14: Queyrières au Puy-en-Velay

En descente vers le Puy-en-Velay

 

DIDIER HEUMANN, ANDREAS PAPASAVVAS

Nous avons divisé l’itinéraire en plusieurs sections, pour faciliter la visibilité. Pour chaque tronçon, les cartes donnent l’itinéraire, les pentes trouvées sur l’itinéraire et l’état du GR65. Les itinéraires ont été conçus sur la plateforme “Wikilocs”. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’avoir des cartes détaillées dans votre poche ou votre sac. Si vous avez un téléphone mobile ou une tablette, vous pouvez facilement suivre l’itinéraire en direct.

Pour ce parcours, voici le lien:

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/de-queyrieres-au-puy-en-velay-par-le-gr65-gr430-et-le-raccourci-de-compostelle-40536730

Tous les pèlerins ne sont pas forcément à l’aise avec la lecture des GPS ou la navigation sur un portable, d’autant plus qu’il existe encore de nombreuses zones sans connexion Internet. C’est pourquoi, pour faciliter votre voyage, un livre dédié à la Via Gebennensis par la Haute-Loire est disponible sur Amazon. Bien plus qu’un simple guide pratique, cet ouvrage vous accompagne pas à pas, kilomètre après kilomètre, en vous offrant toutes les clés pour une planification sereine et sans mauvaises surprises. Mais au-delà des conseils utiles, il vous plonge dans l’atmosphère enchanteresse du Chemin, capturant la beauté des paysages, la majesté des arbres et l’essence même de cette aventure spirituelle. Seules les images manquent : tout le reste est là pour vous transporter.

En complément, nous avons également publié un second livre qui, avec un peu moins de détails mais toutes les informations essentielles, décrit deux itinéraires possibles pour rejoindre Le Puy-en-Velay depuis Genève. Vous pourrez ainsi choisir entre la Via Gebennensis, qui traverse la Haute-Loire, ou la variante de Gillonnay (Via Adresca), qui se sépare de la Via Gebennensis à La Côte-Saint-André pour emprunter un itinéraire à travers l’Ardèche. À vous de choisir votre parcours.

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Si vous ne voulez que consulter les logements de l’étape, allez directement au bas de la page.

Aujourd’hui, la Via Gebennensis touche à son terme, marquant une étape de transition vers la légendaire Via Podiensis, qui prend son envol au Puy-en-Velay. La première partie de ce parcours reste encore profondément ancrée dans les “sucs” du Velay, ces élégants petits volcans arrondis qui parsèment le paysage comme de gros champignons, leurs dômes coiffés de sapinières grimpant jusqu’à leur sommet. Lors de cette grande descente à travers la forêt en direction de la plaine de S Julien-Chapteuil, vous découvrirez une symphonie de ruisselets et un moulin, dont les roues ont cessé de tourner depuis longtemps, évoquant une époque révolue.

À partir de St Julien-Chapteuil, le paysage opère une métamorphose. Les collines deviennent plus modestes et les grands arbres se font rares. Progressivement, la civilisation se rapproche à St Germain-Laprade. Puis, le pèlerin quitte à nouveau cette ébauche de modernité pour un retour aux charmes de la nature. En atteignant la Loire, le terme du voyage est presque à portée de main. S’ensuit une magnifique promenade le long de la Loire et de son affluent, la Borne, qui serpente jusqu’à rejoindre le merveilleux rocher d’Aiguilhe, aux portes de la ville.

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Difficulté du parcours : Les dénivelés (+240 mètres / -738 mètres) témoignent d’un parcours majoritairement en descente. Ce n’est pas une étape particulièrement ardue, excepté pour les pèlerins peu enclins aux descentes raides à travers les forêts, souvent sur des sentiers étroits. À partir de St Julien-Chapteuil, les difficultés s’estompent jusqu’à St Germain-Laprade. Toutefois, ne vous laissez pas bercer par une fausse impression de vacances, car une dernière montée vous attend avant d’atteindre la Loire, où commence une véritable, mais longue balade vers Le Puy-en-Velay.

État du GR65 : Aujourd’hui, le parcours favorise largement les chemins. Nous avons considéré l’itinéraire de Brive-Charensac au Puy comme un véritable parcours pédestre, bien qu’il comporte parfois quelques passages goudronnés le long des rivières :  

  • Goudron : 9.2 km
  • Chemins : 15.5 km

Parfois, pour des raisons de logistique ou de possibilités de logement, ces étapes mélangent des parcours opérés des jours différents, ayant passé plusieurs fois sur ces parcours. Dès lors, les ciels, la pluie, ou les saisons peuvent varier. Mais, généralement ce n’est pas le cas, et en fait cela ne change rien à la description du parcours.

Il est très difficile de spécifier avec certitude les pentes des itinéraires, quel que soit le système que vous utilisez.

Pour les vrais dénivelés, relisez la notice sur le kilométrage sur la page d’accueil.

Section 1 : Belle balade dans les “sucs” jusqu’à un moulin perdu dans la forêt

Aperçu général des difficultés du parcours : plus de 200 mètres de descente, avec souvent des pentes marquées, parfois à plus de 15%.  

 

 

Queyrières, ce petit hameau niché en dehors de l’axe principal du GR65, vous oblige à en ressortir pour retrouver le parcours balisé. Aujourd’hui encore, le départ ne pose aucun problème d’orientation, le GR65 et le GR430 étant communs sur la première partie de l’étape. Mais cela ne durera pas, et bientôt, il faut admettre que le GR65, malgré son prestige en tant que Chemin de Compostelle, n’est qu’un chemin de randonnée parmi d’autres, sans privilège particulier. 

Le parcours s’engage alors sur une route sinueuse qui descend dans un vallon étroit, où se dresse majestueusement une magnifique croix de granit, semblant bénir de sa hauteur imposante ce havre de tranquillité.  

