Aimez-vous les pistes cyclables ?
DIDIER HEUMANN, ANDREAS PAPASAVVAS

Nous avons divisé l’itinéraire en plusieurs sections, pour faciliter la visibilité. Pour chaque tronçon, les cartes donnent l’itinéraire, les pentes trouvées sur l’itinéraire et l’état du parcours. Les itinéraires ont été conçus sur la plateforme “Wikilocs”. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’avoir des cartes détaillées dans votre poche ou votre sac. Si vous avez un téléphone mobile ou une tablette, vous pouvez facilement suivre l’itinéraire en direct.
Pour ce parcours, voici le lien:
https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/de-villersexel-a-filain-par-le-chemin-de-compostelle-80308012
| Ce n’est évidemment pas le cas pour tous les pèlerins d’être à l’aise avec la lecture des GPS et des cheminements sur un portable, et il y a encore de nombreux endroits sans connexion Internet. De ce fait, vous pouvez trouver sur Amazon un livre qui traite de ce parcours.
Si vous ne voulez que consulter les logements de l’étape, allez directement au bas de la page. |

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Votre parcours d’aujourd’hui demeure ancré dans les terres paisibles de la Haute-Saône, ce département discret aux contours arrondis, que l’on devine plus qu’on ne le connaît. C’est ici que bat un autre rythme, à l’écart du fracas du monde. Certes, l’économie régionale trouve son poumon à Vesoul, dans les immenses ateliers de PSA, où des milliers de bras assemblent, vissent, ajustent, comme une ruche industrielle. Mais là où vos pas vous mènent, nulle tôle, nul grondement d’usine : seulement le souffle ample des campagnes, la rumeur des feuillages, le labeur tranquille des champs. Ici règne l’agriculture, sobre, endurante, enracinée dans des gestes anciens. Mais surtout, c’est la forêt qui s’impose, souveraine et indomptée. Elle vous entoure comme un manteau vert profond, vous engloutit parfois dans son silence. On comprend, en foulant cette terre dense et feuillue, pourquoi la Haute-Saône a hérité de ce beau surnom : l’Île Verte. Ce n’est pas une image. C’est une réalité végétale, presque insulaire, un monde en soi que traversent les pèlerins, les cyclistes, les rêveurs. Dans ce coin de France vidé peu à peu de ses habitants, où l’exode rural a fait son œuvre comme un vent lent et obstiné, on a pourtant voulu que la terre continue de vivre. Vingt-et-une boucles cyclables ont été tracées ici, comme des fils d’Ariane sur la carte, qui permettent de s’échapper, de s’émerveiller, sur des routes à peine foulées, parfois même sur d’authentiques pistes cyclables. Ce sont des échappées douces, des respirations. Parmi elles, le Chemin Vert, que vous aurez peut-être la chance d’emprunter. Cette voie verte suit l’ancienne ligne de chemin de fer qui reliait jadis Vesoul à Besançon. Là où sifflait autrefois la locomotive, on entend aujourd’hui le chant des oiseaux et le crissement des pneus sur le gravier fin. Le passé industriel est devenu lieu de quiétude. Un recyclage du temps, en quelque sorte.
Comment les pèlerins planifient-ils leur parcours ? Certains s’imaginent qu’il suffit de suivre le fléchage. Mais vous constaterez à vos dépens que le fléchage est souvent déficient. D’autres utilisent les guides à disposition sur Internet, eux aussi souvent trop élémentaires. D’autres préfèrent le GPS, à condition d’avoir importé sur le téléphone les cartes de Compostelle de la région. En utilisant cette manière d’opérer, si vous êtes un expert de l’utilisation du GPS, vous ne vous perdrez pas, même si parfois le parcours proposé n’est pas exactement le même que celui proposé par les coquilles. Mais, vous arriverez sauf à la fin de l’étape. En la matière, le site qu’on dira officiel est le parcours européen des Chemins de Compostelle (https://camino-europe.eu/). Dans l’étape du jour, la carte est correcte, mais ce n’est pas toujours le cas. Avec un GPS, il est encore plus sûr d’utiliser les cartes Wikilocs que nous mettons à disposition, qui décrivent le parcours actuel fléché. Mais tous les pèlerins ne sont pas des experts de ce type de marche, qui pour eux, défigurent l’esprit du chemin. Alors, vous pouvez vous contenter de nous suivre et de nous lire. Chaque embranchement difficile à déchiffrer du parcours, a été signalé, pour vous éviter de vous perdre.
Difficulté du parcours : Le trajet du jour ne montre pas de forts dénivelés (+222 mètres/-235 mètres). C’est une étape facile et agréable, avec de rares pentes au-dessus de 10%.

