06 : St Genix-sur-Guiers au Lac Paladru

La monotonie des collines de l’Isère

Pour plusieurs jours, vous allez parcourir les contrées de l’Isère. Hélas, ce n’est pas la partie la plus exaltante du département, celle des montagnes majestueuses, de la Chartreuse verdoyante et des Écrins imposants. Vus explorerez plutôt les petites collines au-dessus des larges plaines, cette vaste étendue qui s’étire de Grenoble à Lyon.

Dès lors, la première partie de votre périple, jusqu’aux Abrets, se déroulera dans une campagne assez monotone. Cependant, la seconde partie, heureusement, promet une diversité plus riche avec de nombreux sous-bois. Vous traverserez le Dauphiné, une région partagée entre l’Isère, la Drôme et les Hautes-Alpes. Dans ces contrées, parmi des maisons souvent sans grand caractère, émergent des habitations et surtout des fermes construites en pisé, cette terre crue parfois revêtue d’un enduit à la chaux. Et puis, cerise sur le gâteau, vous rencontrerez plusieurs dizaines de chiens, voire plus, la plupart furieux derrière les grillages des maisons ou attachés à la chaîne dans les fermes. Les seuls chiens en liberté sont généralement les vieux toutous inoffensifs. Heureusement, car les crocs des autres sont souvent impressionnants ! Ainsi, un concert incessant d’aboiements ponctuera votre parcours. Dommage ! Mais le pèlerin est bien obligé de suivre le tracé qui lui est destiné, évitant ainsi de s’aventurer seul sur des chemins incertains. Cette aventure, bien que parfois monotone, vous permettra de découvrir une Isère différente, loin des clichés touristiques. Bon voyage sur ces chemins, où chaque pas vous rapproche un peu plus de la découverte de l’essence même de cette région.

Pour vous réconcilier avec cette longue et monotone étape, pourquoi ne pas gagner plutôt le Lac de Paladru que le village du Pin en fin de parcours ? Vous pourrez alors goûter au charme des eaux turquoise d’un lac glaciaire, un véritable bijou niché au cœur de cette région. Comprenez bien, ce n’est pas une critique acerbe de l’Isère. Cependant, certaines étapes du chemin sont moins captivantes que d’autres. Toute la France n’est pas une carte postale. Loin de là !

Nous avons divisé l’itinéraire en plusieurs sections, pour faciliter la visibilité. Pour chaque tronçon, les cartes donnent l’itinéraire, les pentes trouvées sur l’itinéraire et l’état du GR65. Les itinéraires ont été conçus sur la plateforme “Wikilocs”. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’avoir des cartes détaillées dans votre poche ou votre sac. Si vous avez un téléphone mobile ou une tablette, vous pouvez facilement suivre l’itinéraire en direct.

Pour ce chemin, voici le lien :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/de-st-genix-sur-guiers-au-pin-lac-paladru-par-la-via-gebennensis-34124887

Difficulté du parcours : Les dénivelés d’aujourd’hui (+726 mètres/-437 mètres) sont très significatifs. L’étape est longue, avec près de 30 kilomètres à parcourir, à moins de décider de s’arrêter avant. La montée est très progressive, ponctuée de nombreux plateaux intermédiaires. La plupart du temps, les ascensions sont faciles, excepté la difficile montée de Riboulet et quelques courtes rampes ici et là. Une fois au sommet des collines, la descente vers Le Pin ou le Lac de Paladru se fait sévère.

État du GR65 : Dans cette étape, le GR65 oscille toute la journée entre courts passages sur route et chemins. Les deux types de parcours sont équivalents :

  • Goudron : 15.3 km
  • Chemins : 14.9 km

Ce n’est évidemment pas le cas pour tous les pèlerins d’être à l’aise avec la lecture des GPS et des cheminements sur un portable, et il y a encore de nombreux endroits sans connexion Internet. De ce fait, vous trouvez sur Amazon un livre qui traite de ce parcours.

 

 

 

  

Si vous ne voulez que consulter les logements de l’étape, allez directement au bas de la page.

Parfois, pour des raisons de logistique ou de possibilités de logement, ces étapes mélangent des parcours opérés des jours différents, ayant passé plusieurs fois sur sur ces parcours. Dès lors, les ciels, la pluie, ou les saisons peuvent varier. Mais, généralement ce n’est pas le cas, et en fait cela ne change rien à la description du parcours.

Il est très difficile de spécifier avec certitude les pentes des itinéraires, quel que soit le système que vous utilisez.

Pour les “vrais dénivelés ”et pour les passionnés de véritables défis altimétriques, consultez attentivement les informations sur le kilométrage au début du guide.

Section 1 : De la plaine du Rhône aux douces collines de l’Isère

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté. 