Ici, la perspective s’ouvre sur une vue saisissante des trois “sucs” emblématiques de la région : le Mont Chanis, le Mont Rouge et le Peyre de Bard. Entre ces deux derniers, le chemin s’apprête à plonger, tel un serpent sinueux se faufilant entre les montagnes.

Plus bas, le GR65 abandonne la route goudronnée pour emprunter un chemin pierreux, où la terre presque noire contraste avec les éclats de lumière filtrant à travers les pins et les feuillus épars. Chaque pas sur ce chemin accidenté semble vous rapprocher un peu plus du cœur sauvage de cette nature indomptée.   
La pente devient alors très sévère, et partout où se porte le regard, de petits sucs émergent, dispersés tels des champignons magiques dans cette immensité verdoyante. Ces monticules, dont nous ignorons parfois même les noms, ajoutent une touche de mystère à ce paysage envoûtant.

Plus bas, devant vous, se dessine le village de Monedeyres, avec ses maisons grises et ses toits de tuiles brunâtres, créant une harmonie de couleurs qui se fondent parfaitement dans l’environnement naturel.

Après avoir traversé des clairières baignées de lumière, le chemin s’enfonce dans le sous-bois, où les frênes abondent, accompagnés d’érables majestueux, de quelques pins et même de charmilles, ces dernières rares dans la région. 
Bientôt, le chemin atteint les premières maisons du village de Monedeyres. Ici, des demeures rurales insolites et à thèmes, voire troglodytes, se dressent, reflétant l’originalité de certains architectes novateurs.
Le chemin croise pour la première fois la rivière Sumène, une rencontre qui se répétera à maintes reprises au fil de l’étape.
Monedeyres est un village remarquable, composé de superbes maisons en pierres volcaniques, déclinant tous les tons du clair au basalte noir. Pour accentuer cette unité visuelle, tous les toits sont recouverts de tuiles brunâtres, comme si un jour les habitants avaient décidé collectivement de remplacer leurs anciennes protections de lauzes ou de phonolites.
Ici, vous pourriez rencontrer quelqu’un prêt à vous narrer l’histoire peu catholique de l’église du village. En 1862, la commune de Queyrières est créée. À cette époque, Monedeyres est déjà un bourg important, mais dépourvu d’église, alors que Queyrières en possède une. Les deux villages parlent des patois différents. Aller à la messe à Queyrières est difficile, surtout pour les personnes âgées en sabots, particulièrement en hiver. De plus, l’église de Queyrières tombe en ruines. Les habitants de Monedeyres décident alors de bâtir leur propre église à leurs frais. Achevée en 1914, l’église demeure sans prêtre. Ils envoient un jeune du village au séminaire, mais il ne termine jamais ses études. L’évêque, peu coopératif, refuse de consacrer l’église, jugeant celle de Queyrières suffisante. Des missionnaires viennent parfois pour dire la messe, mais aucun prêtre titulaire n’est nommé, l’église restant non consacrée. Ainsi, l’église, jamais consacrée, est entretenue par les villageois. Chaque année, trois repas sont organisés dans cette église païenne. En septembre, on y déguste la soupe aux choux. Ces histoires de rivalité entre les villages ont inspiré Jules Romains, le célèbre écrivain local, pour son livre “Cromedeyre le Vieil”. 
Le parcours sort de ce village enchanteur, incontestablement l’un des joyaux que l’on peut découvrir sur la Via Gebennensis, et probablement un des plus captivants de la Haute-Loire.
Il s’étire un instant encore sur la route qui s’enfonce doucement dans le vallon, frôlant une antique croix de granite, témoin immobile des siècles écoulés.
Après un bref périple sur l’asphalte, le GR65 trouve son chemin en bifurquant vers la forêt. Sur votre gauche, se dresse le majestueux suc de Peyre de Bard, émergeant de la végétation dense et pointant vers le ciel infini.
Le large chemin s’incline avec détermination au milieu des frênes, des érables et de la charmille, vous invitant à une promenade enchanteresse au cœur d’une nature sauvage et généreuse.
Bientôt, sur votre droite, se dévoile le Suc de Mont Rouge, un autre monticule volcanique qui embrasse le vallon. Vous vous aventurez alors sur le chemin du Mont Rouge, un chemin jalonné des marques rouges et blanches du GR et de la coquille de Compostelle.
Puis, sur quelques centaines de mètres, la pente se fait encore plus abrupte, atteignant près de 20%, jonchée de grosses pierres qui entravent le chemin à travers une végétation luxuriante. 
La végétation est si épaisse qu’il vous est difficile d’apercevoir un affluent de la Sumène, caché dans cette nature indomptée.  
Parfois, les érables se serrent si étroitement qu’ils semblent pousser en grappes, formant un véritable ballet de verdure. Jusqu’ici, le parcours ne se distingue guère des autres chemins de la région, tous marqués par les signes distinctifs des GR ou encore par la coquille de Saint-Jacques. 
Mais, juste en dessous, survient le moment d’une décision cruciale. Le GR65 et le GR430 s’écartent du Chemin de Compostelle. Pourquoi donc ? Ils offrent une aventure différente, vous incitant à découvrir les anciens moulins et, surtout, à gravir le Suc de la Tortue et à visiter les orgues basaltiques du Suc de Chapteuil, couronnées par une forteresse majestueuse. Si le temps ne vous presse pas, l’exploration en vaut la peine. Cependant, les Amis de Compostelle vous ont tracé un itinéraire tout aussi impressionnant, mais plus concis. Ainsi, suivez les coquilles du chemin de Compostelle. Tandis que le GR65 et le GR430 remontent vers la route menant au village de La Faye, le Chemin de Compostelle continue tout droit vers le moulin de Guérin.
Ici, le chemin menant au moulin est très bien indiqué. Dès la bifurcation, un sentier monte abruptement, bien que brièvement, à travers la forêt où s’élancent de grands sapins pectinés, des hêtres imposants et des érables voluptueux. Ce n’est plus la sapinière traditionnelle, mais une forêt plus mixte, où chaque arbre semble raconter son propre conte millénaire.
Une barrière marque le sommet de la montée, signalant la fin d’un périple ardu et le début d’une découverte pittoresque. Juste en dessous, niché dans une clairière verdoyante, se trouve le moulin de Guérin, accessible par de petits escaliers de bois qui semblent inviter le visiteur à un voyage dans le temps. Érigé au début du XXe siècle par un meunier nommé Guérin, ce moulin a vu sa roue tourner inlassablement jusqu’aux années 1960. Hélas, aujourd’hui, la roue ne danse plus sur les flots, et les trieuses de blé et d’orge se sont tues, laissant place à une nostalgie palpable.