État du parcours : Aujourd’hui, c’est hélas souvent du goudron. Il y a du goudron, certes, mais souvent c’est la piste cyclable et non la route départementale :
- Goudron : 17.2 km
- Chemins : 7.8 km
Parfois, pour des raisons de logistique ou de possibilités de logement, ces étapes mélangent des parcours opérés des jours différents, ayant passé plusieurs fois sur sur ces parcours. Dès lors, les ciels, la pluie, ou les saisons peuvent varier. Mais, généralement ce n’est pas le cas, et en fait cela ne change rien à la description du parcours.
Il est très difficile de spécifier avec certitude les pentes des itinéraires, quel que soit le système que vous utilisez.
Pour les “vrais dénivelés”, relisez la notice sur le kilométrage sur la page d’accueil.
Voici un exemple de ce que vous trouverez. Il suffit de prendre en compte la couleur pour comprendre ce qu’elle signifie. Les couleurs claires (bleu et vert) indiquent des pentes modestes de moins de 10%. Les couleurs vives (rouge et brun foncé) présentent des pentes abruptes, le brun dépassant 15%. Les pentes les plus sévères, supérieures à 20-25%, très rarement plus, sont marquées de noir.

Section 1 : Du côté de l’Oignon

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.

| Depuis le centre de Villersexel, il vous faut alors vous laisser entraîner, doucement, vers le bas du bourg, en direction de la rivière, comme on descend vers un cœur battant encore invisible, mais proche. |
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| Près d’un lavoir désuet, on aime célébrer les héros locaux qui ont participé à la guerre de 1870. |
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| Là, le parcours s’élance sur un grand pont de pierre, jeté comme une arche de temps au-dessus de l’Oignon. Ce fleuve, au nom singulier et un brin familier, file depuis les Vosges, trace son sillage à travers la Haute-Saône, puis la Côte-d’Or, avant d’embrasser la Saône plus au sud. À cet endroit précis, ses eaux claires ne sont qu’un filet, sautillant de roche en roche, hésitant presque entre chant et silence. |
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| Sur ses rives, la vie bourdonne en sourdine, avec une place qui héberge aussi un petit hôtel, un camping verdoyant et une base nautique. Là, les canoës glissent comme des plumes sur l’eau, tandis que les estivants s’égayent dans les bruissements d’une vie simple. Le lieu, sans éclat criard, possède pourtant une grâce tranquille. |
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| Peu à peu, la route s’éloigne du tumulte léger de cette base de loisirs, pour longer la rive dans une traversée des prés. Le murmure du courant n’est jamais bien loin, à peine voilé par les feuillages. |
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| Puis, la rivière reparaît, fidèle et complice. À son bord, des pêcheurs silencieux tendent leurs lignes sous l’ombre accueillante des hêtres et des chênes. Il y a là, dans l’air tiède, une forme de paix rurale, presque pastorale, que seuls les battements d’ailes ou les glissements d’eau viennent troubler. |
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| Encore quelques pas, et la route quitte ce théâtre ombragé pour se diriger calmement vers une station d’épuration. Rien d’inquiétant ici : le terrain reste plat, la progression facile. C’est un passage modeste, presque effacé, comme une respiration entre deux mouvements plus amples. |
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Un peu plus loin, au détour d’un champ, une ferme massive se détache du paysage. Ses murs anciens semblent contenir des siècles de labeur et de patience.

