03: Frangy à Culoz

Au fil du Rhône

 

DIDIER HEUMANN, ANDREAS PAPASAVVAS

Nous avons divisé l’itinéraire en plusieurs sections, pour faciliter la visibilité. Pour chaque tronçon, les cartes donnent l’itinéraire, les pentes trouvées sur l’itinéraire et l’état du GR65. Les itinéraires ont été conçus sur la plateforme “Wikilocs”. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’avoir des cartes détaillées dans votre poche ou votre sac. Si vous avez un téléphone mobile ou une tablette, vous pouvez facilement suivre l’itinéraire en direct.

Pour ce parcours, voici le lien:

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/de-frangy-a-Culoz-par-la-via-gebennensis-34047617

Tous les pèlerins ne sont pas forcément à l’aise avec la lecture des GPS ou la navigation sur un portable, d’autant plus qu’il existe encore de nombreuses zones sans connexion Internet. C’est pourquoi, pour faciliter votre voyage, un livre dédié à la Via Gebennensis par la Haute-Loire est disponible sur Amazon. Bien plus qu’un simple guide pratique, cet ouvrage vous accompagne pas à pas, kilomètre après kilomètre, en vous offrant toutes les clés pour une planification sereine et sans mauvaises surprises. Mais au-delà des conseils utiles, il vous plonge dans l’atmosphère enchanteresse du Chemin, capturant la beauté des paysages, la majesté des arbres et l’essence même de cette aventure spirituelle. Seules les images manquent : tout le reste est là pour vous transporter.

En complément, nous avons également publié un second livre qui, avec un peu moins de détails mais toutes les informations essentielles, décrit deux itinéraires possibles pour rejoindre Le Puy-en-Velay depuis Genève. Vous pourrez ainsi choisir entre la Via Gebennensis, qui traverse la Haute-Loire, ou la variante de Gillonnay (Via Adresca), qui se sépare de la Via Gebennensis à La Côte-Saint-André pour emprunter un itinéraire à travers l’Ardèche. À vous de choisir votre parcours.

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Si vous ne voulez que consulter les logements de l’étape, allez directement au bas de la page.

De Genève à Vienne, à travers le Lyonnais, s’étend la première partie de la Via Gebennensis, un périple enchanteur à la quête du Rhône. Parfois, le parcours serpente près de ses berges paisibles et accueillantes, offrant des vues imprenables sur les méandres audacieux du fleuve qui s’étire avec grâce à travers la plaine. D’autres moments, il semble s’éloigner pour mieux se retrouver plus loin, créant ainsi un ballet captivant entre l’homme et la nature. Aujourd’hui, cette route pittoresque sillonne les collines boisées de Haute-Savoie et de Savoie, parmi les bosquets verdoyants et les vastes étendues champêtres, avant de rejoindre majestueusement le Rhône lorsque ses eaux se mêlent à celles tumultueuses du Fier, torrent impétueux venu d’Annecy. La suite du voyage promet une douce balade le long des rives tranquilles du fleuve. Avant de franchir le Pont sur le Fier, l’atmosphère reste plus intime, ponctuée de bosquets et de petites prairies, bordées des contreforts de la Montagne du Prince, où cascade le Fier. C’est après ce passage que la plaine du Rhône s’ouvre grandement, offrant un panorama saisissant.

Certains pèlerins choisissent de prolonger leur périple jusqu’à Chanaz, tandis que d’autres marquent une pause à Seyssel, variant ainsi la durée de leur journée et explorant jusqu’à trois départements : Haute-Savoie, Savoie et Ain.

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Difficulté du parcours : Les dénivelés (+402 mètres/-489 mètres) rendent cette longue étape de 30 km douce et accessible. Le parcours amorce une légère ascension vers Champagne en début d’étape, suivie d’une succession de douces montagnes russes, dont les pentes, rarement abruptes, n’excèdent guère les 10%. L’effort se fait plus intense lorsque le GR65 descend vers la jonction du Fier et du Rhône, mais la récompense est à la hauteur de l’effort : une promenade quasi vacancière dans les pas des pèlerins.

État du GR65 : Cette étape offre un mariage harmonieux entre chemins de traverse et routes  :  

  • Goudron : 15.0 km
  • Chemins : 15.2 km

Parfois, pour des raisons de logistique ou de possibilités de logement, ces étapes mélangent des parcours opérés des jours différents, ayant passé plusieurs fois sur ces parcours. Dès lors, les ciels, la pluie, ou les saisons peuvent varier. Mais, généralement ce n’est pas le cas, et en fait cela ne change rien à la description du parcours.

Il est très difficile de spécifier avec certitude les pentes des itinéraires, quel que soit le système que vous utilisez.

Pour les vrais dénivelés, relisez la notice sur le kilométrage sur la page d’accueil.

Section 1 : Montée constante en direction de la Montagne du Prince

Aperçu général des difficultés du parcours : quelques pentes un peu prononcées, mais raisonnables autour de Champagne. 

En quittant Frangy, le GR65 traverse les Usses, une rivière assez torrentueuse, qui danse entre les rochers.

Originaire du Salève et se déversant près de Seyssel dans les eaux calmes du Rhône, cette rivière murmure les histoires anciennes et les légendes des chercheurs d’or qui ont arpenté ses rives.

