tisse entre modernité et tradition. Dans ces petits villages et hameaux, aucun lieu de restauration n’accueille les passants. Un grand frêne se dresse alors, majestueux, dans les prés, comme un seigneur veillant sur son domaine.
À la sortie du hameau, la route s’élève avec détermination le long des lotissements neufs.
Plus haut, l’asphalte cède la place à un chemin caillouteux, qui grimpe avec ardeur, passant près d’un réservoir, avant de s’enfoncer dans la pénombre accueillante de la forêt.
Au sommet de la butte, le chemin amorce une descente douce sur l’autre versant de la colline. Ici, ce ne sont plus des forêts denses, mais des bosquets épars où frênes, épicéas et érables se déploient, formant une mosaïque naturelle d’une infinie richesse.
Section 3 : Un beau village, avant d’apercevoir les “sucs“
Aperçu général des difficultés du parcours : parcours avec parfois des pentes plus marquées, en montée comme en descente.
Puis la pente s’adoucit, et le chemin se déploie alors dans une petite plaine, serpentant à travers des prés émeraude et un paysage pittoresque, où de petites forêts se dessinent à l’horizon telles des îles de verdure émergeant d’un océan de prairie. Il traverse un instant une petite route, qui semble mener vers l’inconnu, ajoutant une touche de mystère à cette tranquille campagne. Les jours ne se ressemblent jamais sur le Chemin de Compostelle. Hier, il fallait affronter les cailloux du chemin. Aujourd’hui, ils ont presque disparu.
On imagine aisément la douceur de vivre dans cette campagne paisible. Peu après, le large chemin reprend son ascension, s’insinuant subrepticement dans un petit bois épars où la lumière joue à cache-cache avec les feuilles tremblantes des arbres…
…avant de retrouver la campagne nue, parsemée de quelques fermes de pierre éparpillées dans la nature. On pourrait se croire dans le Sud-Ouest, avec ses élevages de canards et ses silos à maïs. Mais ici, en Haute-Loire, le foie gras n’est pas la spécialité. On y élève sans doute de la volaille, apportant un charme rustique à ce coin de campagne authentique.
Chemin faisant, le chemin passe devant la grande et magnifique Croix de Couvet, qui semble prier dans le ciel, avec son modeste Christ sculpté dans le granit. L’image de cette croix, solitaire et imposante, invite au recueillement.
Au sommet de la butte, on aperçoit le village de Saint-Jeures qui pointe à l’horizon, avec son cimetière niché au pied du village. La vision de ce village, humble et serein, couronne le paysage d’une touche de mélancolie paisible.
Le chemin rejoint alors une petite route qui s’élève doucement, sinuant jusqu’à atteindre le niveau du cimetière du village, un lieu tranquille et empreint d’une solennité mélancolique. La route devient alors plus raide, grimpant entre de hauts murs de pierre maçonnée, robustes sentinelles d’un autre temps. Ces murs sont le reflet d’une histoire intemporelle, tandis que les demeures adjacentes, solides bastions de granite, scintillent sous les rayons du soleil comme des joyaux oubliés.
La pente se fait impitoyable, montant sans relâche jusqu’au cœur du village. Les bâtisses, massives et imposantes, témoignent de l’ingéniosité des artisans d’autrefois. Chaque pierre, chaque jointure est une œuvre d’art en soi, un témoignage de persévérance et de maîtrise. Les pierres, sous la lumière changeante du jour, se parent de mille éclats, créant un jeu de lumière et d’ombre qui anime les murs d’une vie propre, comme si le village tout entier respirait.
Au centre du village, une vaste place pavée s’étend, encadrée de bâtisses anciennes. Au cœur de cette place, telle une sentinelle immuable, se dresse l’église. Cet édifice, une ancienne chapelle romane du XIIe siècle, est un joyau de granite, à la fois austère et majestueux. Remaniée au XVe siècle puis à nouveau au XVIIe, elle offre un contraste saisissant entre l’austérité de son extérieur et la lumineuse sobriété de son intérieur. Les voûtes épurées et les murs nus invitent à la contemplation et à la paix intérieure, chaque pierre racontant l’histoire de siècles de foi et de dévotion.