| Enfin, à l’angle de cette ferme, la route amorce une courbe, douce et arrondie, pour venir flirter avec une petite retenue d’eau. C’est une halte du regard, un apaisement. |
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| Juste après cette halte paisible, le parcours rejoint une piste cyclable, comme un fil tendu dans le paysage pour les rêveurs à deux roues. En Franche-Comté, ces voies vertes ne sont pas seulement des routes ; elles sont des invitations au voyage lent, au contact de la vraie nature. Ici, pas de bitume anonyme ni de bruit de moteurs agressifs, mais une piste douce, dédiée à la contemplation en mouvement. |
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| La piste longe désormais la D486, une artère routière importante reliant les Vosges à la Haute-Saône. Pourtant, malgré la proximité de cette voie animée, on se sent protégé, presque dans une bulle, comme si le trafic n’était qu’une rumeur lointaine dans le silence du paysage. |
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| Peu après, la piste s’incline pour passer sous la départementale. C’est un basculement rapide, presque furtif, comme une coulisse discrète dans le décor. |
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| Ici, la piste semble vouloir s’amuser, ou peut-être ruser. Elle s’engage dans une sorte de gymkhana insolite, enchaînant les virages sur des petits ponts dessinés pour épouser les caprices de l’Oignon. La rivière se faufile comme un serpent endormi sous les ouvrages, traînant son eau lourde et un peu boueuse entre des berges hésitantes. |
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| Une fois cet entrelacs franchi, la piste cyclable reprend ses droits avec assurance, longeant de nouveau le cours tranquille de l’eau. Le rythme redevient apaisé, presque méditatif. |
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| Plus loin, l’escapade cyclable touche à sa fin à l’entrée du village de Moimay. Le parcours délaisse alors la piste et prend de la hauteur, grimpant doucement dans les ruelles. |
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| C’est la Rue du Lavoir qu’il faut emprunter, une voie étroite et chargée d’histoire, qui semble tirer un fil direct vers l’Abbaye de Marast, plus loin. La montée y est douce, comme un prélude à une rencontre spirituelle. |
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| À la sortie du village, la pente s’adoucit davantage, comme si le chemin lui-même voulait nous inviter à ralentir. Là, en contrepoint du paysage, une Vierge veille, toute de bleu et de blanc vêtue. C’est une vision familière dans ces campagnes franc-comtoises : la foi ancrée dans la pierre, au détour d’un chemin. |
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| Un peu plus loin, après avoir croisé une croix en fer, noire et rustique, le parcours quitte définitivement les dernières maisons du village. |
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| La route épouse alors la courbe du ruisseau de Lauzin, s’enfonçant à l’ombre fraîche des feuillus. L’eau, discrète, serpente sous les branches basses, avant d’aller se jeter, plus bas, dans le fleuve Oignon, comme un affluent timide retrouvant son aîné. |
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| Mais bientôt, le chemin quitte la compagnie du ruisseau et s’élève de nouveau, en pente douce, à travers les prés. Devant vous dans l’ouverture du paysage, une grande ferme se découpe sur la ligne de crête. Dans les champs alentour, des Montbéliardes sommeillent à l’ombre. Ces vaches à la robe blanche et acajou, paisibles et fières, sont les filles du pays. On les croirait peintes là, comme pour rassurer le marcheur de leur calme indifférence. |
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À mesure qu’on avance, la ferme au sommet de la colline s’impose, grossit dans le champ de vision. Elle devient presque monument, une silhouette d’activité humaine dans un océan de verdure.

Section 2 : Une belle abbaye et des forêts

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.

| Depuis la ferme, le parcours entame une lente descente, comme une respiration qui s’apaise après l’effort. La pente douce glisse sur le versant opposé de la colline, ouvrant peu à peu le regard sur la vallée, telle une main qui dévoile un secret longtemps gardé. |
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| La route, ici, se fait droite comme une promesse. Elle trace son sillon dans la campagne, tendue vers l’horizon. Marast, minuscule au début, grossit lentement, presque timidement, comme si le village attendait d’être apprivoisé. |
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| À l’approche de Marast, la route se fait village. Un filet d’eau, la Bossole, coule paisiblement à l’entrée, comme une caresse offerte au bétail. L’ensemble est harmonieux, calme, uni par cette discrète beauté que les villages francs-comtois savent conserver. |
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| Au centre de ce décor simple s’élève une église romane remarquable. D’abord vouée à la Vierge Marie, puis placée sous la protection de Marie-Madeleine, elle fut bâtie à la fin du XIIe siècle. Ici, la messe n’est dite qu’une fois l’an, lors de la fête patronale. C’est une rareté, presque un miracle figé dans le temps, où le sacré se fait confidentiel. |
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| Autrefois, ce lieu abritait un prieuré animé par des chanoines de l’ordre de St Augustin. La vie monastique s’y étira pendant des siècles, avant de s’éteindre lentement. Le dernier souffle religieux s’échappa au XVIIIe siècle, à la mort du dernier chanoine. Puis vinrent la Révolution, la confiscation des biens, et l’abbaye vendue comme bien national. Ne subsiste aujourd’hui que cette église romane, nue et belle, presque austère, mais chargée de cette spiritualité muette que seule la pierre romane sait garder. |
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| Depuis le village, une route aux allures de promesse s’élève doucement : c’est la Rue de Compostelle, comme un écho à d’autres chemins, plus lointains, mais frères. . |
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Bientôt, sur le bas-côté, une croix de fer s’élève, solidement posée sur un bloc de granite. Elle semble veiller, comme un phare d’âme dans la campagne, pointant la direction du silence et de la forêt.