À la sortie de St Genix, le GR65 vous entraîne à travers le Guiers, une rivière capricieuse qui naît dans les montagnes mystiques de la Chartreuse en Savoie pour se jeter dans le Rhône. Le plus souvent, ce cours d’eau sautille gaiement sur les pierres, ses eaux cristallines formant des ressauts joyeux sous le pont. Mais ne vous y fiez pas, car il peut aussi devenir une furie impétueuse, rappelant les forces indomptables de la nature.

St Genix a connu une histoire riche et tumultueuse, balancée entre Genève, la France et la Savoie. Jadis, le Guiers marquait la frontière entre la France et la Savoie, symbolisant les tensions et les alliances éphémères de ces territoires. Aujourd’hui, il sépare les départements de Savoie et de l’Isère. À St Genix, vous êtes en Savoie, une région imprégnée d’histoire et de légendes.

De l’autre côté du pont, comme par enchantement, vous pénétrez à Aoste, la capitale française de la charcuterie. Le “Jambon Aoste” est une marque déposée du groupe Aoste, une enseigne qui inclut également Cochonou et Justin Bridou, aujourd’hui sous contrôle étranger. Fondée en 1976 par un visionnaire français, l’entreprise de charcuterie a voyagé à travers le monde des affaires, passant entre des mains américaines avant de se retrouver dans le giron d’une grande compagnie mexicaine.

Le jambon est une des charcuteries les plus appréciées en France. Pourtant, le “Jambon Aoste” n’a que peu de choses en commun avec le jambon cru italien de la vallée d’Aoste. En France, ce jambon est mi-cuit, et malgré sa revendication de pureté française, il est fabriqué à partir de porcs importés de Chine, des États-Unis, et parfois de France. Jadis, la publicité s’appuyait sur des airs d’opéra italien pour vanter ce jambon, une pratique jugée trompeuse par la Commission européenne, qui a exigé la modification de son appellation en “Jambon Aoste” et non “Jambon d’Aoste” Quelle nuance subtile !  

Derrière les dernières maisons du village, le GR65 se glisse langoureusement le long de la rivière, sur une route goudronnée qui semble interminable avant de s’épanouir en un chemin de terre battue. Longeant les cours d’eau, il invite les promeneurs à une immersion totale dans la sérénité de la nature.

Aujourd’hui, un brouillard tenace enveloppe la plaine, créant un voile de mystère. Par moments, le soleil perce timidement, jetant une lumière douce et dorée sur le paysage. Le sentier serpente entre des haies de petits feuillus discrets, dévoilant soudainement sur la droite les petits lacs de Romagneu, joyaux perdus dans la profondeur de la nature. Le calme y règne, interrompu seulement par le chant mélodieux des oiseaux et le murmure du vent. 

Le GR65 longe le lac et son parc sur plus d’un kilomètre, offrant une vue pittoresque et apaisante. Le parc, vaste et accueillant, pourrait abriter plusieurs régiments tant il est spacieux. Toutefois, il est clôturé et son accès est payant une partie de l’année. Cet espace de loisirs propose une multitude d’activités : pêche, pique-nique, tennis, jeux de boules, plateforme de plongeon, parcours de santé, terrains de jeux collectifs, bar et restauration rapide. En été, la baignade y est permise, mais dans un espace strictement surveillé où les chiens et les barbecues sont interdits, garantissant ainsi une propreté et une tranquillité appréciables.

Poursuivant son cours le long de la rivière, le GR65 quitte le lac pour s’aventurer dans les champs, bordé de haies champêtres qui semblent se perdre à l’horizon. La large plaine s’étend à perte de vue, offrant une scène de tranquillité où rien ne semble troubler le calme. 

Mais bientôt, le chemin s’éloigne de la rivière, et une route goudronnée s’étend à travers une plaine un peu monotone. Loin d’être captivant, ce tronçon du GR65 se veut plus utilitaire, reliant des points d’intérêt avec une certaine austérité.

Soudain, le grondement des moteurs se fait entendre en sourdine. Peu après, la route traverse l’autoroute A43 dans un fracas incessant, perturbant momentanément la quiétude de la promenade. Cette autoroute, chargée et bruyante, relie Chambéry à Lyon, marquant une pause bruyante dans le calme champêtre.

Juste après le passage de l’autoroute, une petite route cabossée monte en pente douce vers le Château de Romagneu. Ce château, dont les origines remontent au XIe siècle, avait autrefois sept tours majestueuses. Aujourd’hui, il ne reste de cette forteresse qu’une silhouette adoucie par le temps. Bien que privé et inaccessible derrière ses grilles, le château demeure un témoin muet et imposant de l’histoire.

Section 2 : D’un village à l’autre sur la colline

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans grande difficulté.

La route s’élève vers un sous-bois, traversant une campagne paisible sous le couvert des feuillus. Ici, les châtaigniers sont aussi abondants que la veille, mais une différence notable se distingue. De nombreux arbres greffés produisent des châtaignes de meilleure qualité, surtout à proximité des villages, où ces précieux fruits sont récoltés avec soin.  