Mais, malgré l’absence de ce bruissement mécanique, le site demeure un lieu d’enchantement. Les visiteurs sont incités à flâner le long des petits canaux sinueux qui, autrefois, guidaient l’eau de la rivière vers le moulin. Ici, la fraîcheur règne en maître, et la sérénité imprègne l’air. Chaque pas résonne de la grâce du passé, chaque souffle se mêle à l’essence des souvenirs d’une époque révolue.
Un sentier amorce sa descente vers St Julien-Chapteuil, juste sous l’ombre bienveillante du moulin.
Depuis les abords du moulin, le gargouillis cristallin de la Sumène se fait entendre, ajoutant une note de mélodie naturelle à l’atmosphère paisible. Le sentier serpente alors de l’autre côté du ruisseau, où une table de piquenique semble attendre les voyageurs fatigués, offrant un lieu de repos idéal pour savourer la quiétude environnante.
Un petit talus, soutenu par des rondins de bois, permet de retrouver un sentier qui surplombe légèrement le paysage.
Puis, avec une douceur presque poétique, le sentier redescend vers le ruisseau, comme pour rappeler au marcheur que la beauté réside autant dans les montées que dans les descentes, dans la constance du voyage autant que dans ses étapes.

Section 2 : A St Julien-Chapteuil, chez Jules Romains

Aperçu général des difficultés du parcours : près de 200 mètres de descente, avec des pentes marquées du côté de la Chapuze. 

 

Le sentier se faufile alors en gambadant, plongeant de manière soutenue dans la végétation luxuriante vers le ruisseau, sans toutefois le traverser.   
Ensuite, il s’égare légèrement au-dessus du ruisseau, serpentant au milieu des feuillus et des nombreux épicéas. Les érables, toujours présents, s’associent à des hêtres majestueux et de véritables charmes, et non la charmille habituelle, une rareté qui mérite d’être soulignée. Quelques châtaigniers sauvages pointent aussi leur nez par ici. Les frênes, quant à eux, ont disparu, ne se plaisant que rarement dans ces forêts compactes.  
Peu après, le murmure apaisant de la rivière s’éteint progressivement, dans une pente plus abrupte, parsemée de schistes et de grandes pierres calcaires polies. La végétation, dense et impénétrable, refuse obstinément la lumière du jour, préservant un sanctuaire sauvage. L’unique trace d’intervention humaine se manifeste à travers des murets de pierres sèches, discrètement assemblés à la hâte pour empêcher le sol de s’effondrer.  
Plus haut, la pente s’adoucit quelque peu, mais le sentier demeure parsemé de larges pierres, comme autant d’obstacles dans cette nature sauvage à la fois compacte et diffuse. Ces rochers, semblables à des sentinelles immuables, racontent une histoire millénaire gravée dans la terre et les souvenirs des anciens pèlerins. On avance avec précaution, en quête de stabilité dans ce chaos minéral qui ne se soumet qu’à la patience du marcheur. 
Tout au long de la montée, des murs de pierres sèches, vestiges d’une époque révolue, soutiennent un talus qui semble défier les lois de la gravité. Ces ouvrages d’art, témoins silencieux du savoir-faire ancestral, confèrent au paysage un caractère à la fois majestueux et fragile. C’est peut-être là l’un des rares endroits où la nature, encore vierge et indomptée, se dévoile sur une telle distance le long du Chemin de Compostelle, tous pays confondus. 
Au sommet de la colline, le panorama ne change guère, et le chemin s’incline avec fermeté vers La Chapuze, s’enfonçant dans le sous-bois. Tout au long de ce trajet, le Chemin de Compostelle est balisé avec soin par les célèbres coquilles, guidant ainsi les pèlerins parmi de nombreux autres sentiers prisés des vététistes. Cette signalisation devient un fil d’Ariane dans ce dédale sylvestre, rassurant les âmes errantes en quête de spiritualité et de découverte.
Le sentier, souvent jonché de pierres, témoigne de la rudesse de la nature environnante. La végétation, dense et omniprésente par endroits, se fait plus discrète à d’autres, laissant apparaître de majestueux peupliers qui s’élèvent vers le ciel. Ces arbres, tels des gardiens solitaires, ajoutent une touche de splendeur à ce paysage austère et pourtant enchanteur.  
En redescendant, le chemin émerge du sous-bois, dévoilant une magnifique maison de pierre restaurée avec soin. Son charmant petit jardin, fleuri et odorant, semble inviter le voyageur à une pause bien méritée. Ce havre de paix, contraste saisissant avec la rudesse du parcours, offre une vision idyllique, rappelant la douceur de vivre et la beauté des choses simples.
Le bitume usurpe peu à peu la place de la terre battue, marquant la descente abrupte vers les sommets du village. Ici, la pente se fait sévère, défiant la volonté des marcheurs et des cyclistes.
Les peupliers et les frênes, tels des gardes majestueux, dressent leurs silhouettes imposantes en formant des haies d’honneur. Leurs cimes se perdent dans les hauteurs du ciel, obligeant le regard à s’élever pour apercevoir leur extrémité.  
Ce hameau ne possède pas réellement de cœur battant, de centre névralgique. Dispersé sur les hauteurs, il se dévoile par des habitations isolées, construites avec ces pierres volcaniques si caractéristiques. À l’horizon, se découpe le profil du Suc de la Tortue, passage obligé des sentiers de grande randonnée GR430 et GR65.