| La route monte alors de nouveau, lentement, dessinant sa courbe entre les prés vers les frondaisons. |
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| Au sommet de la rampe, niché à l’orée des arbres, un refuge de chasseurs attend, discret et robuste, gardien des bois. |
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| Vous pénétrez alors dans les Grands Bois, cette vaste forêt où, en 1871, la terre s’imprégna de l’Histoire. Ici, lors de la bataille de Villersexel, Français et Allemands s’affrontèrent dans le tumulte de la guerre franco-prussienne. Les Prussiens occupaient les bois, stratégiquement. Les traces du conflit se sont effacées, mais l’écho des combats résonne encore pour ceux qui savent écouter. Un GR traverse ce lieu, sans doute le GR9, ainsi qu’un autre chemin, balisé d’un cercle vert, comme savent le faire, avec sobriété et finesse, les passionnés de Franche-Comté. Ne vous laissez pas distraire : ce sont bien les coquilles que vous devez suivre. Ce chemin est le vôtre. |
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| Et dans cette vaste étendue sylvestre, les coquilles deviennent précieuses, presque vitales. Elles guident, elles rassurent, elles sauvent de l’égarement. Suivez-les comme on suit les étoiles, même si elles ne sont jamais orientées correctement, mais parfois la flèche vous donne la bonne direction. |
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| Au départ, la forêt s’offre dans toute sa splendeur, une cathédrale végétale où les arbres s’élancent vers le ciel comme des colonnes vivantes. |
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| Ce sont, avant tout, de majestueux hêtres, dont les troncs lisses et argentés captent la lumière diffuse du matin. Parfois, ces géants cèdent la place à des chênes robustes, veillant en sentinelles au silence sacré des sous-bois. Les autres essences feuillues, plus discrètes, se font rares, et nul conifère ne vient troubler cette harmonie pure et ancienne. Ici, la forêt semble respirer un temps suspendu, une toile d’émeraude tissée par les siècles. |
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| Plus loin, la grandeur des arbres se fait plus humble, comme si la forêt s’effaçait en douceur, pour laisser place à un passage intime, presque secret. Le chemin se glisse alors sous des voûtes de verdure, où les rejets graciles des hêtres s’entrelacent avec les charmilles, telles des arabesques délicates dessinées par la nature, comme si l’on avait pénétré dans un royaume discret, réservé aux initiés. |
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| Puis, le chemin s’élargit à nouveau, s’aventurant dans une clairière où la nature se reconstruit avec une vigueur farouche. Ce secteur en cours de reboisement s’offre comme un tableau vivant d’une nature sauvage, indomptée. On peut aisément imaginer que les ombres furtives des soldats allemands d’autrefois se glissaient sans peine sous ces frondaisons épaisses, cherchant à disparaître aux yeux du monde, complices du silence ancestral. |
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| Bientôt, les grands feuillus reprennent leur règne majestueux, dominant le chemin qui s’étire alors en une longue ligne droite. Ici, la forêt se fait travailleuse : le bois est exploité avec respect, témoignant d’un équilibre fragile entre l’homme et l’arbre. |
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| Au terme de cette rectitude, le chemin s’ouvre sur une petite clairière accueillante, un havre de paix où un abri rustique et une table de pique-nique invitent à la halte et à la contemplation. |
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| Vous voici à une heure de marche de Vallerois-Le-Bois. Le chemin, fidèle compagnon, opère un tournant à angle droit, comme pour mieux guider le promeneur vers la suite de son voyage. |
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| Alors que le chemin se resserre, les hêtres et les chênes retrouvent toute leur majesté, dressés fièrement le long de cette voie étroite. Parfois, ces forêts semblent s’animer d’une aura magique, comme une promesse d’émerveillement, une invitation à croire à l’invisible. |
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| Plus loin encore, le chemin s’autorise quelques méandres, un lent ballet sinueux qui ajoute au mystère et à la grandeur du lieu. |
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| Puis, le chemin s’élève doucement mais sûrement, dans une montée longue et régulière à travers le bois. Ce sera la seule pente un peu sérieuse de cette étape. Chaque pas est un pas vers le sommet, vers la lumière filtrée par les frondaisons. |
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Section 3 : De la forêt à la campagne

Aperçu général des difficultés du parcours : quelques pentes légères, puis parcours sans aucune difficulté.