Aujourd’hui, en automne, vous marcherez souvent sur un tapis de feuilles mortes et de bogues de châtaignes, vestiges des batailles saisonnières. Plus haut, le GR65 abandonne la route pour un chemin de terre qui traverse le lieu-dit Le Boutet, parsemé de fermes sommaires. En Dauphiné, vous n’êtes pas en Suisse alémanique, et pour ceux qui ont traversé cette région, jamais vous ne retrouverez un tel bonheur à la vue des fermes sur tous les autres chemins de Compostelle.

Là, un chemin s’épanouit à travers les prés et les champs de maïs, jusque-là discrets, mais qui commencent à se révéler de plus en plus. Devant vous, se dessinent les villages de La Perrière et de Les Rivaux, jouxtant le Bois de Fayet.

Un chemin caillouteux descend lentement de la colline, un chemin, empreint de l’authenticité des paysages ruraux serpentant à travers les cultures pour rejoindre une route goudronnée.

La route s’élève ensuite vers La Perrière, où la pente, tout en douceur, invite à une ascension tranquille. Les paysages se déploient alors dans toute leur diversité, offrant une symphonie visuelle de champs et de bosquets. 

Bienvenue dans le Dauphiné, terre où se côtoient l’Isère, la Drôme et les Hautes-Alpes. Ici, au détour de chemins sinueux et de vallons verdoyants, on découvre des maisons en pisé, faites de terre crue parfois recouverte d’un enduit à la chaux. Ces constructions traditionnelles, empreintes de charme et de caractère, résistent vaillamment à la banalité des édifices modernes, souvent sans âme. Il est vrai qu’un lotissement contemporain peut difficilement rivaliser avec l’authenticité et la beauté rustique d’une vieille ferme. Quel promeneur préférerait contempler des maisons stéréotypées plutôt que ces témoins silencieux d’une époque révolue ? 

Un chemin herbeux s’élève ensuite sous l’ombre bienfaisante des chênes et des châtaigniers, traversant brièvement le Bois du Fayet. Ce bois, refuge de la faune locale et havre de paix, invite à l’évasion et à la rêverie. Les arbres majestueux, gardiens de ce sanctuaire naturel, se dressent comme des témoins immuables du passage des saisons.  

À la sortie du bois, le GR65 retrouve la route goudronnée, où se dresse une modeste croix en bois, symbole de foi et de tradition. Ici, à huit kilomètres des Abrets, la quiétude prend ses quartiers.

Là, une petite route vous mène vers le hameau de La Vigne. Ce lieu paisible, parsemé de fermettes discrètes et de maisons de campagne sans prétention, respire la tranquillité et l’authenticité. Les habitations, bien que modestes, sont le reflet d’un art de vivre simple et harmonieux, en parfaite symbiose avec la nature environnante. 

À la sortie du hameau, la route dévale gracieusement à travers les champs, se faufilant vers un petit sous-bois où les châtaigniers, les chênes et les frênes prospèrent en harmonie. À l’horizon, les collines se profilent, promesse d’une beauté à découvrir à chaque pas.  

Plus bas, la route longe un lavoir bercé par les eaux claires du Guindan, affluent sinueux du Guiers. L’endroit respire le charme paisible sous l’ombre bienveillante des grands feuillus, offrant une halte bienvenue pour l’âme voyageuse.

Peu après, la route serpente devant des fermes souvent construites en pisé, un art ancien qui raconte une histoire longue et laborieuse. Choisir la bonne terre était alors crucial, une terre argileuse extraite par les piocheurs et transportée par des porteurs courageux, bravant des charges parfois colossales de près de 100 kilos. À la base, les maçons posaient leurs fondations de moellons et de galets, tandis que les charpentiers, avec adresse, élevaient le coffrage d’un mètre de haut, serré par des serre-joints dont les traces marquent encore le pisé aujourd’hui. Patiemment, ils remplissaient ces coffrages de terre, la tassant à l’unisson pour chasser l’humidité, un travail ardu qui résonne encore dans les traditions locales.

Le séchage, une étape cruciale, durait huit jours avant d’ajouter parfois du mortier ou des madriers pour les joints, préparant ainsi le terrain pour la prochaine couche. Leur labeur ne connaissait ni grue ni facilité moderne ; chaque maison était un défi, chaque étape une victoire façonnée à la sueur des fronts et à la force des bras. Ainsi naissaient ces demeures modestes mais fières, témoins d’une époque où chaque pierre posée était un acte de foi en la beauté et en la solidité.

Ces maisons, bien que parfois imparfaites, portent en elles l’essence même du travail acharné et du dévouement artisanal, une expression sincère de l’âme rustique de la région.

Section 3 : Dans la monotonie des basses collines d’Isère

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans grande difficulté, avec quelques rares pentes un peu plus prononcées.