Selon une tradition bien ancrée dans les grands villages, les habitants se recueillent près du monument dédié aux héros de la guerre. Cette coutume, empreinte de respect et de gratitude, rend hommage à ceux qui ont sacrifié leur vie pour la liberté et la paix. Ici, une Vierge blanche, sereine et protectrice, veille sur les âmes des disparus, son visage empreint de compassion et de bienveillance, une présence rassurante et sacrée qui invite au recueillement et à la prière.
Le GR65 quitte alors ce village où, malgré sa modestie, l’on peut trouver de quoi se restaurer.
Depuis le village, le GR65 suit discrètement la départementale, une voie à peine fréquentée en ces contrées paisibles. Il demeure sur cette route jusqu’au lieu-dit La Croix de Pierre, où se dresse une croix en fer forgé, solidement ancrée dans une imposante masse de granit. Cette croix, témoin silencieux des âges passés, marque le paysage de sa présence austère et solennelle.
Un chemin descend ensuite dans un petit vallon, avec une pente qui se fait sentir sous les pieds. Ici, le paysage redevient riant et bucolique, une peinture vivante de prés verdoyants et de petits bosquets dispersés. Les couleurs se mêlent, les verts se nuancent, et l’air semble chargé de cette quiétude campagnarde qui apaise l’âme.
Plus bas, le chemin serpente sous les épicéas majestueux ou longe les haies qui délimitent les prés au fond du vallon. Les branches des arbres forment une canopée protectrice, et les haies, ces frontières naturelles, dessinent les contours du parcours avec douceur et poésie.
Puis, le chemin remonte, traversant des champs de maïs et des sous-bois d’érables. À chaque pas, on se rapproche des “sucs”, ces reliefs volcaniques caractéristiques de la région. Le premier d’entre eux, le Suc d’Achon, apparaît alors, comme un géant endormi. Sur le parcours, d’autres sucs surgiront, offrant au regard leur silhouette majestueuse et leur histoire millénaire.
Dans cette partie du chemin, les somptueux frênes et les graciles érables dressent leurs silhouettes élancées, formant une véritable haie d’honneur pour le marcheur. Ces arbres, gardiens des lieux, semblent saluer le voyageur de leur présence bienveillante.
Section 4 : En route pour les “sucs“
Aperçu général des difficultés du parcours : parcours avec parfois des pentes sérieuses.
Plus loin, dissimulée dans les broussailles, se niche une belle fontaine d’un autre temps. Cette source, presque oubliée, murmure encore les histoires anciennes à ceux qui prennent le temps de s’y arrêter. Elle est comme une relique précieuse, préservée des ravages du temps, offrant une halte rafraîchissante et contemplative.
Peu après, la pente s’adoucit progressivement, et le chemin se faufile temporairement à travers une plaine sereine et caressante. Les doux reliefs et la quiétude du paysage invitent à la contemplation.
Retrouvant la route départementale, le chemin la traverse paisiblement au niveau de quelques maisons en pierre de La Rochette, témoins silencieux d’un passé révolu. La simplicité rustique des lieux évoque des souvenirs d’une époque où le temps semblait s’écouler plus lentement.
Un large chemin de terre, parsemé de pierres, descend ensuite en pente douce le long du flanc de la colline, bordé de haies de feuillus verdoyants. Chaque pas résonne comme une mélodie naturelle, harmonisant avec le bruissement des feuilles.
Dans les prairies et les maigres cultures de maïs, le village d’Areules apparaît rapidement à l’horizon, de l’autre côté du vallon. Niché sous le Suc du Clarel, ce “suc”, plus étalé et moins arrondi que ses homologues, semble veiller avec bienveillance sur le village.
À l’horizon, sur la droite, se dessinent distinctement le Suc d’Achon et, plus loin, le Suc d’Ollières. Ces deux “sucs”, véritables curiosités géologiques, émergent comme des gardiens de la région. Malgré leur modeste altitude, la plupart culminant à 1’100 mètres, ils donnent l’impression d’une érosion uniforme qui aurait sculpté toute la région avec une main délicate.
