07 : Lac Paladru à La Côte-St André

Chez les chartreux avant d’aller donner son bonjour à la Symphonie fantastique

Aujourd’hui, depuis les rives miroitantes du Lac Paladru, votre voyage vous mènera à travers une chaîne de collines discrètes, pour déboucher sur la vaste plaine de la Bièvre-Valloire. Vous traversez le Bas-Dauphiné, un territoire qui s’étend largement sur l’Isère. Cette région imposante, qui recouvre une grande moitié du département, se compose essentiellement de collines de basse et moyenne altitude, parsemées de vallées et de plaines étirées, dont celles du Rhône, de la Bièvre, de la Valloire et de la Bourbre. En cette étape, votre parcours serpente au cœur des Terres Froides pour rejoindre la large vallée de la Bièvre-Valloire. Si vous choisissez de suivre plus loin la Via Adresca, une variante par Gillonay, vous découvrirez l’autre versant des collines, celui du Chambaran. La différence notable entre ces collines réside dans la composition du sol : les galets de l’Ère Quaternaire sont moins présents sur les Terres froides, rendant votre marche plus douce pour vos articulations et vos semelles.

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Dès que vous pénétrerez la grande plaine de Bièvre-Valloire, vous serez immergé dans un paysage sculpté par les bouleversements géologiques de l’époque glaciaire. Les glaciers du Rhône et de l’Isère se sont livrés ici une bataille incessante, charriant d’énormes quantités d’alluvions et de cailloux, façonnant des chemins parfois convertis en véritables pierriers. Vous quitterez rapidement cette plaine pour arpenter les moraines, offrant des panoramas saisissants sur les vallées en contrebas. Toutefois, ne vous laissez pas tromper par le terme “balade” : cette longue traversée sur les contreforts de la plaine peut se révéler exigeante. Ce n’est pas la plus belle étape du Chemin de Compostelle. Cependant, chaque pèlerin peut y trouver sa propre poésie et émerveillement.

Nous avons divisé l’itinéraire en plusieurs sections, pour faciliter la visibilité. Pour chaque tronçon, les cartes donnent l’itinéraire, les pentes trouvées sur l’itinéraire et l’état du GR65. Les itinéraires ont été conçus sur la plateforme “Wikilocs”. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’avoir des cartes détaillées dans votre poche ou votre sac. Si vous avez un téléphone mobile ou une tablette, vous pouvez facilement suivre l’itinéraire en direct.

Pour ce chemin, voici le lien :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/de-le-pin-lac-paladru-a-la-cote-st-andre-par-la-via-gebennensis-34136413

Difficulté du parcours : Les dénivelés de la journée (+482 mètres/-596 mètres) sont modérés pour une étape de près de 28 km. Quelques passages méritent toutefois une attention particulière, notamment la montée vers Les Allex après une nuit passée au Lac Paladru, puis celle vers la Sylve bénite, et surtout l’ascension ardue de la Ferme du Crêt après Quétan. La descente sur les galets de la Bièvre vers le Grand Lemps est l’une des plus redoutables du Chemin de Compostelle, particulièrement par temps pluvieux. Une fois en Bièvre, les difficultés s’estompent, à l’exception de quelques courtes montées.

État du GR65 : Au cours de cette étape, les trajets sur routes prédominent largement sur les passages de chemins.

  • Goudron : 17.0 km
  • Chemins : 10.7 km

Ce n’est évidemment pas le cas pour tous les pèlerins d’être à l’aise avec la lecture des GPS et des cheminements sur un portable, et il y a encore de nombreux endroits sans connexion Internet. De ce fait, vous trouvez sur Amazon un livre qui traite de ce parcours.

 

 

 

  

Si vous ne voulez que consulter les logements de l’étape, allez directement au bas de la page.

Parfois, pour des raisons de logistique ou de possibilités de logement, ces étapes mélangent des parcours opérés des jours différents, ayant passé plusieurs fois sur sur ces parcours. Dès lors, les ciels, la pluie, ou les saisons peuvent varier. Mais, généralement ce n’est pas le cas, et en fait cela ne change rien à la description du parcours.

Il est très difficile de spécifier avec certitude les pentes des itinéraires, quel que soit le système que vous utilisez.