La Chapuze résonne dans les mémoires des biographes, car c’est en ces lieux qu’est né Henri Farigoule en 1885, plus connu sous le pseudonyme de Jules Romains. Cet homme aux multiples talents, poète, romancier, dramaturge et même chercheur scientifique par intermittence, nous a légué une œuvre colossale. Parmi celle-ci, l’épopée relativement méconnue des “Hommes de bonne volonté” (27 volumes) et la pièce de théâtre “Knock ou Le Triomphe de la médecine”, créée à Paris en 1923 avec Louis Jouvet comme metteur en scène. Et comme dirait Knock, “Est-ce que ça vous chatouille ou ça vous gratouille” ?

Un chemin de terre escarpé, à la pente vertigineuse, coupe les lacets de la route principale traversant le village. Au loin, St Julien-Chapteuil se dessine, son clocher pointant fièrement vers le ciel. 
En contrebas du village, la route franchit le ruisseau de la Sumène, que vous avez traversé à maintes reprises depuis Queyrières.
Sur près d’un kilomètre, la route s’étend devant vous, bordée de lotissements récents, témoins de la sérénité et du bon goût qui caractérisent la région. Chaque maison semble racontée par un architecte amoureux des lieux, où la modernité se marie avec une élégance rustique.
À l’entrée du bourg, vous pénétrez dans le quartier relativement récent de la Croix Blanche. Ici, la nouveauté se fond dans le paysage comme une toile fraîchement peinte, ajoutant une touche contemporaine au charme ancien.
Sur la colline se dresse fièrement la grande église du bourg. Elle veille sur ses habitants depuis des siècles, témoin immuable de leur foi et de leurs histoires. À l’entrée du bourg, le Chemin de Compostelle rejoint le GR430 et le GR65, après une petite escapade parmi les “sucs” volcaniques, ces bosses de basalte qui ponctuent le paysage comme des sentinelles silencieuses.
Rejoignons notre grand Jules Romains à l’entrée du bourg. Trois ruisseaux coulent dans cette cuvette, et de charmants ponts de pierre permettent d’accéder à la ville haute. Ce lieu est dédié à la mémoire de Jules Romains, gloire locale montée à Paris, qui aimait séjourner ici sans y avoir vraiment vécu. L’Office du tourisme propose un livret-circuit des lieux préférés de l’auteur, de sa maison natale à l’hôtel du bourg où il aimait séjourner, en passant par la maison des copains dans la forêt de Meygal.
Si vous avez le temps, gravissez la colline depuis le ruisseau pour atteindre le vieux bourg et sa magnifique église, bâtie sur un rocher abrupt dominant la vallée. On peut imaginer qu’elle fut autrefois fortifiée. Fondée par les bénédictins à la fin du XIe siècle, cette abbaye romane a été profondément remaniée au XVIIe siècle, transformant ses voûtes romanes en gothiques. Au XIXe siècle, une crypte, un presbytère et un clocher furent ajoutés, renforçant son caractère majestueux.
Cependant, le GR65 ne monte pas au centre du bourg. Il préfère serpenter le long du ruisseau, passant devant de belles maisons grises en pierre, dans un cadre romantique et accueillant. L’atmosphère y est empreinte de sérénité, chaque pierre racontant une histoire, chaque ruelle invitant à la découverte.
Avant d’atteindre un rond-point à la sortie du bourg, près de la mairie, de nombreux pèlerins s’arrêtent ici, trouvant réconfort et repos dans ce bourg hospitalier. À la sortie, le GR65 suit le trottoir le long de la route départementale, guidant les marcheurs vers la banalité des banlieues.
La sortie du bourg semble interminable, un kilomètre de route s’étirant devant vous. Vers la fin, la route passe près d’un supermarché, ce temple moderne de la civilisation, où le pèlerin, isolé du monde presque toute la journée, trouve une joie inattendue et un réconfort bienvenu.

Section 3 : Ondulations entre prés et sous-bois

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours en ondulations, mais les pentes ne dépassent pas 15%.  

Le GR65 s’étire en une ligne droite interminable, dénuée d’âme, où le temps est suspendu dans une monotonie languissante. Ici, rien ne se passe, le silence parfois troublé par le rare passage d’une voiture.  
Cependant, au bout de cette morne errance, le GR65 s’échappe de la route pour s’engager sur un chemin de terre. Là, le paysage commence à se métamorphoser, retrouvant les plaisirs simples et authentiques de la campagne. 
Le décor se transforme soudainement. Les charmants “sucs” et les forêts profondes, témoins silencieux d’une nature enchantée, sont désormais relégués au passé. À leur place s’étendent des prés et des haies sans grand caractère, parsemés de frênes anarchiques. Pourtant, sur les collines avoisinantes, les forêts demeurent verdoyantes et denses, comme pour rappeler la beauté sauvage qui persiste aux marges du chemin.  

Puis, la froide banalité des champs de maïs s’impose, omniprésente sur le Chemin de Compostelle en France, un rappel cruel parfois de l’uniformité agricole. La pente s’accentue, entraînant les pèlerins vers la rivière.

Parfois, défiant l’omniprésence des frênes, des peupliers noirs et de majestueux érables surgissent, apportant une variation bienvenue. De magnifiques châtaigniers centenaires, avec leurs troncs imposants, se dressent comme des sentinelles du passé, offrant un spectacle digne d’admiration pour tout observateur attentif.  

Plus bas, le chemin atteint les rives de la Sumène. Il traverse le ruisseau sur un pont étroit en béton, sans garde-fous, une invitation audacieuse à franchir ce passage périlleux. À vos risques et périls, s’aventure qui veut sur cet édifice précaire.