Le GR65, ponctué de petits trésors culturels, traverse sous la voie départementale, contournant gracieusement le village. À proximité, le Musée de la Vache et des Alpages, logé dans une écurie restaurée, célèbre l’art traditionnel des montagnards dans la fabrication des cloches, du beurre et du fromage. C’est ici, dans ce département agricole qu’est la Haute-Savoie, que s’ancre profondément le caractère paysan de la région, loin des fastes des hauteurs ou des lacs prisés par les touristes.  
Le GR65 trace son chemin en parallèle avec la route départementale, avant de se perdre dans un carrefour embrumé menant vers les hauteurs verdoyantes de Champagne. Là, la route s’élève doucement à travers des paysages où chaque tournant dévoile des prairies luxuriantes et des bosquets denses.
Les premiers pas sont légers, accompagnés par le murmure d’un affluent des Usses, insouciant dans son cours. 
Puis, comme la route fait de nombreux lacets, le GR65 se faufile audacieusement à travers des raccourcis secrets, où un chemin étroit serpente comme un ruban de terre entre les herbes, montant abruptement à travers les prés parsemés de chênes et de frênes.
Plus haut, on peut suivre la route qui mène à Champagne, ou alors continuer par les raccourcis vers le village. Les frênes plantés jadis par des mains paysannes offrent une ombre accueillante et des fruits savoureux, jadis réservés à leurs troupeaux durant les longs hivers.
Les raccourcis conduisent au village de Champagne.  
Au cœur d’une campagne paisible, se niche un village simple où la vie semble doucement s’écouler. Les maisons modestes, crépies à la chaux blanche ou grise, s’alignent avec humilité le long de la rue tranquille. De petits jardins fleuris devant les demeures égayent parfois l’atmosphère, parsemés de touffes de lavande odorante et de rosiers aux couleurs vives. C’est un tableau de quiétude, où le temps semble suspendu et où chaque coin de rue exhale le charme discret d’une vie rythmée par les saisons et le travail de la terre.  
Le panneau de direction, où luit la coquille de Compostelle, annonce Tagny, le prochain village sur l’axe à 30 minutes d’ici. 
A la sortie du village, un large chemin caillouteux monte, sans grande difficulté, dans les prés et se rapproche progressivement d’un petit sous-bois. Dans toute cette étape, les prés dominent nettement les champs cultivés. Les troupeaux dominants sont nettement les Montbéliardes. La vache Montbéliarde est une beauté rustique aux traits distinctifs. Son pelage est souvent moucheté de blanc et de brun, formant un tableau harmonieux de taches qui rappelle les peintures paysannes d’autrefois. Sa silhouette robuste et bien proportionnée témoigne de sa résistance et de son adaptation aux conditions changeantes des montagnes et des pâturages. Ses grands yeux doux expriment une curiosité paisible, mais ses cornes ont presque définitivement disparu. La vache Montbéliarde est non seulement réputée pour sa beauté, mais aussi pour la qualité de son lait, riche et crémeux, qui est utilisé pour la fabrication du Comté ou du Reblochon. Son caractère paisible et sa robustesse en font une compagne précieuse des fermes traditionnelles, où elle incarne l’authenticité et la richesse de l’élevage traditionnel dans les régions montagneuses de la France.  
Le large chemin serpente gracieusement au milieu des prairies, offrant une ascension facile à travers ce paysage bucolique. La douceur de la pente accompagne le marcheur, tandis que les hautes herbes ondulent sous la brise légère, révélant sporadiquement les secrets des sous-bois proches.  
Un peu plus haut, le chemin se rétrécit, se rapproche des sous-bois. Il longe alors les haies sauvages sur une pente qui s’accentue. C’est là que la nature, parfois capricieuse sous les averses, transforme le chemin en un torrent temporaire, une preuve fugace de la force inéluctable de la pluie dans les collines de Haute Savoie.
Plus haut, la pente se calme, et le chemin se faufile toujours entre les haies sauvages à mesure que l’on s’approche du hameau endormi de Tagny. Les séquelles des pluies récentes se dissipent doucement, révélant une douceur retrouvée dans le sol et une tranquillité retrouvée dans l’air. Là, à l’entrée de ce hameau, une petite route goudronnée s’étire, témoin discret du passage du temps et des saisons.  
La route contourne les modestes habitations de pierre du hameau, chacune témoignant de la simplicité et de l’humilité des paysans qui les habitent. Ces maisons, rarement en pierres de taille, souvent recrépies à la hâte mais solidement ancrées dans la terre, reflètent l’essence même de la vie rurale où l’or n’est pas matériel mais réside dans la chaleur du foyer et la simplicité du quotidien.  

Section 2 : Montagnes russes entre prés, hameaux et sous-bois

Aperçu général des difficultés du parcours : montagnes russes sans grande conséquence. 

Plutôt que de suivre docilement la route tracée, le GR65 s’évade du hameau à travers les prés verdoyants, s’enfonçant avec une grâce sauvage dans le sous-bois touffu. 

Ce chemin capricieux semble vouloir susciter l’émerveillement des marcheurs, dévoilant parfois des trésors cachés comme cet escalier de bois en pente, délicatement intégré au paysage, qui rétablit le lien avec la route au-dessus. Le Chemin de Compostelle est un grand amateur de ces détours, souvent superflus.