Devant nous marche un groupe de pèlerines allemandes, leurs sacs à dos colorés contrastant avec le vert tendre des collines environnantes. Cela va augmenter la statistique des pèlerins sur la Via Gebennensis. En général, moins de dix personnes passent sur cette voie en une journée ; parfois, mais rarement, quinze personnes. Le tenancier de l’auberge de Revel-Tourdan, avec son large sourire et son accent chantant, nous informe qu’il enregistre six cents nuitées par an chez lui. Comme cela doit représenter à lui seul plus de la moitié des personnes qui empruntent la Via Gebennensis, on peut estimer qu’environ un millier de pèlerins choisissent cette voie chaque année. C’est évidemment peu par rapport à la Via Podiensis, où le passage est estimé à quinze mille pèlerins par an. Ici, ce sont surtout des Suisses ou des Allemands. Les Français sont aussi rares que des corbeaux blancs, ajoutant une touche d’exotisme à ce chemin paisible.

Le GR65 croise alors la D92, une route départementale serpentant à travers les champs de blé dorés et les forêts profondes. Cette route mène au Pont-de-Beauvoisin, et plus loin au Massif de la Chartreuse, d’où coule le Guiers, ses eaux cristallines reflétant les cimes enneigées des montagnes. Ici, le GR65 part à plat en direction du village de Priolaz, où les maisons en pierre se fondent harmonieusement dans le paysage.

Apparemment, c’est d’abord un village de paysans, à en juger par les vaches broutant paisiblement dans les prés verdoyants, entourées de clôtures en bois rustique. La route traverse un village étendu avec des lotissements de villas récentes, leurs façades modernes offrant un contraste saisissant avec les vieilles demeures en pisé.

Ce n’est qu’au bout du village qu’on trouve un peu plus de caractère, avec de nombreuses maisons ayant retrouvé une seconde jeunesse. Les volets colorés et les jardins fleuris témoignent de la vitalité retrouvée de ce lieu.

La route atteint alors les premières maisons de La Bruyère, un hameau assez contigu où les rues étroites serpentent entre les habitations anciennes, créant une atmosphère plus intime et chaleureuse.

C’est ici que coule le ruisseau de la Bièvre, un filet d’eau clair et joyeux qui passe par Aoste pour se jeter dans le Rhône. Le site et le lavoir du Martinet sont charmants, avec leurs vieilles pierres et leur douce végétation. Il faut noter les belles choses, car sur cette étape, il n’y a rien de vraiment exceptionnel à se mettre sous la pupille, mais le charme réside justement dans ces petits trésors cachés.

Comme la route fait un lacet ici, un raccourci à travers l’herbe permet de rejoindre la route plus haut et de traverser le reste du village. 

Un peu plus loin, la route goudronnée se termine en impasse au hameau de Le Renard, un lieu modeste où l’opulence semble absente. Quelques maisons en pierre, avec des jardins, se dressent fièrement. Ici, un chemin de terre prend le relais, serpentant vers le sous-bois. 

Rapidement, le GR65 part à travers les prés vers un sous-bois désordonné, semblable à une steppe sauvage où la nature reprend ses droits. Les hautes herbes et les buissons denses créent un labyrinthe naturel, offrant des cachettes parfaites pour la faune locale.

Le passage dans le bois est bref, avant que le GR65 ne retrouve la lumière, à l’ombre des châtaigniers majestueux. Ces arbres imposants, avec leurs troncs noueux et leurs branches étendues, créent un tunnel verdoyant au-dessus du chemin, offrant une ombre bienfaisante. 

Peu après, à la sortie du bois, le GR65 alterne entre route goudronnée et chemins de terre, traversant des fermes isolées et les rares villas des Cochardières. Les fermes, avec leurs toits de tuiles rouges et leurs cours pleines de vie, contrastent avec les villas modernes, nichées discrètement dans le paysage. La campagne ici se disperse dans un réseau routier discret, alimentant des hameaux épars et créant un tableau plutôt harmonieux de vie rurale.

Section 4 : En passant par les Abrets, un bourg plus important, car le train y passe

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans grande difficulté, avec une petite rampe avant la voie de chemin de fer des Abrets.

Depuis Saint-Genix, le paysage défile avec une monotonie quasi hypnotique, chaque hameau succédant à un autre, sans grand caractère, comme un chapelet de perles sans éclat. Les champs et les prés s’étendent, vastes et indifférenciés, sous un ciel qui semble se perdre dans l’infini. Le parcours serpente à travers des sous-bois rarement denses ou des clairières, et où les aboiements des chiens résonnent, écho intemporel d’une mémoire locale infaillible. Si jamais vous revenez en ces lieux, seuls les aboiements fidèles vous rappelleront votre passage, car le paysage, lui, aura glissé hors de votre souvenir, tout comme une aquarelle effacée par la pluie. Le GR65 s’étire alors sur une vaste plaine, morne et sans relief, qu’il suivra docilement jusqu’aux Abrets.