La Sumène, depuis son départ de Queyrières, n’a guère augmenté son débit. Elle somnole, paisible, sous l’ombre bienveillante des frondaisons.   

Les frênes omniprésents et les plus rares érables dominent toujours les rives du chemin, imposant leur règne silencieux. Les autres feuillus n’ont guère droit à l’existence.

La promenade, ainsi abritée par ces géants de verdure, devient un enchantement. À quelques pas du ruisseau, à l’ombre protectrice des grands arbres, vous pourrez voir s’élever majestueusement la paroi rocheuse d’Eynac.

Un peu plus loin, la pente, quoique plus accentuée, reste raisonnable, menant d’abord par un large chemin de terre, puis sur du goudron, jusqu’au hameau.
Dans le joyau qu’est le hameau d’Eynac, les maisons émerveillent par leur diversité, où toutes les nuances de pierres volcaniques rivalisent de splendeur. Du trachyte clair au basalte noir, ces constructions sont le témoignage d’un savoir-faire ancestral, magnifiant le talent des architectes et bâtisseurs d’autrefois.  
La route s’élève au-dessus du hameau, laissant derrière elle les incroyables orgues basaltiques. Ces formations, défi naturel complexe, échappent souvent à la compréhension des géologues, mais offrent un spectacle à couper le souffle.
Derrière les imposantes colonnes de basalte, la route se glisse en une pente abrupte jusqu’à rejoindre la rivière Sumène. 
Là, la rivière continue de charrier, inlassablement, des galets de basalte, polis et adoucis par le passage des siècles.
À partir du pont, l’enthousiasme cède la place à l’endurance : il faut suivre une route sinueuse et raide qui s’élève avec une pente oscillant entre 10 % et 15 % sur près d’un kilomètre. La forêt ici est un mélange harmonieux de feuillus locaux et de conifères. Épicéas et pins se dressent fièrement, trouvant leur place dans ce paysage sauvage.
Au sommet de cette rude montée, la dense forêt de conifères se retire, laissant place aux feuillus épars qui reprennent leurs droits à l’approche de Trournecol.

Une croix massive, sculptée dans le granit et érigée sur un socle de basalte, marque le sommet de la colline. De là, s’étendent à perte de vue les douces ondulations des collines entourant la cuvette du Puy-en-Velay.   

Depuis un petit plateau, la route plonge ensuite en une pente soutenue vers les habitations éparses du hameau de Tournecol.
Le patrimoine de ce hameau se distingue par l’abondance de roches volcaniques, omniprésentes dans les demeures, la fontaine et l’antique four à pain. Seule la crèche naïve semble détonner, sculptée avec tendresse dans le bois.
La route quitte progressivement le hameau, s’élève une dernière fois au sommet de la butte avant de redescendre gracieusement à travers les prés verdoyants.

Section 4 : La variante de Gillonay et la Via Gebennensis se rejoignent ici

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans problème, les pentes présentes sont en descente, surtout sur le goudron. 

Il y a encore ici un petit tronçon en forte pente…  

… avant que la route ne se fasse plus douce, se déroulant comme un ruban à travers les prairies. Les champs cultivés, rares et épars, s’étendent timidement entre les bosquets de feuillus qui parsèment le paysage. À l’horizon, les collines se drapent d’une dense forêt, majestueuse et impénétrable, offrant un contraste saisissant avec les espaces ouverts.

La route descend alors à Marnhac.   

Devant vous le Velay se dévoile avec grandeur, ses paysages parsemés de “sucs”, ces pitons volcaniques qu’on appelle aussi “gardes”. Ils veillent silencieusement sur les plaines environnantes. À l’horizon, la barre du Velay se profile, invitant les pèlerins à poursuivre leur quête sur le Chemin de Compostelle, après le passage au Puy-en-Velay.   

La route vous conduit à travers un village où les pierres volcaniques, chargées d’histoire, témoignent de leur robustesse et de leur caractère. L’âme agricole de ce lieu se ressent à chaque coin de rue, malgré l’absence de commerces, une réalité commune à cette région depuis bien longtemps. Les maisons et les murs, bâtis avec ces roches sombres et denses, racontent une histoire de résilience et de tradition. 
En quittant le village, une croix de pierre marque l’entrée d’un chemin ardu. Ce chemin, jonché de pierres de basalte, dévale abruptement vers la plaine, tel un torrent de pierres. La descente est un défi, chaque pas doit être mesuré, chaque pierre contournée avec prudence. 
Au terme de cette descente marquée, le chemin rencontre le murmure apaisant du ruisseau de Trende. Modeste et discret, ce cours d’eau serpente à travers la plaine, apportant une note de fraîcheur et de sérénité à ce paysage de pierres et de verdure.
La D150, une semi-autoroute, serpente en direction du Puy, tandis que le chemin, plus humble, bifurque de l’autre côté, escaladant doucement une petite colline.

Cette ascension modeste mène au lieudit Le Broussillon, point de convergence des deux GR65 : la variante de Gillonay, revenant de l’Ardèche, et la traditionnelle Via Gebennensis que vous avez suivie jusqu’ici. C’est également ici que le GR430, le Chemin de St Régis, suit votre parcours, partagé depuis Tence et bien avant Montfaucon-en-Velay, non sans quelques malentendus.  

De cette colline, une large avenue de terre battue descend vers la plaine, dévoilant un complexe industriel significatif. Des dizaines de petits établissements peuplent cette zone, autrefois dominée par la grande pharma américaine Merck Sharp and Dhome, jusqu’en 2013. Désormais, le groupe Fareva a repris les lieux, se spécialisant dans la production de génériques.
Le chemin longe ensuite la D150 avant de bifurquer en direction de St Germain-Laprade.
Plus loin, il traverse la banlieue, pour aboutir à un carrefour à l’entrée de la cité, comptant 3’500 habitants. 

Section 5 : Devant vous s’annonce la Loire

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours avec une petite bosse. 