Les frênes, majestueux et indomptés, se dressent parfois en maîtres imposants, éclipsant les érables d’une ombre verdoyante. À mesure que l’on descend vers la vallée, le village d’Areules se révèle avec une clarté nouvelle sur la colline, ses maisons d’un gris discret se détachant comme des perles précieuses contre le vert luxuriant des collines.
Plus bas, le tableau change subtilement : la terre battue cède la place à un goudron lisse et sombre, lissant le chemin et marquant le début de l’ère moderne. Face à vous, le Suc de Besset émerge comme un vigile bienveillant, un mirador naturel façonné par le temps et les éléments. Sa silhouette arrondie, sculptée par la patience des âges, s’élève dans la douceur de la campagne, ornée d’une couronne d’arbres verdoyants qui ajoutent une touche de majesté à ce joyau géologique.
En contrebas, la petite route se fond dans le réseau routier plus vaste en rejoignant la départementale, au fond du vallon. Non loin, un pont gracieux s’étend au-dessus de l’Auze, comme un fil d’argent tendu à travers le cours d’eau, à peine perceptible dans son élégance discrète.
Le GR65 se laisse entraîner sur quelques centaines de mètres le long de la route, où il se courbe respectueusement devant une croix imposante en granit brut. Puis, il passe à proximité d’une station d’épuration, où les larges pales brassent la boue en un ballet mécanique incessant. Tandis que la route commence à gravir les pentes menant vers Araules, une nouvelle aventure s’amorce.
Mais le GR65, fidèle à son esprit vagabond, préfère se détacher des routes convenues pour emprunter des sentiers sinueux. Il se faufile alors à travers un chemin étroit, ombragé par des frênes et des érables dont le feuillage danse au rythme du vent. La montée est abrupte, flirtant avec les 15%, mais sa courte durée épargne les randonneurs d’une épreuve trop rude.
Ce sentier débouche finalement au cœur d’Araules, au pied d’un “suc”, une formation volcanique emblématique. Le village dévoile alors sa beauté intemporelle, avec ses maisons en pierre, solidement ancrées pour défier les années. Les granits gris sont peu à peu remplacés par des pierres volcaniques, ajoutant des touches noires à la palette grise des constructions. Perché à près de 1 000 mètres d’altitude, Araules subit un climat rigoureux en hiver, propice à la pratique du ski de fond dans les environs. Au sein de ce village tranquille, les opportunités de restauration sont modestes, mais elles offrent un refuge accueillant pour les voyageurs.
À la sortie du village, un sentier se dessine, serpentant avec une inclinaison marquée vers un vallon discret.
À mesure que l’on descend, le chemin se glisse dans une verdure luxuriante, baignée de lumière tamisée par les frênes gracieux et les érables élégants. Ce parcours conduit à un modeste affluent de l’Auze. Dans cette région, les chênes, les hêtres, les charmes et les châtaigniers sont des visiteurs rares, presque exotiques dans ce paysage dominé par des essences plus modestes.
En suivant le ruisseau qui se dissimule sous un tapis de feuillages, le chemin remonte aussi rapidement qu’il avait descendu, d’abord en serpentant à travers les herbes hautes, puis en s’enfonçant dans un sous-bois tapissé de galets. Ce passage semble être une anomalie dans le parcours, comme un rêve égaré entre deux réalités.
Peu après, la pente se fait plus douce et le chemin rencontre une petite route transversale.
Ensuite, il s’étire longuement à travers des pâturages en pente douce, effleurant à sa gauche le Suc de Besset. L’herbe y est d’une douceur invitante. À l’horizon dégagé, sur votre gauche, se profile le Suc de Testavoyre, le plus élevé de la chaîne du Meygal, culminant à 1407 mètres. Malgré son altitude, il semble à peine plus qu’un nain endormi.
Plus loin, les érables et les frênes réapparaissent peu à peu dans le paysage, comme pour réaffirmer leur présence persistante.
Enfin, après avoir passé une croix grossièrement taillée dans le granite brut comme de l’art naïf, le chemin débouche sur la route départementale à l’entrée du village de Pialleviales.
Section 5 : Dans les “sucs“ du Meygal
Aperçu général des difficultés du parcours : pentes importantes, en montée comme en descente, souvent à près de 15%.