La route se déroule ensuite paisiblement jusqu’au hameau de Vannecy, où se dressent fièrement quelques modestes habitations, ponctuant la route d’une présence discrète mais bienveillante.  
Au-delà de Vannecy, la route amorce une descente, s’insinuant avec peu de grâce dans le petit vallon où murmure le Coasse. Ici, la végétation luxuriante des feuillus se déploie en un ballet de verts chatoyants : les chênes majestueux ombragent tendrement la charmille qui serpente, tandis que les châtaigniers aux airs de vétérans et les jeunes pousses de hêtres et d’érables éparpillés, confèrent une légère aura de mystère.
Puis la route remonte, de manière assez prononcée vers Desingy. Mais comme les Amis de Compostelle n’aiment pas trop voir les pèlerins se balader sur les routes, alors qu’ici un véhicule doit y passer tous les quarts d’heure, et encore, dès qu’une alternative se propose, on y va.
Dans les replis secrets de cette campagne vallonnée, un chemin de terre s’étire paresseusement sous le feuillage dense des arbres, où les frênes dressent leurs cimes comme autant de parasols naturels, offrant une ombre bienveillante aux marcheurs. La lumière filtrée entre les feuilles peint un tableau d’une douceur irréelle.  

Mais le GR65, fidèle à sa nature capricieuse, se métamorphose brusquement en un chemin caillouteux, presque comme un éboulis minutieusement orchestré par le passage des âges. La pierre, rugueuse sous les pieds, impose un rythme plus cadencé à l’ascension abrupte vers la route précédente, défiant les lois de la gravité avec une majesté presque théâtrale. Tout ce détour pour retrouver la route, est-ce-bien raisonnable ? 

Devant vous se dessine le village de Desingy, modeste et pourtant empreint d’histoire, avec sa vieille église St Laurent du XIIe siècle, fière sentinelle de pierre au bord du chemin. Quelques maisons aux volets fermés ponctuent le paysage, rappelant la quiétude d’un autre temps, où la simplicité des fermes et des prés offrait un refuge contre l’agitation du monde moderne. Mais, en France, quand il n’y a pas même une boulangerie, peut-on vraiment parler de village ? Mais, il y a une église, même si, dans ces petits villages, les églises sont souvent fermées ou que très occasionnellement fréquentées.  
Ici, vous êtes 3 heures de marche du Pont sur le Fier. A la sortie de Desingy, le GR65 quitte l’axe principal pour une plus petite route, la Route de Compostelle.  
Peu après, la route traverse le hameau de Pelly, où les maisons coquettes rappellent des chalets de vacances, témoins d’une architecture harmonieuse avec son environnement naturel. Chaque maison semble raconter une histoire de quiétude et de simplicité, un havre loin du tumulte des villes modernes.
Dans ce coin préservé de la Haute-Savoie, où le souffle du vent murmure à travers les branches des chênes centenaires, chaque pas révèle un nouveau tableau de la beauté brute de la nature. Les prés verdoyants s’étendent à perte de vue, parsemés çà et là de bosquets denses ou de champs de maïs qui dansent doucement au gré des saisons. Les vaches paissent paisiblement, gardiennes silencieuses des vastes étendues où se mêlent les parfums de la terre et de l’herbe humide. Le paysage s’ouvre au loin sur la majesté de la Montagne du Prince, son profil couronné de forêts sombres et mystérieuses.

Section 3 : Sous la Montagne du Prince

Aperçu général des difficultés du parcours : montagnes russes sans grande conséquence. 

 

Dans toute cette étape, vous allez passer ainsi d’un petit village, disons plutôt d’un hameau à l’autre, le plus souvent sur le goudron, parfois sur les chemins. Ici, la route sillonne les prés et la campagne charmante pour arriver à Moucherin.

En contrebas de Moucherin, la majesté du château de Pelly se profile, un bastion médiéval restauré avec soin, où même les pierres racontent des légendes d’autrefois et où réside aujourd’hui un gîte romantique, plongeant les visiteurs dans une atmosphère enchanteresse.

Le paysage est ouvert en dessous sur la plaine du Rhône, mais là où passe le parcours, on se balade plutôt à la lisière de la forêt sous la Montagne du Prince. Les versants boisés de cette montagne modeste mais imposante dominent la vallée du Rhône, où le Fier serpente avec une grâce infinie. Jadis territoire de la Résistance, ces terres attirent aujourd’hui les promeneurs avides de panoramas saisissants et de falaises vertigineuses qui surplombent le Val de Fier, promesse de splendeurs à découvrir sous peu.