| Le chemin poursuit son ascension vers le sommet de la colline, comme un souffle continu qui porte le marcheur toujours plus haut, vers des horizons secrets. En saison, la nature se révèle généreuse et nourricière : des buissons chargés de mûres sauvages offrent un festin sucré, presque miraculeux. Ici, la forêt murmure qu’on pourrait survivre, presque à l’écart du monde, bercé par l’abondance simple et sauvage. |
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| Plus haut encore, la forêt cède peu à peu la place aux vastes étendues dégagées d’une grande clairière, où le regard s’ouvre et respire. |
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| Puis, le chemin s’étire longuement à l’orée du bois, comme s’il hésitait entre l’ombre protectrice des arbres et la clarté des prairies. Ici, des Charolaises, paisibles et robustes, paissent tranquillement, animant le paysage d’une vie douce et rassurante, comme une présence silencieuse et familière au cœur de cette nature ouverte. |
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| Le chemin alors ondule avec grâce dans le sous-bois le long des prairies. |
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| Plus loin, le chemin quitte définitivement la Forêt des Grand Bois, révélant soudain la silhouette imposante de la grande ferme de La Corvée, un bastion campagnard ancré dans la terre. Ses bâtiments massifs dominent le paysage, rappelant la force tranquille et la permanence du monde agricole face aux saisons et au temps qui passe. |
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| À l’intersection suivante, le chemin contourne la ferme, et une indication discrète signale un gîte niché à Les Pateys, invitation à une halte chaleureuse, une pause bien méritée pour qui arpente ces terres avec patience et respect. |
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| Après un long passage sous la voûte protectrice des bois, le paysage s’ouvre de nouveau sur la campagne nue, marquée par la succession monotone des champs de maïs, austères et peu accueillants, aux teintes dorées ou fanées selon la saison. |
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| Par bonheur, un troupeau de Montbéliardes vient parfois troubler cette monotonie, leurs robes tachetées de blanc et de brun apportant une touche de vie et de mouvement à cette étendue paisible. Plus loin, l’herbe douce et tendre prend le relais du chemin caillouteux, adoucissant la marche et invitant à la rêverie. |
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| Le chemin défile, lentement, dans une sorte de mélancolie tranquille. En Franche-Comté, nombreux sont ces passages où la nature agricole impose sa cadence, parfois austère, parfois apaisante. Il faut bien que les paysans vivent aussi, dans cette terre généreuse, entre labeur et patience, sculptant un paysage au rythme des saisons. |
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| Le chemin se rapproche alors à grands pas de la départementale D9, artère majeure de la région, qui pulse comme une veine de civilisation traversant ce monde rural. |
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| Après la traversée de cette route animée, une petite route campagnarde s’engage, sinueuse et tranquille, en direction de Baslières, comme un dernier ruban paisible avant l’arrivée au village. |
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Section 4 : Vous aimez les pistes cyclables ?

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.