La petite ville moderne qui s’étend le long de la route peut sembler banale de prime abord, mais elle regorge de commerces essentiels, un avantage non négligeable.  

Pour apprécier véritablement le charme de cette cité, il faut s’aventurer dans ses petites ruelles pittoresques où le passé et le présent se mêlent harmonieusement.   
L’église St Germain, inscrite au registre des monuments historiques, est un joyau architectural. Érigée au XIIème siècle dans un style roman, elle a vu s’ajouter, au fil des siècles, des éléments gothiques, jusqu’aux dernières retouches du XXème siècle. Son clocher distinctif et son intérieur sombre créent une ambiance typiquement romane, offrant une beauté originale et mystique.   
Depuis le XIIème siècle, des barons se sont succédé dans ces terres, laissant leur empreinte historique. Aujourd’hui, le château, niché au cœur d’un parc verdoyant, reste privé et interdit aux visites, préservant ainsi son mystère et son prestige.
Pour retrouver le GR65, il faut redescendre du vieux village et suivre la route qui mène vers un rond-point à la sortie du bourg.  
Ici, le GR65 emprunte une longue route rectiligne, offrant une traversée sans fin apparente. Heureusement, cette voie n’est pas une grande route départementale, épargnant ainsi les pèlerins de la circulation dense.  
Plus loin, le chemin passe par le lieu-dit La Prade, une banlieue tranquille de Saint Germain-Laprade, offrant un paysage paisible et champêtre.  

En face, la vaste zone industrielle s’étale le long de la semi-autoroute, occupant la grande plaine dominée par les “gardes” qui se dressent à l’horizon, comme des sentinelles silencieuses surveillant la modernité qui s’étend à leurs pieds.  

Un peu plus loin, la route longe le propret cimetière St Régis et sa quiétude.
Le GR65, semblable à un vieux compagnon de route, s’échappe pour une dernière escapade à travers les bois et les champs avant de plonger dans l’effervescence urbaine. Brives-Charensac, cette vaste banlieue du Puy-en-Velay, se situe à près de trois kilomètres d’ici, comme une promesse d’arrivée imminente pour le marcheur fatigué.
C’est presque un kilomètre de montée, une ascension qui s’échelonne sur une pente assez prononcée, oscillant sur un chemin entre sous-bois mystérieux et haies rigoureuses. Les arbres, sentinelles silencieuses de ce chemin, changent progressivement leur composition. Si les frênes demeurent fidèles, les érables se retirent, cédant leur place à une symphonie de châtaigniers, de chênes robustes et de pins majestueux.  
L’ascension est revigorante, une paisible immersion dans un sous-bois enchanteur, où chaque pas semble une invitation à la méditation. Le marcheur se trouve entouré d’une végétation luxuriante, une véritable étreinte de la nature qui murmure des secrets anciens.
La vue s’étend majestueusement sur la zone industrielle en contrebas, un rappel saisissant de la dualité entre nature et industrie, entre le calme des hauteurs et l’activité fébrile des plaines.
Au sommet de la colline, le chemin émerge des bois pour rencontrer le Chemin de Doue, une transition presque théâtrale de l’ombre à la lumière, de l’intime au grandiose.

Vous arrivez ici dans un univers de “gardes”, ces collines boisées jusqu’à leur sommet, veillant sur des prairies émeraude. À leurs pieds s’étend Brives-Charensac, et au-delà, la ville s’épanouit, vibrant d’une vie propre.

Ici encore, il faut être attentif à la période des foins, car la trace du chemin disparaît, et on pense qu’il vaut mieux traverser les prés, à voir le signe rouge et blanc du GR. Erreur ! Le GR65 tourne et il faut viser la haie et descendre le long de cette dernière 

Le chemin quitte donc rapidement les prés pour longer une haie de feuillus, formant un corridor de verdure apaisant. 
Sur le chemin, on croise surtout de robustes chênes, dont les troncs noueux racontent des siècles d’histoire, et de gracieux frênes, élancés et élégants. Ces arbres, véritables gardiens du sentier, offrent un spectacle saisissant de majesté et de sérénité.
Au bas de la descente, le chemin frôle le village de Malescot, blotti sur une “garde” boisée. 
Le chemin reprend ensuite une douce descente, s’enfonçant dans un sous-bois dense et sombre. Ici, les arbres forment des couronnes sur vos têtes, créant une voûte naturelle qui filtre la lumière, enveloppant le marcheur dans une pénombre mystérieuse et protectrice. 
Plus loin, le sous-bois se raréfie et le chemin ondule doucement le long des haies de feuillus. Cette partie du parcours offre un répit visuel, une transition entre l’obscurité dense et les espaces plus ouverts, où le regard peut s’égarer et l’esprit vagabonder.
Peu après, le GR65 quitte définitivement le bois pour descendre sur la route en direction de Brives-Charensac et de la Loire. Cette dernière section du chemin, baignée de lumière, annonce l’approche de la civilisation, où la nature cède progressivement sa place à l’urbanité.

Section 6 : Balade le long de la Loire et de la Borne

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.  

 

 

Le GR65 arrive alors en ville de Brives-Charensac (4’100 habitants) près de la Loire, et nous ramène, soudainement, dans le tumulte vibrant de la civilisation. Les ponts ici ne sont pas de simples structures de pierre et d’acier, mais les dépositaires de noms et d’histoires, inscrits dans la toponymie locale qui divise la rivière en deux entités : Brives et Charensac. En celte, “brivas” signifie “pont”.  

La Loire, avec une grâce presque mystique, se transforme rapidement de rivière à grand fleuve, une métamorphose presque imperceptible. Née à seulement 50 kilomètres d’ici, au Gerbier de Jonc, elle garde encore des vestiges de son passé, comme le vieux Pont des Chartreux. Ce pont, mentionné dès le XIIIe siècle, gît aujourd’hui en ruines, témoin silencieux des siècles écoulés. À l’époque, ce pont à péages s’étirait sur une centaine de mètres avec ses 89 arches majestueuses. Le temps, impitoyable, l’a malmené : au XVIe siècle, une inondation en emporta une arche, puis deux autres disparurent peu après. La fin du XVIIe siècle lui porta le coup le plus sévère, laissant seules deux arches rescapées de la destruction totale.    