Depuis Moucherin, la route conduit prestement vers le paisible ruisseau de la Findreuse, où les chênes et les frênes disputent l’espace avec les hêtres et les charmes. Çà et là, des châtaigniers rares et des érables ponctuent le paysage, offrant une diversité végétale d’une richesse rare à cette altitude. Les épicéas, quant à eux, se font discrets, ajoutant leur parfum subtil à l’air pur de la montagne.  
Plus loin, la route s’élève délicatement, serpentant à travers des arbres majestueux dont les frondaisons forment une voûte naturelle. Chaque courbe de ce pays mystérieux semble inviter le voyageur à découvrir un monde secret, un arrière-pays traversé de petites routes sinueuses. Ces routes cachées mènent à des fermes isolées et à des hameaux que le temps semble avoir oubliés. L’arrière-pays se révèle être un véritable labyrinthe de passages discrets, où chaque détour réserve des découvertes nouvelles.  
En poursuivant votre route, celle-ci descend en douceur à travers le bois, vous conduisant vers le lieudit Le Vernay. Ici, la tranquillité et le mystère règnent en maîtres. Les murmures de la forêt et le chant des oiseaux créent une symphonie naturelle, apaisante et presque envoûtante.
Cependant, le GR65 se détourne bientôt de cette descente paisible pour s’engager sur une route plus étroite, montant à travers des prés verdoyants et des cultures rares. Ce contraste saisissant avec la forêt environnante souligne la diversité du paysage. Devant vous, la Montagne du Prince se dresse avec majesté. Sa silhouette imposante, couverte de forêt dense jusqu’à son sommet, dégage une aura presque hostile, rebelle au premier regard. La nature y est sauvage et préservée, une invitation à se perdre dans son immensité, loin du tumulte du monde moderne.
Peu après la route traverse avec grâce le hameau pittoresque de Curty, où quelques maisons modestes mais charmantes se dressent fièrement parmi les collines verdoyantes. Ces demeures, avec leurs façades en pierres apparentes et leurs toits de tuiles rouges, semblent raconter des histoires de générations passées, leur allure rustique se fondant harmonieusement dans le doux paysage. 
En musardant, la route passe près d’une ancienne croix de pierre, blottie sous les majestueux chênes et autres feuillus de la forêt environnante. Ce lieu respire la tranquillité et la sérénité, offrant un refuge silencieux, une symphonie apaisante. 
Depuis Curty, la route continue son ascension douce, passant devant une autre croix en bois. Dans cette région, le bois est souvent le matériau privilégié pour ériger ces symboles religieux. Deux croix en si peu de distance soulèvent la question de la religiosité des locaux, peut-être plus marquée et profondément ancrée dans leur quotidien.  
La route grimpe un peu plus, de manière raisonnable, traversant la forêt de feuillus et croisant le petit ruisseau du Martinet. En période de beau temps, ces ruisseaux se font discrets, leur murmure léger se fondant dans les bruits de la forêt, mais lors de longues pluies, ils deviennent tumultueux, transformant le paysage en une scène de nature sauvage et indomptée.   

Au sommet de la montée, la route arrive au lieudit Chez Cudet. Un panneau indique de nombreuses directions, y compris celle vers Seyssel, évoquant les chemins à parcourir et les destinations à découvrir. Un autre panneau met en garde contre les tiques, courantes dans cette forêt. Il faut rester vigilant, car la maladie de Lyme est une menace bien réelle, bien que toutes les tiques ne soient pas porteuses de Borrelia.

Un large chemin de terre descend longuement, alternant entre pentes raides et petites montées, toujours entouré de buissons et de feuillus où dominent les petits hêtres, les chênes et les châtaigniers. La lumière peine à pénétrer ce couvert dense, créant une ambiance ombragée où règne un charme sauvage. La forêt ici, loin d’être un modèle d’élégance, offre un tableau d’une beauté brute, où chaque arbre et chaque buisson raconte sa propre histoire.  

Section 4 : A pas comptés pour rejoindre le Rhône

Aperçu général des difficultés du parcours : en descente constante, avec parfois des passages très en pente. 

 

Le chemin gagne progressivement le bout du sous-bois, toujours aussi désordonné et manquant d’harmonie, mais c’est ce désordre qui confère à la forêt son caractère unique et indompté.
Au bas de la forêt, le GR65 croise une petite route goudronnée, créant un contraste frappant entre le monde sauvage laissé à son propre rythme et l’intervention humaine plus ordonnée. Ce qui est étonnant dans cette étape, c’est le contraste des paysages. Il y a des tronçons où l’homme a laissé vagabonder la nature, l’a laissée aller à sa guise dans ce qu’elle a de débridé, et des endroits comme ici où l’homme a domestiqué la nature pour en faire quelque chose de plus agréable à l’œil. Chacun y trouvera son plaisir.

Ici, le GR65 continue sur un magnifique chemin de terre pour atteindre le lieudit Sous Les Ralles. C’est ici qu’une variante part vers Seyssel, empruntant le Chemin des Côtes. De nombreux pèlerins, qui n’aiment pas parcourir de très nombreux kilomètres, choisissent cette voie vers Seyssel. Pour les autres, le pont sur le Fier est à une heure et vingt minutes de marche.

Le chemin de terre se poursuit, presque à plat dans les prés, sous les frênes, les châtaigniers, les charmes et les chênes, tous majestueux comme des sentinelles gardant jalousement ce coin de nature paisible. Leur ombre bienveillante offre un refuge aux marcheurs, ajoutant à la sérénité du paysage bucolique.

En bas, on aperçoit pour la première fois depuis Genève le Rhône, serpentant dans les environs de Seyssel comme un anaconda dans la verte prairie. Le fleuve, avec ses longs virages, semble jouer avec la vallée, ayant creusé son lit dans des roches variées au fil des millénaires, accentuant ses méandres depuis la disparition des glaciers de l’Ère Quaternaire.