| Baslières se trouve à portée de main, presque à deux pas, lové sur la route, prêt à accueillir le marcheur dans son écrin de pierres et de souvenirs. Le village s’étire humblement le long de la route, un hameau où quelques maisons de pierre robuste et fermes anciennes se dressent, témoins d’un passé façonné par la terre et le travail patient des hommes. Ces bâtisses, à la fois solides et modestes, semblent garder jalousement les secrets des générations qui les ont habitées, offrant au voyageur un accueil discret mais sincère. |
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| À la sortie de ce paisible village, la route s’efface doucement dans l’étendue des champs, retrouvant la solitude champêtre. Là, au cœur des prés, une Vierge discrète veille dans la lumière douce du matin, telle une sentinelle immobile, gardienne des âmes et des terres, offrant une pause silencieuse et recueillie aux passants. |
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| Rapidement, la route conduit au village de Vallerois-Le-Bois, dont les belles maisons de pierre, solides et patinées par le temps, dessinent un tableau vivant d’authenticité rurale. Ce village, au charme simple et sincère, déploie ses ruelles tranquilles sous un ciel souvent clair, comme une invitation à ralentir, à écouter les voix du passé. |
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| Au cœur du village, se dressent fièrement l’église et le château, deux témoins majeurs de l’histoire locale. Le château fort, édifié au XIIe siècle et remodelé au fil des siècles, reste une forteresse mystérieuse, privée et close, gardant ses secrets derrière ses murailles séculaires. Non loin de là, l’église St Martin, érigée au XVIe siècle et reconstruite au XIXe siècle, arbore fièrement un clocher comtois, ce toit en forme de bulbe caractéristique qui ponctue le paysage de la région comme un symbole d’identité et de tradition. |
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| La route descend alors vers le bas du village en direction d’un rond-point. |
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| Là, une indication discrète guide le marcheur vers le Chemin Vert, promesse d’une nouvelle aventure, d’un autre chapitre à parcourir. |
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| Pour atteindre ce chemin, il faut d’abord emprunter un court tronçon de la route de Dampierre, où la circulation se fait rare et mesurée, presque complice du calme environnant. |
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| Bientôt, le parcours quitte l’asphalte pour tourner à droite, s’engageant sur une piste de terre battue qui se perd entre les rangées de maïs, une mer verte et ondulante où la nature reprend ses droits dans une danse millénaire. |
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| Ici, la piste s’étire, rigoureusement rectiligne, un fil tendu à travers la campagne, qui semble se prolonger à l’infini. |
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| Et soudain, sur la gauche, apparaît l’entrée de la piste cyclable, bien marquée par la présence de la coquille, une invitation à poursuivre, plus loin, cette route qui serpente doucement dans la douceur du paysage. |
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| Le Chemin Vert, long d’une trentaine de kilomètres, est aménagé sur l’emplacement d’une ancienne voie ferrée qui reliait autrefois Vesoul à Besançon. Le train a disparu, mais l’esprit du voyage demeure comme un clin d’œil à l’histoire ferroviaire transformée. Le Chemin Vert s’étire alors, droit et loyal, l’axe préféré des trains d’antan, et vous vous engagez pour une marche de plus de quatre kilomètres sur un revêtement goudronné, un ruban noir serpentant à travers champs et bois. |
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| Au bout d’un kilomètre, la piste cyclable franchit la route de Dampierre, un point de jonction où se croisent le passé et le présent. |
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| Au début, l’ombre fraîche des grands feuillus vous enveloppe encore, offrant un refuge contre la lumière brûlante, mais, plus loin, la piste s’étire vers l’horizon, dévoilant un paysage plus dépouillé, plus nu, où le regard se perd dans l’infini. |
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Section 5 : Vous aimez les pistes cyclables ?

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.

| Pour le kilomètre qui suit, votre regard sera captif des silhouettes austères d’un immense hangar en construction, dressé sur la colline comme une forteresse moderne. Lorsque vous reviendrez ici, peut-être l’édifice aura-t-il achevé sa métamorphose, imposant sa présence nouvelle au-dessus des prés ondoyants, des champs laissés en jachère et des étendues de maïs qui colorent la plaine alentour d’un patchwork vivant. |
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| Les pistes cyclables divisent souvent les opinions : on les aime ou on les déteste, surtout lorsqu’elles refusent obstinément de tourner, semblant s’étirer en une ligne sans fin. Ici, un banc a été offert, un humble refuge pour le promeneur ou le cycliste épuisé. Mais qui oserait s’arrêter, que pourrait-on admirer dans ce paysage si peu séduisant, dépourvu de ces beautés sauvages qui font battre le cœur ? |
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| Plus loin, la route longe quelques maisons éparses au lieudit Les Gillots, où, tout près, un accueil pour les pèlerins de Compostelle ouvre ses portes. |
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| Les deux kilomètres suivants se déroulent encore en ligne droite, sans détour. Une dame avance d’un pas assuré, presque pressée, semblant isolée dans cet espace vaste. Pourtant, ne vous y trompez pas : vous croiserez ici de nombreux cyclotouristes, surtout les week-ends, quand les chemins s’animent de vies multiples, de sourires échangés et de dialogues sans paroles. |
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| Puis, comme un miracle attendu, la route s’incline vers la droite, modeste mais réelle, au lieudit Les Passières, peut-être jadis le site d’une gare oubliée. Ce virage, aussi discret soit-il, change la dynamique de la promenade, insufflant un souffle nouveau, une douceur bienvenue après la rectitude obstinée de la route. |
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| La piste s’est enfin laissée aller à la courbe. Mais bientôt, elle reprend sa rigueur, se déployant à nouveau en ligne droite, quoique désormais souvent protégée sous l’ombre familière des feuillus. |
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| Ici, les érables, timides, percent la canopée, mêlant leurs jeunes feuilles aux rejets de hêtres et aux chênes rabougris, comme une palette délicate d’espoir et de renouveau. |
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| Plus loin, la piste croise la Linotte, un ruisseau discret, presque secret, qui murmure son cours à l’oreille attentive, apportant une note d’eau vive dans ce décor verdoyant. |
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| Encore un peu plus loin, la piste arrive au croisement des routes, au lieudit Le Moulin Grattot, point d’étape symbolique. On sent que Dampierre n’est plus très loin, que le village s’approche à grands pas, prêt à ouvrir ses bras au marcheur las. |
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| Encore un kilomètre sur cette piste cyclable fidèle, et vous serez bientôt délivré, tiré d’affaire après ces étendues sans fin. |
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| Peu après, la piste devient également accessible aux véhicules locaux, même si la circulation y est interdite, signe tangible que Dampierre se rapproche à vive allure, que la civilisation reprend ses droits sur la nature |
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| La route longe alors l’ancienne gare de Dampierre, vestige silencieux perdu au cœur d’une nature qui reprend peu à peu ses droits, mêlant ruines et herbes folles dans une étrange mélancolie. |
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| De cet endroit, le clocher du village se dessine à l’horizon, fièrement dressé vers le ciel. La route traverse encore une fois la Linotte avant de s’engager définitivement dans le village, concluant ce passage entre l’ombre des bois et la lumière des maisons. |
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Section 6 : Retour dans les bois et dans les champs