La route D18 traverse ici un paysage où la poésie des lieux se mêle subtilement à la réalité. Vous avez déjà suivi cette route depuis Tence, une route sinueuse qui vous mène vers le domaine nordique du Meygal et passe par Queyrières. Quant au GR65, il s’infiltre directement dans le village, vous propulsant à une altitude de 1’100 mètres. De là, le parcours continuant son ascension, ajoutera encore près de 200 mètres à votre défi.
Le village s’étale majestueusement sur une petite plaine, tel un musée de pierres à ciel ouvert, invitant votre regard à la contemplation. Chaque maison, coquette et unique, exhibe fièrement son architecture. Ici, la pierre volcanique supplante le granit traditionnel, se manifestant en une tapisserie de constructions solides et élégantes. Lorsque l’on parle de roche volcanique, on imagine souvent une pierre sombre, rappelant les grandes étendues basaltiques que l’on trouve de par le monde. Cependant, le monde des roches volcaniques est infiniment plus varié. Les basaltes, bien qu’étant la figure emblématique de ces roches sombres, ne constituent qu’une partie de cette famille aux multiples visages. Les rhyolites arborent un rouge éclatant, tandis que les trachytes et les rhyodacites, de teintes plus claires, peuvent facilement être confondues avec le granit par un œil non averti.
La route vous extrait lentement de ce village envoûtant, et chaque pas semble un adieu difficile à ce cadre enchanteur.
Au bout de la plaine, le GR65 abandonne la route pour s’engager sur un sentier qui s’élève doucement à travers le sous-bois, un tunnel de verdure qui promet de nouvelles découvertes à chaque tournant.
Ici, la pente devient rapidement imposante, atteignant près de 15 % sur un bon kilomètre. Le chemin se rétrécit, se faisant plus âpre et rocailleux, encombré de pierres massives qui barrent le passage.
Les arbres, souvent chétifs faute de lumière, rivalisent malgré tout de hauteur, avec quelques frênes et érables qui parviennent à tutoyer les cieux.
La nature se dévoile ici dans toute sa sauvagerie, avec, çà et là, des murs de grossières pierres de granit qui se dressent comme des vestiges d’un temps ancien. Dans une clairière, le Suc de Testavoyre se découpe à l’horizon, solitaire et majestueux, semblant étranger à cette terre sauvage.
Non, vous n’êtes pas perdu dans une jungle inextricable. La coquille de Saint-Jacques, fidèle guide, veille sur vous. Bientôt, le chemin s’extirpe de cette végétation dense pour déboucher dans un vaste champ d’épilobes roses, éclatant de couleur et de vie.
Le sentier retrouve ensuite la départementale qui serpente juste au-dessus. Le GR65 suit alors cette route, s’enfonçant dans la sapinière dense et mystérieuse de la grande forêt du Meygal.
Le GR65 suit alors quelques centaines de mètres la route. Ici, les feuillus ont disparu au profit des épicéas et des sapins blancs.
Plus haut, la pente devient plus douce. Il faut être attentif sur le chemin, car bientôt un sentier quitte la route. Si vous ratez la bifurcation, ce n’est pas dramatique car vous retrouverez le chemin plus haut. Mais c’est toujours plus agréable d’avancer sur un sentier forestier que sur le bitume.
Le chemin forestier s’élève sous les conifères, toujours aussi droits, alignés comme des soldats en faction. La symétrie des arbres, leur robustesse, crée une ambiance presque solennelle.
Plus haut, le sentier croise une petite route de montagne sans importance. Vous avez atteint ici le domaine nordique du Meygal. On imagine sans peine la douceur de glisser en ski de fond dans cette nature préservée, où chaque virage révèle une nouvelle facette de la forêt.
Au lieudit des 4 Routes, le sentier s’éloigne de l’axe routier…
…pour remonter dans la forêt dense. Une dernière petite pente se dessine, une ultime montée avant la quiétude. Elle ne dure pas, et bientôt, le sentier se fait plus doux.
Plus haut, le chemin quitte l’ombre des arbres pour s’ouvrir sur une clairière parsemée de genêts, d’églantiers, de buis et de hautes herbes. Cette explosion de végétation sauvage mène au lieudit La Banque, dont le nom évoque une richesse toute autre que celle de l’argent. Ici, un petit chemin de randonnée permet de rejoindre directement Monedeyres, en contournant Queyrières. Mais ce chemin n’est pas destiné à votre parcours.