La campagne ici est belle et douce, une transition paisible après avoir quitté la nature désordonnée des bois de la Montagne du Prince. Le chemin atteint bientôt le lieudit Romaz, à trois kilomètres du pont sur le Culoz, offrant une vue dégagée sur les champs et les prairies environnantes.  
Le GR65 emprunte ensuite une petite route qui descend entre villas récentes et prairies en direction du village de Prairod. Ici, tout respire le propre et le cossu, avec des maisons élégantes et des jardins bien entretenus qui témoignent d’un certain confort et d’une vie paisible.  
La route traverse Prairod, où l’on observe un mélange harmonieux de cultures maraîchères et de petites exploitations agricoles. À première vue, l’espace semble se partager entre une petite paysannerie active et une population résidentielle, créant un équilibre entre tradition et modernité.  
Depuis ici, le GR65 suit la route en descendant légèrement, passant près du ruisseau St Nicolas, dont le murmure est à peine perceptible, caché par la végétation luxuriante.   

Plus bas, le GR65 quitte la route pour s’engager dans un chemin qui serpente à travers les prés, frôlant la lisière du sous-bois.

Au départ de ce chemin, la nature est encore douce et riante, les prés s’étendant paisiblement sous le ciel ouvert, parsemés de fleurs sauvages et bordés de haies bien entretenues.  
Cependant, plus loin, le chemin se transforme, laissant place à un sentier bordé de charmille, de buissons et d’herbes folles. Ici, c’est le retour à la brousse et à la nature indomptée, sans souci de l’esthétique humaine. Les broussailles envahissent les talus, créant un paysage désordonné et sauvage, où la beauté réside dans la simplicité brute et l’absence de domestication.
À mesure que l’on descend, la pente s’accentue. Partout, des herbes folles et des broussailles de toutes espèces se dressent, avec quelques arbres épars qui semblent observer ce petit monde d’en haut. Ces géants silencieux, frênes, châtaigniers et chênes, ajoutent une touche de majesté rustique à ce tableau de nature indomptée. Les pèlerins, en général, adorent la nature indomptée, mais seulement quand elle est belle.
C’est surtout vers la fin que la pente devient vertigineuse, atteignant des déclivités de plus de 35%. Les amateurs de VTT sont d’ailleurs conseillés de poursuivre à pied, tant la descente devient périlleuse pour eux. Le sentier, se muant en une véritable cascade de terre et de cailloux, plonge abruptement sur Vens d’En-Haut. Lorsque vous vous trouvez immergé dans une forêt majestueuse, cette pente abrupte suscite une certaine curiosité. Mais si vous marchez dans un environnement évoquant une jungle dense et enchevêtrée, le sentiment qui vous envahit est plutôt morose et accablant.
Heureusement, un charme indéniable règne dans le hameau qui vous accueille à l’arrivée. Le charme rustique et la tranquillité des lieux enveloppent les visiteurs, offrant un répit bienvenu après la descente ardue. Ce petit coin de paradis, avec ses maisons en pierre et ses ruelles pittoresques, a le pouvoir de dissiper toute mauvaise humeur, si par hasard vous vous trouviez dans cet état d’esprit en raison de la difficulté du chemin.

À ce point, vous vous trouvez à seulement 1,4 km du Pont du Fier. Le GR65 rejoint ici la route qui mène à Vens. Soyez vigilant et ne vous écartez pas du bon chemin ! Suivez la route, car un autre sentier, bien plus escarpé, s’élève abruptement le long des falaises majestueuses et des gorges qui surplombent le Fier, dans la montagne du Prince. Ce paysage est certes magnifique, mais ce détour n’est pas pour vous, mais pour les amoureux des gorges du Fier.

La route descend maintenant vers Vens d’En-Bas, serpentant à travers bois et prairies verdoyantes. De petits champs de colza égayent le paysage, tandis que la région est également réputée pour ses récoltes de noix, qui ajoutent une touche de richesse à la campagne environnante.
À travers le village, la route offre une vue sur le château, vestige imposant d’une maison forte datant du XIVe siècle. L’architecture locale se caractérise parfois par la pierre brute des demeures, bien que le crépi soit souvent le choix prédominant, conférant un charme singulier à l’ensemble.
À la sortie du village, un chemin dévie brièvement à travers les prés, descendant légèrement sur une crête. À l’horizon se dresse majestueusement le château d’Anglefort, de l’autre côté du Rhône, tel un mirage surgissant des confins du temps.
Mais bientôt, la pente s’accentue brusquement, traversant des prés dénudés et des bosquets clairsemés. La terre escarpée sous vos pas témoigne de la rudesse du terrain, offrant une vue imprenable mais exigeante sur les environs.

Depuis la crête, le panorama s’ouvre sur deux spectacles saisissants : à gauche, les gorges du Culoz s’étirent sous des falaises abruptes, leur aspect sévère contraste avec la tranquillité du Rhône qui s’écoule majestueusement à droite. Les gorges, profondes et vertigineuses, semblent défier toute tentative de traversée, tandis que le Rhône offre un visage plus serein et fluide, en harmonie avec les vallées environnantes.

À la fin de la crête, le chemin dévale abruptement, avec des pentes dépassant les 15%, plongeant à travers le sous-bois dense et les herbes folles qui semblent agitées par la descente impétueuse.  
Cette descente est brève mais intense, menant finalement le chemin à rejoindre la grande départementale D991, près du pont du Fier. Pour ceux venant de Seyssel, c’est ici que le chemin de grande randonnée GR65 croise votre chemin à nouveau, offrant une transition marquante entre les paysages montagneux et les vallées paisibles du Rhône.

Section 5 : Balade le long du Rhône

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté. 