Abandonnant la route asphaltée, le chemin s’aventure dans les sous-bois, où les châtaigniers imposent encore leur présence majestueuse. Cependant, les chênes robustes et les érables aux feuilles dentelées luttent vaillamment pour leur part de lumière, dressant leurs branches en une canopée vivante et animée. Ici, la nature s’exprime avec une force silencieuse.  

Vous vous engagez alors sur un chemin de terre battue, large et imposant, qui s’étire sur plus d’un kilomètre et demi. Parfois, la rectitude du sentier tranche les prairies comme une ligne de vie sur la paume d’une main, vous guidant à travers un paysage d’une tranquillité presque surnaturelle. Pourtant, les vaches, ces gardiennes silencieuses des campagnes, semblent s’être évaporées, ne laissant que de rares champs cultivés comme témoins de votre passage. Les haies de feuillus, sages et ordonnées, bordent le chemin, offrant une vision bucolique mais sans ombre. De nombreux pèlerins ne verront que monotonie dans cette longue traversée. Pour d’autres, chaque détour du chemin invite à une contemplation plus profonde, trouvant dans cette simplicité une sérénité apaisante.

Au lieudit La Loue, le goudron reprend ses droits, marquant une transition nette entre la nature sauvage et la civilisation diffuse. À ce point, vous êtes à une petite demi-heure de marche des Abrets. 

Le GR65 suit d’abord la route, puis s’engage sous la station d’épuration sur un chemin de terre battue, révélant une campagne tantôt douce, tantôt austère.

Le chemin commence alors une ascension sèche, souvent rendue difficile par les bourbiers qui jalonnent la montée. Vous franchirez la ligne de chemin de fer Paris-Lyon, une artère vitale qui relie deux grandes métropoles. Cette ligne, avec sa gare aux Abrets, représente un havre de modernité dans cette France profonde où les trains se font rares. Pour les pèlerins et les voyageurs étrangers qui ne font pas tout le chemin, ces gares constituent des bouées de sauvetage précieuses. 

Continuant de grimper, le chemin rejoint les abords des Abrets, une banlieue simple et modeste. Une route longe des lotissements modestes, dénués de toute opulence, et mène finalement au cœur de cette petite cité d’environ 3 600 âmes. Après la solitude des hameaux traversés, l’animation du bourg avec ses commerces et sa vie locale, peut sembler presque foisonnante. Le bourg a su se développer, en grande partie grâce à la présence stratégique de la gare, véritable lien avec le reste du pays. 

L’église de l’Assomption des Abrets, édifiée en 1850 sur les vestiges d’une église du XIe siècle, se dresse majestueusement, témoin d’une histoire séculaire. C’est de ce lieu empreint de spiritualité que le GR65 reprend son cours. Valencogne est annoncé à 7,5 km et le Lac de Paladru à 15 km, comme des points de repère utiles au marcheur. 

Le GR65 quitte le bourg en traversant les banlieues, et croise un parc à biches, véritable havre de paix où la nature s’offre dans toute sa douceur. 

Peu après, le parcours atteint le cimetière. De là, un sentier herbeux longe le mur du cimetière.

Traversant ensuite les prés, le GR65 se dirige vers Le Tiret, un village-banlieue des Abrets, qu’il rejoint sur une route goudronnée. Le contraste entre les espaces naturels et les infrastructures humaines se fait sentir ici, rappelant la proximité constante entre la nature et la civilisation.

Le GR65 suit un moment la route, bordée de haies verdoyantes, avant de croiser le ruisseau du Draisin. Ce petit cours d’eau, accompagné de son étang caché dans les feuillages, apporte une touche poétique au parcours, offrant une vision rafraîchissante et pittoresque.

S’ensuit une longue traversée de la plaine, où le parcours alterne entre herbe et terre battue, serpentant à travers champs et prairies. À cette époque de l’année, seules les tiges de maïs se dressent encore, formant une mer de verdure ondoyante. Cette monotonie agricole, loin d’être ennuyeuse, enveloppe parfois certains marcheurs dans une atmosphère de tranquillité et de simplicité rustique.

Section 5 : Par monts et par vaux dans la campagne

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours casse-pattes, avec la dure montée de Riboulet et quelques belles rampes en montant vers les collines.

Puis, le chemin, tantôt lisse, tantôt excessivement caillouteux, commence à s’élever légèrement parmi les haies de feuillus, offrant une alternance de sensations sous vos pas.

Il débouche près des rares habitations du hameau de La Rochette, où quelques belles maisons empreintes de charme se lovent discrètement. Ces demeures, témoins d’un passé préservé, ajoutent une touche de pittoresque à ce paysage rural. 

Une petite route quitte le hameau en traversant les prés verdoyants. Ici, des vaches paissent tranquillement, principalement des Holstein noires et blanches, ajoutant une note de vie et de mouvement au tableau. Les chiens hurleurs, omniprésents auparavant, laissent place à cette sérénité rustique. 

En bordure de la route, une croix de granit se dresse fièrement, signalant l’entrée de la Montée de Riboulet. 