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.

| Ici, le parcours abandonne la piste cyclable, qui se prolonge plus au sud, pour bifurquer à droite, s’engouffrant vers le cœur du village. Il retrouve alors la Linotte, ce modeste ruisseau qui, plus au sud, se mêlera aux eaux de la Laine, comme un discret murmure de vie qui serpente entre les collines. |
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| Dampierre-sur-Linotte, avec ses quelque 750 âmes, déploie un charme rare dans cette région souvent avare de commodités. Le village possède ce que beaucoup envient : une épicerie pour les besoins du quotidien, une boulangerie qui embaume le pain frais, une pharmacie, et plusieurs restaurants où l’on se réchauffe le corps et l’esprit. Une oasis d’animation, d’autant plus précieuse qu’ici passe le Chemin de Compostelle, ce fil spirituel qui relie les hommes au-delà des temps. Le parcours longe le lavoir communal, tapis sous l’ombre protectrice de l’église, un vestige du siècle passé où les lavandières se retrouvaient, mêlant leurs voix à celles du temps. |
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| Le parcours quitte Dampierre par la Rue Basse, la route qui s’enfonce au fond du village, comme un dernier adieu à ces murs de pierre qui ont vu défiler tant d’histoires. |
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| Mais il faut du temps pour s’éloigner vraiment. Ici, le parcours passe de ruelle en ruelle, empruntant d’abord la Rue du Trieur pour suivre plus loin la suite la Rue de la Tuilerie. |
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| Ce sont des quartiers de ce village assez étendu. |
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| Plus loin, la route flirte avec le cimetière. |
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| Elle traverse alors une zone où se dressent quelques bâtiments à l’allure d’anciennes usines, témoins d’un passé industriel effacé, avant de s’engager enfin sur un chemin de terre battue, plus humble, plus vrai. |
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| A l’impasse de la route, un large chemin s’ouvre alors dans la campagne ouverte. |
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| Il s’étire entre les prés et les rangées serrées de maïs, comme une invitation à renouer avec la nature et la simplicité. |
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| Bientôt, le chemin s’élève en une pente assez soutenue, grimpant parmi les hauts feuillus où la lumière danse à travers les feuilles. Ici, le bois s’ouvre, n’est pas dense, et laisse à la fois respirer l’espace. |
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| La courte montée cède bientôt la place à une descente plus douce, une offrande délicate de la colline, qui s’efface pour laisser place à la douceur de la campagne. |
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| Le regard s’élargit, découvrant au loin Vy-les-Filain, village qui se dessine déjà sur l’horizon, comme un tableau vivant posé au creux du paysage. |
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| Le chemin s’approche lentement de ce village où l’exploitation du bois continue d’animer les journées, où le souffle ancien des arbres se mêle au rythme des hommes. |
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| L’activité agricole demeure prépondérante, et Vy-les-Filain se dresse fièrement sur une petite colline, comme un gardien veillant sur la cuvette fertile qui s’étale à ses pieds. |
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| Au bas du village, une route franchit la Laine, modeste rivière qui s’écoule paisiblement, sans bruit, une veine d’eau tranquille dans le vaste corps de la campagne. |
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| Une partie modeste de Vy-les-Filain s’étire au ras de la rivière, nichée en plaine, tandis que la majorité du village s’élève en gradins, comme un amphithéâtre de pierre et de toits, dominant paisiblement le cours de la Laine. Vy fut autrefois une annexe du Temple de Laine, mentionné dès le XIIIe siècle. C’est ici que les Templiers, ces mystérieux chevaliers, établirent une commanderie au lieu-dit La ferme, un hameau voisin, à quelques centaines de mètres seulement du village. Aujourd’hui, ce domaine demeure une propriété privée, fermée aux regards et au temps, figée dans une aura d’histoire et de secret. La rue de Compostelle, ainsi nommée, conduit vers la partie haute du village. Étonnant est le nombre de voies qui portent ce nom, comme des sentinelles discrètes, alors que les pèlerins qui foulent ces terres sont en nombre bien plus restreint qu’on ne l’imagine, témoignant d’un lien profond et ancien, presque invisible, avec le grand chemin. |