Le Pont du Fier marque une frontière naturelle entre trois départements. En suivant le Rhône, vous quittez la Haute-Savoie pour entrer en Savoie, tandis que tout droit après le pont, vous pénétrez dans le département de l’Ain. Le Fier, né dans la chaîne des Aravis, traverse Annecy avant de rejoindre ce point où il se jette dans le Rhône avec une force impressionnante, contre-courant en raison de sa puissance et de la pente raide à cet endroit. Le parcours contourne ce confluent tumultueux, où les eaux du Fier, bien que pas d’un bleu éclatant, ne semblent guère perturber les canards qui s’y aventurent.  

Du côté montagne, la vallée du Fier est encore plus sauvage, ses falaises se dressant comme des barrières imposantes le long de la rivière, surplombées par une forêt dense. Ce paysage dévoile toute la majesté et la force de la nature dans cette région préservée.

Jusqu’à présent, le parcours a été exigeant physiquement. Cependant, une fois le Pont du Fier franchi, la perspective change radicalement. Le parcours bifurque sur la droite dans l’Espace Sports et Nature du Fier, un vaste parc bordant la rivière et un étang, ombragé par de grands arbres. Très fréquenté pendant la belle saison et les week-ends, ce site offre une beauté paisible et une quiétude inégalée. L’atmosphère y est simplement magnifique, invitant à la détente et à l’évasion.  
Bientôt, une large route serpente le long du Vieux Rhône dans la région connue sous le nom de Chautagne, une vaste plaine alluviale s’étendant jusqu’au lac du Bourget. Ici, les peupliers et les vignes prospèrent en abondance, peignant le paysage d’une palette verdoyante et viticole.  
Le Vieux Rhône désigne l’ancien lit du fleuve, aménagé avec des barrages en amont et des dispositifs hydroélectriques en aval pour réguler son cours. Cette configuration comprend près de vingt tronçons similaires entre le lac Léman et la mer, avec un canal artificiel adjoint pour maintenir l’équilibre hydraulique, notamment lors des crues.

Vous vous trouvez ici en Chautagne, un petit territoire savoyard peu peuplé, abritant environ 5,000 habitants concentrés entre le Rhône, le Fier et le lac du Bourget. La descente en canoë du Vieux Rhône à travers la Chautagne, de Seyssel à Channaz, sur une distance de 14 kilomètres, compte de nombreux adeptes. Cette activité n’est pas du rafting aventureux, mais plutôt du canoë paisible, offrant une expérience physique modérée sur les eaux glissant avec douceur.

La route conduit directement vers l’un de ces ouvrages imposants, le barrage de Motz, un colosse de béton dressé au cœur du lit de la rivière.  
Depuis le barrage, la route asphaltée s’étire encore quelques temps avant de se transformer en un large chemin de terre. C’est à cet endroit que vous réalisez pour la première fois que vous suivez véritablement le GR65, à 290 kilomètres du Puy-en-Velay. Une découverte curieuse, n’est-ce pas ? Alors que vous avez déjà parcouru 3 jours sur ce chemin ancestral.  
Le GR65 s’éloigne maintenant des rives du Rhône pour s’enfoncer dans un sous-bois dense. Cela peut être décevant de ne plus pouvoir suivre la rivière tout au long de son cours, mais les berges sont souvent marécageuses et jugées dangereuses par les responsables des sentiers locaux. Il semble qu’aucun chemin ne soit indiqué sur les cartes le long du Rhône à partir d’ici, du moins pour un bon moment. Ainsi va la vie du pèlerin, contraint de respecter les règles édictées par les organisateurs des chemins pour éviter de se perdre dans la nature.   
Le GR65 s’engage maintenant dans une symphonie de verdure, où chaque pas révèle une nouvelle toile de la nature. Le chemin caillouteux serpente à travers une charmille ombragée, où les buissons variés et les petits aulnes jouent en harmonie sous le doux filtre de la lumière. Les effluves de la terre humide et les chants d’oiseaux tissent une atmosphère sereine.
Après avoir gravi légèrement ce premier élan, le chemin débouche sur un petit plateau où les vignes modestes et les prés maigres s’étendent paisiblement. Là, il se fond un instant dans une étroite route goudronnée, comme pour mieux se marier à la douceur du paysage alentour.
Puis, il s’enfonce à nouveau dans les profondeurs du sous-bois, cette fois sur un large chemin de terre. Les majestueux érables, hêtres, chênes et châtaigniers s’élèvent comme des sentinelles protectrices, créant une cathédrale de verdure dont les voûtes vibrantes résonnent du murmure du vent et du chant des feuilles.
À la lisière du bois, le chemin monte gracieusement à travers les herbes, flanqué de peupliers majestueux et de chênes centenaires, vers la grande route départementale D991 qui sillonne la région. Là, le panorama s’ouvre sur une vue embrassant les horizons lointains.   
Arrivé à ce carrefour, sur votre droite se dresse le hameau de Langefan, un véritable havre de paix. Le GR65 semble hésiter quant à sa route, car il devrait normalement rejoindre un sentier descendant vers le village des Îles, pourtant introuvable à cet endroit. L’exploration est ouverte à ceux qui souhaitent le débusquer ! Sinon, suivez simplement la départementale sur une courte distance de 300 mètres pour rejoindre le village des Îles, niché paisiblement sous la route principale.

Section 6 : Dans la morne plaine du Rhône

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans difficulté. 