La Montée de Riboulet est une épreuve qui se mérite. Sur près de 400 mètres, les pentes abruptes atteignent parfois des inclinaisons de 25%. Par temps de canicule, sans ombre pour vous abriter, cette montée peut vous faire perdre un litre d’eau en sueur. Croisant parfois des enfants empruntant cette voie deux fois par jour pour aller à l’école, vous ne pourrez qu’admirer leur endurance et leur courage.

Quand enfin vous atteignez la bifurcation du Château de Juvenin, un soupir de soulagement et de satisfaction s’échappera probablement de vos lèvres. Cette montée difficile, bien qu’éprouvante, renforce le sentiment d’accomplissement et de communion avec la nature environnante.

Depuis le sommet de la montée de Riboulet, un chemin rocailleux s’amorce et descend à travers les prés verdoyants. Ici, la nature reprend ses droits avec une diversité enfin plus marquée. Chaque caillou sous vos pas rappelle les moraines qui recouvrent presque toutes les collines de l’Isère, témoignages des efforts des paysans à défricher ces terres. Comparé aux régions de la Bièvre ou du Chambaran, où les galets abondent, cette région montagneuse montre une présence plus modérée de ces cailloux.

Le chemin descend ensuite abruptement à travers un sous-bois où dominent les chênes, les châtaigniers et les frênes, leurs branches s’entrelaçant comme pour former un dôme naturel au-dessus de vous. Vous franchissez le petit ruisseau du Biôt, dont les eaux murmurent doucement sous le passage de vos pieds.

Après avoir traversé le ruisseau, le chemin entame une remontée de l’autre côté, longeant toujours des haies de grands feuillus. Sous les châtaigniers, les tapis de feuilles jonchées au sol forment un véritable tableau automnal, ajoutant une touche de couleur à votre chemin.

À la sortie du bois, le GR65 retrouve la route près des premières maisons simples mais cossues de Vieux-Saint-Ondrans. Ces habitations modestes, imprégnées de l’histoire locale, vous accueillent dans un décor rural authentique.

Une magnifique croix de fer se dresse fièrement, plantée sur un imposant bloc de pierre, symbole de foi et de résilience au cœur de cette terre ancestrale. 

Ici, le GR65 emprunte un tronçon de route en montée soutenue avant de bifurquer pour éviter la voie asphaltée, préférant un sentier plus direct.

Le chemin grimpe avec obstination, où chaque pas est marqué par le roulement des cailloux sous vos pieds. Ces pierres, principalement des galets roulés, sont des vestiges des glaciers qui ont façonné le paysage de l’Isère au fil des millénaires, témoins silencieux de l’histoire géologique de la région.

Par bonheur, la montée sur les pierres ne s’éternise pas, et le chemin débouche dans l’herbe d’un petit plateau, aux abords du village paisible des Alimards.

La route continue alors sa montée à travers ce village éparpillé le long des prairies. Dans cette région reculée, où les villages ne possèdent ni café, ni commerce, ni boulangerie, la rencontre avec autrui est rare. Seul un tracteur ronronnant témoigne parfois de la vie agricole qui perdure. Si l’on racontait à un Parisien qu’il est possible de traverser toute la France sans croiser âme qui vive, il aurait peine à le croire. Mais ici, sur le Chemin de Compostelle français, cette solitude est une réalité : les hameaux et les petits villages semblent figés dans le temps, seuls les pèlerins et marcheurs comme vous ponctuant parfois le silence.

Section 6 : Longue traversée sur le haut des collines

Aperçu général des difficultés du parcours : quelques belles pentes, en montée sur le haut plateau, mais c’est très supportable.  

Au sortir des Alimards, un chemin de terre serpente légèrement vers le haut, frôlant délicatement le murmure du ruisseau de Combaud…

…avant de se faufiler à travers les sous-bois, où les tapis de feuilles de châtaigniers, éclatant de teintes automnales, ajoutent une touche de magie à ce tableau bucolique.

Le paysage qui s’étire devant vous est un hymne à la nature, une vaste plaine s’étalant jusqu’à l’horizon où la plaine du Rhône se déploie uniformément. L’absence du Rhône, lointain souvenir disparu depuis longtemps des temps immémoriaux, ajoute une note de mélancolie à cette étendue sans fin.

La route de terre, dans sa douce ondulation à travers les pâturages, serpente le long des haies où se dressent majestueusement chênes et frênes. C’est une campagne authentique, où la présence humaine se fait rare, ponctuée seulement par de modestes maisons paysannes qui émergent parfois à travers les haies verdoyantes.

Les châtaigniers, fidèles compagnons qui n’ont jamais abandonné ces terres, retrouvent leur nombre et leur vigueur tandis que l’on approche de Valencogne, où le goudron reprend ses droits, signant la fin de cette symphonie champêtre et le retour à une réalité plus prosaïque.