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| Sur la Place de la Convivialité, une bibliothèque libre semble offrir un refuge à l’esprit, tandis qu’une Vierge veille silencieusement, veillant à la sérénité du lieu, devant l’église qui veille elle aussi, comme une mère attentive au cœur du village. |
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| La route s’éloigne alors progressivement de Vy-les-Filain, quittant doucement l’animation et les pierres pour s’aventurer dans la campagne ouverte. |
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| Elle s’élève en une pente douce, caressant les flancs d’une petite colline, comme pour saluer les hauteurs avant de poursuivre son chemin. |
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| La route se déhanche légèrement sur le sommet, serpentant entre les prés où paît le bétail, sous la voûte protectrice de grands chênes séculaires. |
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| Puis elle redescend à peine, longeant une croix, vestige d’une foi profonde et ancienne, plantée comme une balise dans ce paysage empreint de silence. |
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| Très vite, Filain se dessine devant vous, simple et accueillant, posé au milieu des champs comme une halte paisible. La route s’engage alors dans les lotissements récents qui marquent l’entrée du village, contrastant doucement avec l’ancienneté des lieux. |
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| Elle descend jusqu’au cœur du village, où se dressent le château et l’église, témoins d’un passé riche. Au Moyen Âge, une famille de gentilshommes, portant le nom même du village, y vivait. Le château, de style Renaissance, conserve encore quelques éléments originels du XVe siècle. Cet édifice, fragile dans sa beauté, a connu maints remaniements au fil des siècles, et continue d’évoluer aujourd’hui. Bien que classé au registre des Monuments Historiques, il demeure une propriété privée, fermée aux curieux. |
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| Le parcours gagne alors le centre, longeant le parc qui entoure le château, ce cœur vert qui respire sous l’ombre des arbres. |
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| L’église, quant à elle, porte les cicatrices du XXe siècle : totalement détruite lors de la Première Guerre mondiale, puis de nouveau endommagée par les bombardements de la Seconde, elle est aujourd’hui une construction relativement récente, un symbole de renaissance et de mémoire. |
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Logements officiels sur le parcours de la Suisse et l’Allemagne à Cluny /Le Puy-en-Velay
- La Caroline, 12 Rue Montgrenu, Filain ; 03 84 78 39 13/06 70 92 37 8589 90 37 ; Chambre d’hôte
Accueils jacquaires (voir introduction)
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Airbnb
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Chaque année, le chemin évolue. Certains hébergements disparaissent, d’autres apparaissent. Il est donc impossible d’en dresser une liste définitive. Celle-ci ne comprend que les logements situés sur l’itinéraire ou à moins d’un kilomètre. Pour des informations plus détaillées, le guide Chemins de Compostelle en Rhône-Alpes, publié par l’Association des Amis de Compostelle, reste la référence. On y trouve aussi les adresses utiles des bars, restaurants et boulangeries qui jalonnent le parcours. Dans cette étape, il n’y a pas grand choix officiel en fin d’étape. Il faut le dire : la région n’est pas touristique. Elle offre d’autres richesses, mais pas l’abondance des infrastructures. Aujourd’hui, airbnb est devenu une nouvelle référence touristique, que nous ne pouvons ignorer. C’est devenu la source la plus importante de logements dans toutes les régions, même les régions touristiques peu favorisées. Comme vous le savez, les adresses ne sont pas disponibles directement. Il est toujours vivement conseillé de réserver à l’avance. Un lit trouvé au dernier moment est parfois un coup de chance ; mieux vaut ne pas s’y fier tous les jours. Renseignez-vous, lors de vos réservations des possibilités de repas ou de petit déjeuner.
N’hésitez pas à ajouter des commentaires. C’est souvent ainsi que l’on monte dans la hiérarchie de Google, et que de plus nombreux pèlerins auront accès au site.
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