Vous voici désormais au hameau des Îles, paisiblement niché sous la route qui serpente au-dessus. Le parcours s’élance maintenant en direction de Mathy et du Pont de la Loi, une étape qui s’étire sur près de deux heures de marche avant d’atteindre Culoz. À partir d’ici, le parcours semble s’étendre à l’infini, sillonnant presque exclusivement de longues lignes droites à travers la vaste plaine. Heureusement, par moments rares mais bienvenus, un chemin longe le Rhône, souvent bordé de champs d’ail des ours sauvage au printemps. Par temps maussade, le fleuve peut charrier troncs et branches, rappelant la puissance de ses humeurs changeantes. 

Un chemin quitte le hameau pour s’immerger dans les prés et les champs. Ici, c’est une terre d’alluvions propice aux cultures, ponctuée d’arbres fruitiers, de peupliers et de frênes qui offrent une ombre bienvenue.

Mais, rapidement, c’est le retour du goudron et la route serpente entre les vastes champs de maïs monotones, une zone agricole où se mêlent parfois des pépinières rares, contrastant avec une zone industrielle fade et dispersée.

Cette zone industrielle, dont la fonction reste vague, s’étend sans cohésion apparente. Bientôt, la route approche d’un rond-point, où toute trace du parcours semble se dissiper. Si les panneaux étaient parfaits en Haute-Savoie, ici le manque d’enthousiasme est palpable. Nous vous aidons à retrouver votre cap : pas tout droit vers les usines ni à droite, mais plutôt à gauche pour revenir légèrement sur vos pas vers la départementale. Un œil averti aurait peut-être décelé le discret indice de Compostelle sur le panneau inversé de perte de priorité, presque microscopique, mais crucial pour éviter de s’égarer dans cette plaine infinie. Mille excuses aux planificateurs du chemin, mais, ils auraient pu faire mieux. Cherchez donc bien la coquille pour ne pas vous égarer, car la plaine est sans fin.
La route s’étire avec une lenteur contemplative à travers la plaine, suivant le rythme cadencé des champs dorés et des prairies verdoyantes qui se perdent à l’horizon. Les premières maisons de Mathy apparaissent comme des îlots dispersés dans ce tableau bucolique, chacune entourée de modestes jardins où se mêlent des haies de tuyas, témoins discrets de la vie rurale qui s’écoule paisiblement.
Mathy, à votre arrivée, n’est guère plus qu’un hameau tranquille le long de la route, ponctué par un abri pour les pèlerins, une initiative bienvenue malgré l’absence regrettable d’eau potable.

À la sortie du village, une alternative s’offre à vous : une route se détourne vers Serrières-en-Chautagne, village sur la départementale, à une demi-heure d’ici, si par hasard vous cherchez refuge ou restauration dans ces lieux.  

Mais pour l’heure, aucune autre raison ne justifie de quitter le GR65. La terre battue s’étend alors devant vous en une longue perspective rectiligne, semblant se perdre à jamais dans l’immensité du paysage. Cette élégante allée porte le nom suggestif de Chemin de la Digue Romaine, une appellation qui évoque des siècles d’histoire et de passage. Mais ne vous méprenez pas : malgré son nom évocateur, vous ne trouverez ici ni forum, ni vestige archéologique digne d’intérêt. Seulement la promesse d’une tranquillité sereine et monotone au cœur de cette campagne infinie.  
La route de terre s’étend interminablement à travers la plaine, suivant la digue de Serrières, entre champs de blé doré, maïs verdoyants et bosquets ombragés. C’est une solitude apaisante, où le seul compagnon de route occasionnel est un cycliste penché sur sa machine, poussé par le vent qui murmure à travers les peupliers et les frênes.  
Les champs de maïs dominent le paysage, rois incontestés de ces terres fertiles. Leur présence s’explique aisément : avec le Rhône à proximité, les racines s’abreuvent de l’eau de la nappe phréatique qui suinte doucement sous terre.
Plus loin, la large route de terre battue fine pénètre maintenant dans le sous-bois, se rapprochant ainsi du fleuve majestueux. La fraîcheur de l’ombre et le murmure de la rivière ajoutent alors une nouvelle dimension à cette marche solitaire à travers la campagne.  

Section 7 : Retour sur les berges du Rhône

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans difficulté. 

Le GR65 approche enfin des rives altières du Rhône. Bien que le chemin longe la rivière majestueuse, des panneaux d’interdiction jalonnent le parcours, avertissant des montées soudaines des eaux, conséquences des ajustements des barrages en amont. À travers les interstices des broussailles, se dévoile parfois furtivement le cours tumultueux du fleuve, une vision que l’on ne peut saisir qu’à la dérobée. Le Rhône, si proche et pourtant si distant, semble murmurer ses mystères aux voyageurs intrigués. À aucun moment sur cette promenade ne se présente l’occasion de contempler de près ses flots puissants. Cette absence de contact direct intrigue et suggère une alternative : descendre en canoë pour découvrir ses secrets.