Le GR65 traverse la Loire sur le Pont de Galard, une structure qui semble résister au temps avec une résilience presque héroïque. Ce pont, lui aussi plongé dans les affres de l’histoire, fut reconstruit à la fin du XVIIIe siècle grâce aux efforts de Monseigneur de Galard, évêque du Puy et Comte du Velay. Cet homme visionnaire obtint des Assemblées du Velay et du Languedoc les fonds nécessaires pour ériger ce monument. Aujourd’hui, le pont actuel de Brives-Charensac, portant fièrement le nom de Pont Galard, s’étend sur 97 mètres de long et 9 mètres de large, avec ses cinq arches et deux arceaux, un hommage éternel à son bienfaiteur. Le GR65 descend sous le pont par des escaliers au niveau de la rivière, comme une invitation à explorer l’histoire enfouie sous chaque pierre.
Le Puy, gardien de promesses encore lointaines, se dessine à plus de cinq kilomètres d’ici, et le parcours suit la jetée le long de la rivière, une scène presque paisible, empreinte d’une sérénité méditative.
Un chemin de terre passe devant une médiathèque, symbole de savoir et de quiétude, puis longe une imposante retenue d’eau, un miroir liquide capturant le ciel.
Il serpente ensuite le long de la Loire, bordée d’une majestueuse haie d’érables argentés, plantés en nombre au bord de la rivière et plus loin, vers la Borne. L’eau, ici, est interdite aux baigneurs, transformant la rivière en une muse silencieuse et intouchable.
Cette promenade tranquille, utilisée surtout par les propriétaires de chiens, s’anime de la vie simple et quotidienne. Un peu plus loin, un petit pont enjambe un ruisselet, et le chemin longe une zone de sport, comme une transition entre le naturel et le façonné, entre le calme et l’activité humaine.
Sous les érables majestueux, l’allée mène avec grâce au Pont de la Chartreuse. Brives-Charensac, c’est une saga de ponts, tissée avec le fil du temps. Jadis, pas moins de cinq ponts enjambaient la Loire impétueuse. Cette rivière, capricieuse et puissante, a connu maintes crues dévastatrices qui, au fil des siècles, ont emporté ces ouvrages d’art. Le Pont de la Chartreuse, lui aussi, raconte une histoire fascinante. À l’origine en bois à l’époque des Celtes, il fut remplacé par un pont de pierre sous l’ère romaine, servant alors de péage pour traverser la rivière. Au début du XIIIe siècle, il est mentionné sous le nom de “Pont Plancher”, sans doute en raison de son tablier en bois. L’actuel pont, reconstruit en maçonnerie au XVe siècle, comptait initialement cinq arches. La Loire capricieuse en détruisit une en 1790, remplacée par une rampe d’accès. Classé monument historique depuis 1914, il est désormais très étroit, ne mesurant que deux mètres de large. La circulation y est impossible, d’autant qu’une crue en 1980 a également emporté l’accès sur l’autre rive.

La promenade s’éloigne alors du Pont de la Chartreuse pour un sentier étroit, vous plongeant dans un cadre où les routes bitumées ne trouvent pas leur place. Le chemin continue de longer la Loire, bien que cette dernière demeure invisible.

Bientôt, le sentier côtier vous conduit près des nouvelles infrastructures de la RN88, ce grand axe qui relie Le Puy-en-Velay à Saint-Étienne, puis à Lyon. Si vous aviez arpenté ces lieux il y a quelques années, vous peineriez à reconnaître les lieux. Jadis théâtre d’une grande confusion et de nombreux embouteillages, l’endroit est aujourd’hui transformé en un espace où règne l’ordre et la fluidité.    

Le parcours s’étire alors le long de ce complexe routier, passant sous une bretelle.
Ici, vous avez quitté la Loire pour faire la connaissance d’un autre cours d’eau : la Borne. Cette belle rivière accompagne désormais votre marche, serpentant et contournant Le Puy-en-Velay par les hauteurs au sud de la ville.
Le parcours arrive plus loin à la plaque tournante du nœud routier de la ville. Mais, rassurez-vous, il ne s’engouffrera pas dans le tunnel qui avale les véhicules. 
Il se contentera de suivre, sur une bande étroite, l’ancienne grande voie d’accès à la ville, passant peu après sous la ligne de chemin de fer.
Un chemin s’égare alors quelque peu dans la nature sauvage, longeant avec une certaine nonchalance la Borne, qui murmure à ses côtés.
…jusqu’à atteindre le stade de rugby, fier repère du club de la ville.
À la sortie du stade, le GR65 passe sous un pont où transite un boulevard, et gagne un parc verdoyant. C’est dans cette région que se trouvent l’hôpital et un grand centre commercial, carrefour de modernité.
La Borne, toujours joueuse, continue de sautiller joyeusement à vos côtés, ajoutant une mélodie aquatique à votre promenade.
À la sortie du parc, le GR65 franchit la Borne sur une jetée de ciment, offrant un panorama paisible sur cette rivière aimée des pêcheurs et des amoureux de la nature. Sauvage, la Borne séduit par ses multiples facettes : fraîche et accueillante en été, tumultueuse et en crue à l’automne, et figée sous la glace en hiver.
Le parcours remonte alors le gué Sainte-Marie, plaçant cette fois la Borne sur la gauche du randonneur, un compagnon fidèle mais changeant.
Plus loin, la Borne se fait capricieuse, se précipitant en cascades scintillantes d’un plan d’eau perché en hauteur, un spectacle naturel enchanteur.
L’eau devient sombre et brune, longeant l’agréable promenade où les feuillus semblent patauger joyeusement dans cette eau trouble, ajoutant une touche de vie à ce tableau.
Peu après, un boulevard traverse la rivière, et le parcours s’engouffre sous une arche du pont, marquant une transition entre la nature et l’urbanité.
C’est alors que se dévoile l’emblème de toutes les cartes postales du Puy et des photographes amateurs : la statue rouge de Notre-Dame de France, majestueuse, trônant sur la colline et veillant sur la ville. En contrebas, le clocher de la cathédrale pointe vers le ciel, ajoutant une note de solennité à ce panorama.
Alors ici, pour varier un peu et détourner l’attention du marcheur, le parcours retourne de l’autre côté de la Borne, offrant une nouvelle perspective sur cette rivière indomptée.
Il poursuit tranquillement sa promenade le long de la rivière, sous l’ombrage bienveillant des grands arbres, une balade apaisante qui va bientôt toucher à sa fin.
Car, au bout de l’allée, sur une vaste place, se dévoile alors l’autre merveille de la ville, entre terre et ciel : le rocher de S Michel d’Aiguilhe, un spectacle époustouflant.
Sous les saules, les platanes et les érables argentés, la place débouche sur le Pont Tordu, une autre curiosité pittoresque du parcours.