Encore quelques centaines de mètres dans la végétation haute et sauvageonne, et le chemin atteint Raffy, le toit de l’étape et de la Via Gebennensis, perché à 1’300 mètres d’altitude.
Depuis ce havre de paix, où les maisons de pierre semblent se fondre harmonieusement dans le paysage, la vue est à couper le souffle. La cuvette du Puy-en-Velay s’étale en contrebas, dominée par les majestueux “sucs” qui ponctuent l’horizon. Le suc de la Mézère, proche de Queyrières, se dessine distinctement, tandis qu’au loin, le suc de Chiroux complète cette fresque naturelle.
Raffy est un carrefour de chemins de grande randonnée. Trois GR y croisent leurs routes : d’abord, la grande boucle du GR40, qui offre une vaste tournée des volcans du Velay, une véritable odyssée géologique. Ensuite, le GR430, le Chemin de St Régis, qui, dans une boucle plus intime, suit un parcours semblable. Enfin, le GR65, que vous suivez, révélant des trésors à chaque détour. Le GR40 n’est pas une sinécure, pour ceux qui souhaitent voir ces volcans de plus près. Il traverse la Haute-Loire, l’Ardèche et la Lozère, promettant une aventure inoubliable à ceux qui s’y aventurent.
Depuis Raffy, le GR65 descend gracieusement sur une petite route jusqu’à une bifurcation cruciale. Ici, résistez à la tentation de suivre le GR40 et restez fidèle au GR65, qui progresse aujourd’hui sagement, main dans la main avec le GR430, connu comme le Chemin de St Régis, depuis Tence.
Le GR65 se lance ici dans une descente vigoureuse, plongeant sur plus d’un kilomètre avec une pente oscillant entre 10% et 15%. Le chemin, tel un danseur gracieux, serpente sous un toit naturel de feuillus et de pins, frôlant les hautes herbes jusqu’à rejoindre, en une révérence modeste, la discrète route départementale.
Pendant plusieurs centaines de mètres, le parcours épouse la route, offrant aux marcheurs une pause bienvenue. Chemin faisant, une fontaine d’eau fraîche murmure un doux refrain, invitant à la contemplation.
Devant vous, comme une promesse émergente, se dévoile bientôt le village de Queyrières, blotti tendrement au cœur des “sucs”.
Plus bas, le GR65 abandonne la route pour s’aventurer sur un sentier, descendant dans un océan d’herbes folles.
Ce chemin intime serpente en pente douce le long de la sapinière, sous les érables majestueux, les frênes élégants et les broussailles indomptées.
Dans une clairière baignée de lumière, vous apercevrez Queyrières, magnifiquement encadré par le Suc de Montivernoux, le Mont Channis et le Mont Rouge. Ces mamelons, véritables poèmes géologiques, sont l’âme envoûtante du Velay, un spectacle sans pareil en Europe.
La nature, dans toute sa générosité et son exubérance, offre un spectacle enchanteur. Ici, un signe gravé sur le rocher guide les pèlerins, une balise précieuse pour ne pas se perdre dans cet écrin de verdure.
Au bas de la descente, la forêt s’épaissit et le chemin se couvre de pierres accumulées par le temps, rendant la pente moins accueillante.
La descente vers Queyrières se termine sur une petite route goudronnée, une transition douce entre la nature sauvage et la civilisation.
Queyrières, ce village pittoresque, est le point de ralliement majeur du Meygal, un lieu de convergence pour les randonneurs et les habitants.
Le GR65, cependant, ne mène pas directement au village, lequel se trouve à seulement quelques pas sur une petite route adjacente.
Le village, magnifiquement construit en pierre, arbore des toits de lauzes traditionnels et s’adosse à un rocher dénudé, sur lequel une croix est perchée, veillant silencieusement sur les habitants. Les pierres basaltiques, éclatantes sous le soleil, ajoutent une touche de charme à ce hameau paisible et majestueux.
N’hésitez pas à ajouter des commentaires. C’est souvent ainsi que l’on monte dans la hiérarchie de Google, et que de plus nombreux pèlerins auront accès au site.