La route débouche finalement sur Valencogne, un village étendu, le plus peuplé de la région bien qu’il ne compte guère plus de six cents âmes. Curieusement, aucun commerce n’y trouve sa place. On s’interroge alors sur la vie des personnes âgées, privées de moyen de locomotion, comment survivent-elles dans ces contrées reculées ? Cette réalité explique en partie l’attrait croissant envers les mouvements politiques tels que celui de Mme Le Pen, promettant une amélioration hypothétique du pouvoir d’achat.

Les pèlerins marquent une pause bienvenue au restaurant du gîte Brocard, à l’entrée du village, juste avant d’apercevoir la discrète Croix du Brocard, presque dissimulée parmi les frondaisons.

Imposante malgré sa simplicité, l’église St Jean Baptiste, érigée à la fin du XIXe siècle, trône fièrement au cœur de Valencogne.

Non loin de ce lieu de culte, le GR65 descend en direction d’un petit étang où serpente le ruisseau de Pisse Vieille. Ce coin enchanteur, avec son étang empreint de charme et de mystère, capture à merveille l’essence paisible de ces lieux.  

Dès la sortie du village, le GR65 s’engage sur un sentier abrupt qui grimpe sous l’ombrage protecteur des grands châtaigniers, à travers les pâturages de la colline où la pente atteint par endroits jusqu’à 15%. 

Plus haut, les châtaigniers sauvages tapissent les talus. En automne, il est sage d’avoir des semelles épaisses pour affronter le sol jonché de leurs fruits. Les habitants locaux se livrent à la cueillette de ces châtaignes sauvages jusqu’à la fin octobre, profitant de cette ressource abondante et naturelle.

Au sommet de la colline, le GR65 traverse un petit plateau où s’étendent des prairies verdoyantes, bordées de charmantes haies, avant de rejoindre une modeste route de campagne.

Cette route mène au hameau de Gréhaut, un petit ensemble de maisons perdues le long du chemin, distant de seulement 7 kilomètres de Le Pin. 

Le GR65 suit ensuite la route à travers les prairies et les champs cultivés, dans une campagne dégagée où la vue s’étend à perte de vue.

Puis, il s’enfonce brièvement dans le sous-bois avant de réapparaître sur la route, atteignant finalement un carrefour marqué par la présence de la Croix Charpenne, érigée comme un sémaphore rustique au milieu des prés.

Section 7 : Transition sur le haut plateau

Aperçu général des difficultés du parcours :  parcours sans difficulté, si ce n’est une bosse sevère.

Vous cheminez à présent sur un plateau élevé où la route goudronnée serpente gracieusement à travers les prairies. Elle est humble et discrète, conçue pour les habitants locaux et les paysans, sans véhicule qui l’anime réellement dans ces contrées isolées. 

Plus loin, la route s’élève progressivement vers le hameau de Lambert. Ici, comme dans tant d’autres hameaux de la région, l’habitat se réduit souvent à deux ou trois maisons modestes, leurs façades grises se confondant avec le paysage environnant. Les hameaux dispersés comme Lambert, minuscules joyaux de l’architecture rurale, semblent figés dans le temps, témoins silencieux de la vie simple et authentique qui persiste dans ces contrées reculées. Parfois, quelques animaux paissent paisiblement dans les prés qui bordent la route.

Au-delà du hameau, un sentier rocailleux s’engage sur la crête, serpentant entre des clôtures en bois qui protègent les pâturages et les cultures. C’est un chemin qui semble interminable dans cette campagne dénudée, s’étirant sur plus d’un kilomètre à travers une nature préservée et sereine. Le chemin cahoteux invite à une introspection calme, où chaque pas résonne avec une certaine solennité, comme si le paysage lui-même murmurait des histoires anciennes. À mesure que le chemin serpente sur la crête, il devient clair que ces paysages, bien que modestes et discrets à première vue, débordent d’une beauté subtile et durable, qui imprègne chaque centimètre de cette terre. Certes, certains pourraient considérer cet endroit comme un simple bout de campagne à oublier et à quitter au plus vite, chacun ayant ses propres préférences et perceptions. Cependant, c’est là toute la beauté de la diversité humaine, n’est-ce pas ? 

Plus loin, un changement de décor se dessine : le chemin s’enfonce doucement sous une voûte de sous-bois, où prolifèrent en abondance de majestueux châtaigniers sauvages, leurs troncs droits comme droits comme des piliers de cathédrale, leurs feuilles épaisses et luisantes filtrant timidement la lumière céleste. La montée est souvent assez douce, mais parfois avec une petite bosse.

Bien sûr, tous les pèlerins ne passeront pas par ici en automne pour savourer le plaisir de marcher sur les tonnes de feuilles et de bogues éparpillées sous leurs pas. Cependant, ces arbres majestueux offrent aussi un magnifique spectacle à contempler au cours des autres saisons. 