À Aiguilhe, vous êtes à deux pas du centre-ville. Si vous avez le temps, profitez d’une journée supplémentaire pour visiter cette extraordinaire ville du Puy-en-Velay, où chaque coin de rue respire l’histoire et la beauté.    

Logements officiels sur la Via Gebennensis

 

  • Les Yourtes de la Chapuze, La Chapuze; 06 87 49 14 25 ; d’hôtes, repas, petit déj.
  • Marinette Roubin, Maisonneuve, St Julien-Chapteuil; 04 71 08 75 48/06 64 63 75 55 ; Ch. d’hôtes, repas, petit déj.
  • André Gallien, 7 Rue de Granges, St Julien-Chapteuil; 04 71 08 75 40/06 84 21 41 19 ; Ch. d’hôtes, repas, petit déj.
  • Hôtel Barriol, St Julien-Chapteuil; 04 71 08 70 17 ; Hôtel, repas, petit déj.
  • La Glycine, Marnhac; 04 71 03 52 39/ 06 59 13 92 90 ; Ch. d’hôtes, repas, petit déj.
  • Camping municipal, Brives-Charensac; 04 71 09 10 18 ; Gîte, petit déj.
  • La Maison des Chartreux, 6 Rue St Vozy, Brives-Charensac; 04 71 02 18 11/06 17 49 32 75 ; d’hôtes, repas, petit déj.
  • Hôtel Deltour, 4 Rue Genebret, Brives-Charensac ; 04 71 05 92 23 ; Hôtel, repas, petit déj.
  • Gîte Du Pèlerin St Jacques, Rue du Colonel Polignac 28, Le Puy-en-Velay; 04 71 09 43 92/06 37 08 65 83 ; Gîte donativo
  • Auberge de Jeunesse, Centre Pierre Cardinal, 9 Rue Vallès, Le Puy-en-Velay; 04 71 05 52 40 ; Gîte, petit déj.
  • Gîte Accueil chrétien St François, 6 Rue St Mayol, Le Puy-en-Velay; 04 71 05 98 66/06 63 81 48 37 ; Gîte, repas, petit déj.
  • Chambre d’hôtes Jocelyne de Los Santos, 2 Rue du Cardinal Polignac, Le Puy-en-Velay; 06 86 66 22 51/04 71 02 00 87 ; Ch. d’hôte, petit déj.
  • Chambre d’hôtes La Sylve, 29 Rue des Capucins, Le Puy-en-Velay; 06 11 12 51 77 ; Ch. d’hôte, petit déj.
  • Chambre d’hôtes Marie-Odile Richard, 6 Rue du 11 Novembre, Le Puy-en-Velay; 06 30 16 78 75/04 63 20 25 03 ; Ch. d’hôte, petit déj.
  • Chambre d’hôtes Logis Meymand, 24 Rue Meymand, Le Puy-en-Velay; 04 71 09 63 24/06 62 72 35 69 ; Ch. d’hôte, petit déj.
  • Une coquille sous l’Oreiller, 15 Rue Raphaël, Le Puy-en-Velay; 06 95 43 97 03 ; Ch. d’hôte, petit déj.
  • Gîte-Hôtel des Capucins***, Rue des Capucins 29, Le Puy-en-Velay; 04 71 04 28 74 ; Gîte et Ch. d’hôte, petit déj.
  • Gîte Accueil chrétien St Georges, 4 Rue St Georges, Le Puy-en-Velay; 04 71 09 93 10/06 63 81 48 37 ; Ch. d’hôte, repas, petit déj.
  • Les Jardins de Champfleury, 133 bis Av. du maréchal Foch, Le Puy-en-Velay; 06 84 39 46 82/04 71 02 36 75 ; d’hôte, repas, petit déj.
  • Hôtel Dyke**, 37 Boulevard Maréchal Fayolle, Le Puy-en-Velay; 04 71 09 05 30 ; Hôtel, petit déj.
  • Hôtel Le Chris’tel***, 15 Boulevard Alexandre Clair, Le Puy-en-Velay; 04 71 09 95 95 ; Hôtel, petit déj.

Il y a plus de 500 lits au Puy-en-Velay. Le nombre de pèlerins sur la Via Podiensis se situe généralement entre 100 et 200 personnes. Il n’y a pas de difficultés ici. Pour plus de détails, le guide des Amis de Compostelle tient le registre de toutes ces adresses, ainsi que des bars, restaurants ou boulangeries sur le tracé.   

N’hésitez pas à ajouter des commentaires. C’est souvent ainsi que l’on monte dans la hiérarchie de Google, et que de plus nombreux pèlerins auront accès au site.
Etape suivante : Etape 15: Visite du Puy-en-Velay
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