Contraint par les impératifs de sécurité, le GR65 se résigne à s’éloigner des rives convoitées et à s’enfoncer avec réticence dans le sous-bois touffu, où la terre battue absorbe chaque pas dans un silence complice sous le couvert protecteur des grands arbres feuillus.  
Émergé temporairement de sa couverture végétale, le chemin se fraie un chemin éphémère avant de replonger dans l’intimité rassurante des bois profonds.
Plus loin, le revêtement de terre battue cède la place au goudron lisse, alors que le GR65 partage désormais la piste cyclable de plus en plus fréquentée par les amateurs de deux-roues. Ici, parmi les jeunes peupliers en plantation qui montent la garde comme des sentinelles le long du chemin, l’atmosphère est imprégnée d’une sérénité contemplative. 
L’eau capricieuse du Rhône parfois s’aventure dans les terres, obligeant l’usage de modestes ponts pour franchir ses méandres. Le GR65 s’écarte alors momentanément du fleuve pour mieux y revenir, comme attiré par son appel incessant.

Et puis, comme par enchantement, le fleuve se dévoile enfin. Vous approchez des Îles de la Malourdie, un lieu où les canoéistes affluent les week-ends ensoleillés, savourant le privilège rare d’admirer le Rhône à leur guise. Dans cette contrée, les conifères se font rares, laissant place aux peupliers qui dominent le paysage, entourés de chênes majestueux, de frênes, de hêtres, de charmes, d’érables imposants et de quelques tilleuls épars. Le long des berges, de grands aulnes et des robiniers robustes enracinés stabilisent le sol, bravant les crues capricieuses du fleuve.

Plus loin, le GR65 s’éloigne une nouvelle fois du Rhône, suivant brièvement la piste cyclable avant de la quitter à nouveau, et de s’enfoncer à nouveau dans le sous-bois où l’herbe tendre caresse le chemin.

À travers les frondaisons feuillues, le chemin atteint bientôt le lieu-dit Les Borsières, à seulement quarante minutes du Pont de la Loi.

Le chemin oscille longuement alors entre la terre battue ferme et la sente étroite qui s’égare dans l’herbe sous le couvert des arbres majestueux.  

Bien que vous suiviez ici le cours du Rhône, il se dérobe souvent à votre vue, caché par la végétation dense qui borde ses rives. De rares éclaircies vous permettent d’entrevoir ses eaux tumultueuses, tandis que les panneaux disséminés vous conseillent avec insistance de ne pas vous approcher de ses berges instables. Sous les frondaisons protectrices des frênes, une éclaircie providentielle pourrait vous offrir une vue furtive sur la majestueuse silhouette du Grand Colombier, émergeant au-dessus de Culoz.

Le GR65 poursuit obstinément son chemin en surplomb du fleuve, naviguant entre la butte boisée et les méandres du Rhône. Toutefois, sa course semble progressivement toucher à sa fin.
Plus loin encore, le chemin effleure humblement les modestes demeures du paisible village de La Loi, un endroit où même les habitations n’osent pas s’aventurer à tremper leurs pieds dans les eaux du fleuve.  

Section 8 : Une escale à Culoz

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans difficulté. 

A la sortie de la Loi, le chemin va longer encore un peu les berges du fleuve, au pied de la montagne du Grand Colombier… 
… avant d’arriver sous les piles du pont de La Loi.  

Le GR65 continue le long du fleuve vers Chanaz. Mais, c’est à 1 heure 40 d’ici. Alors, une bonne solution est de quitter le GR65 pour prendre le GR9 qui passe à Culoz, juste de l’autre côté du pont. La cité, sise sous la montagne du Gd Colombier, est une gare stratégique sur la ligne TGV Lyon-Genève.

Ici, le Rhône est d’une très grande majesté et le pont traverse aussi un bel étang couvert de nénuphars à l’entrée de la petite cité (3’000 habitants), avec tous les commerces.

Logements officiels sur la Via Gebennensis

 

  • Château de Pelly, Desingy; 09 54 58 83 31/06 80 72 15 33 ; d’hôtes, repas, petit déj.
  • Gîte L’Edelweiss, Les Côte d’en Haut; 04 50 44 13 29 ; 04 50 46 04 75/06 11 40 83 83 ; Gîte, repas, petit déj.
  • Les Clés des songes, Prairod; 04 50 59 26 56/06 33 78 44 37 ; d’hôtes, petit déj.
  • Le Paradis des Gens, Prairod; 07 87 19 01 60 ; d’hôtes, petit déj.
  • Rôtisserie du Fier, Pont sur le Fier; 04 50 59 21 64/06 66 41 21 64 ; Hôtel, repas, petit déj.
  • Camping Le Colombier, Culoz; 04 79 87 19 00 ; Gîte (caravanes), repas, petit déj.
  • Hôtel Le Cardinal, Avenue Jean Falconnier, Culoz; 04 79 87 01 51 ; Hôtel, repas, petit déj.

Accueils jacquaires (voir introduction)

  • aucun

 

Si l’on fait l’inventaire des logements, le logement ne pose pas de problèmes majeurs sur cette étape. Il y a de nombreuses possibilités tout au long du parcours, même en dehors. Restaurants à Syessel, Pont du Fier, Espace de Motz ; à Culoz, tous les commerces. Pour plus de détails, le guide des Amis de Compostelle tient le registre de toutes ces adresses, ainsi que des bars, restaurants ou boulangeries sur le tracé.  

N’hésitez pas à ajouter des commentaires. C’est souvent ainsi que l’on monte dans la hiérarchie de Google, et que de plus nombreux pèlerins auront accès au site.
Etape suivante : Etape 4: De Culoz à Yenne
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