Vous atteindrez bientôt un carrefour de chemins au lieu-dit Côte Simandre. À cet endroit, si vous vous dirigez vers Le Pin, vous pouvez choisir le chemin le plus direct. Cependant, si vous prévoyez de vous rendre au Lac Paladru, ce que l’on vous conseille vivement, ou même à Le Pin, il est recommandé de suivre le GR65, bien que légèrement plus long.

Section 8 : Descente sur le Lac Paladru

Aperçu général des difficultés du parcours : descente raide sur le lac.  

Ici, le panneau vous fait croire que vous êtes au bout de la côte. Mais non ! La côte se prolonge encore, s’étirant langoureusement sur un bon kilomètre, et à l’automne, le chemin se tapisse de milliers de châtaignes craquant sous les pas des randonneurs, ajoutant une symphonie de crépitements aux murmures de la forêt. Les feuilles mortes, dorées et pourpres, tourbillonnent dans l’air frais, créant un tableau vivant de la saison qui passe. 

Le GR65, ce sentier mythique emprunté par tant de pèlerins et amoureux de la nature, traverse le Bois de Prena. Ici, au cœur de la forêt, les arbres feuillus forment une canopée dense, où la lumière filtre à travers le feuillage avec parcimonie, créant des jeux d’ombres et de lumières sur le sol. Parfois, des clairières s’ouvrent soudainement, comme des respirations dans cette mer de verdure. Alors, les châtaigniers se taisent, laissant place aux broussailles qui s’émancipent avec plaisir, créant un fouillis charmant et sauvage. 

Plus loin, le chemin grimpe alors vers le sommet de la côte, là où les palombières se dressent telles des sentinelles silencieuses. Ces miradors, témoins d’une chasse ancestrale aux pigeons sauvages, évoquent une histoire de patience et de tradition, où l’homme et la nature jouent un jeu millénaire de traque et de ruse. 

La descente commence doucement, offrant une vue plongeante sur la forêt qui s’étend à perte de vue. Mais rapidement, la pente s’accentue, et le chemin devient vertigineux, obligeant les marcheurs à une vigilance accrue. Chaque pas doit être mesuré, chaque appui doit être sûr, alors que le sous-bois épais et les racines apparentes défient l’équilibre des plus aguerris.  

La pente s’accentue encore, atteignant un effrayant 25%, transformant la marche en une épreuve quasi cauchemardesque. Le chemin, empierré à souhait, quitte alors la forêt pour déboucher sur un des plus beaux champs de galets de l’Isère. Ce terrain, d’une beauté rugueuse, peut devenir un véritable calvaire : les pierres roulent sous les pieds, rendant chaque pas incertain, chaque avancée pénible et éprouvante.

La délivrance s’opère enfin quand le chemin rejoint la route au hameau de Brandoux. Après les défis et les péripéties de la forêt et des champs de galets, le hameau apparaît comme un havre de paix, une promesse de repos et de répit.

Ici, une direction est donnée pour le gîte des Balcons du Lac, en suivant le même chemin que le GR65. Une route s’échappe doucement vers la descente, serpentant entre des prés soigneusement clôturés où paissent paisiblement des troupeaux, ajoutant une touche bucolique à ce paysage idyllique.

Peu après, vous arrivez à une bifurcation stratégique. Le GR65 remonte sur un chemin de terre vers la droite, invitant les randonneurs à une ascension modérée. Devant vous, la route descend vers Ars. Un dilemme se pose ici : le village du Pin ne regorge plus d’hébergements comme autrefois. Jadis, une auberge accueillante offrait refuge aux voyageurs, mais ce temps est révolu. Si vous persévérez sur le chemin du Pin, il vous faudra sortir du village et parcourir encore quelques kilomètres pour trouver un abri à une distance raisonnable du GR65. Descendre sur Ars présente le même problème : il vous faudra revenir au Pin le lendemain pour reprendre votre route. Cependant, le parcours vers Ars offre une récompense visuelle : la possibilité d’admirer le magnifique Lac de Paladru.

Ayant parcouru ces deux chemins à des époques différentes, nous choisissons aujourd’hui la variante du lac. Une route très pentue descend vers le lac, plongeant rapidement dans une descente vertigineuse.

La route conduit rapidement au-dessus du très beau lac de Paladru, surnommé le “lac bleu” par les riverains pour ses eaux cristallines qui reflètent le ciel. Ce lac, quasi privé, est géré par la société du Lac de Paladru, qui réglemente l’accès des habitants, des plaisanciers, et la navigation. Certaines zones, préservées et naturelles, demeurent inaccessibles, ajoutant un mystère séduisant à ce lieu. Plus d’un millier d’habitants vivent sur ses rives, dans une harmonie paisible entre nature et civilisation.

Vous arriverez alors aux Balcons du Lac, une maison accueillante regorgeant de lits, tenue par des retraités paysans au cœur chaleureux. Ici, ânes et alpagas cohabitent en harmonie, ajoutant une touche de magie à ce havre de paix où la sérénité est reine.  

Logements

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