Pour les “vrais dénivelés ”et pour les passionnés de véritables défis altimétriques, consultez attentivement les informations sur le kilométrage au début du guide.

Section 1 : Pour rejoindre Le Pin et au-delà

Aperçu général des difficultés du parcours : sans difficulté, sauf la montée sur les Allex pour rejoindre le GR65, puis la montée vers la Sylve Bénite, assez raide. Souvent les pentes dépassent 15%, mais elles ne sont pas longues.

Si vous vous êtes arrêté à Le Pin, dans l’un des rares logements disponibles, vous rejoindrez bientôt le parcours. Toutefois, si vous avez passé la nuit à Ars, une étape privilégiée aujourd’hui par de nombreux pèlerins en raison de la situation précaire en hébergement au Pin, il vous faudra suivre le GR65 depuis le Lac Paladru en empruntant d’abord la route du lac…

…puis entamer l’ascension assez pentue de la Montée de la Madonne. Tandis que vous gravissez cette montée ardue, le paysage se transforme. Vous êtes descendu bien plus bas que le GR65, et il est impératif de le rejoindre. Une alternative est de suivre la route du lac jusqu’à Le Pin, mais cette voie est nettement plus longue. Les pèlerins ne passent pas par là.

Après environ un kilomètre, la route rejoint le GR65 au village des Allex, un petit bijou de tranquillité. Ici, le temps est suspendu au petit matin, à l’heure de passage des rares pèlerins.

La route traverse ce village paisible, parsemé de modestes maisons accueillantes, alignées le long de la route et des prés verdoyants. Du village, la descente vers Le Pin vous emmène au cœur d’une campagne qui, bien que charmante, ne déclenchera peut-être pas un soupir admiratif chez la majorité des marcheurs. Le Dauphiné, malgré sa beauté discrète et ses paysages authentiques, ne cherche pas à éblouir, mais plutôt à offrir un cadre serein et authentique, loin des clichés de cartes postales.

Pourtant, c’est cette simplicité même qui fait tout son charme. En descendant vers Le Pin, les champs s’étendent à perte de vue, ponctués de haies de buissons et de quelques arbres solitaires. Ici, le rythme de la vie semble ralenti, dicté par les cycles naturels des saisons plutôt que par l’agitation moderne. À la fin de cette descente, vous arriverez au pied du village du Pin.

Ici, la pêche est un privilège réservé, dans deux petits étangs marécageux, nichés dans une nature préservée et sauvage. Le ruisseau du Marais traverse ce lieu enchanteur, reliant un étang à l’autre. Les reflets des saules pleureurs dans l’eau trouble créent une atmosphère de mystère et de calme absolu. Les pêcheurs locaux, silhouettes tranquilles au bord de l’eau, semblent eux-mêmes appartenir à ce paysage immuable.

Peu après, la route vous mène au cœur du village, un tableau de tranquillité rurale. 

Le Pin est un village typique du Dauphiné, aux maisons simples et sans prétention, bâties non pas en pierres nobles mais en matériaux plus humbles. Depuis 2016, ce village a perdu son identité administrative, intégrant la commune des Villages du Lac Paladru. Pourtant, il conserve son âme, son caractère unique. Ici, on trouve encore de quoi se restaurer, dans une auberge où les saveurs du terroir sont à l’honneur, mais le restaurant a cessé de faire office d’hôtel.  

Par bonheur, il y a une petite épicerie à la sortie du village, offrant aux pèlerins l’opportunité de se ravitailler. Toutefois, il est crucial de s’y rendre pendant les heures d’ouverture, un défi supplémentaire pour ceux qui parcourent les chemins de France, où la logistique peut souvent s’avérer compliquée et chaotique.

Une route monte vers la sortie du village, traversant des lotissements récents, sans caractère particulier, comme tant d’autres constructions modernes. Parfois, quelques maisons en pisé ou restaurées à la chaux grise demeurent, témoignant du patrimoine local et offrant un contraste saisissant avec l’uniformité environnante.

Rapidement, cette route atteint et traverse le village de Chassigneux. Ici, vous marchez sur la Route de la Grande Dimière, une route qui, à première vue, peut sembler dépourvu d’attraits spectaculaires. Les maisons, simples et sans prétention, ne cherchent pas à impressionner mais incarnent une modestie authentique. La simplicité de ces habitations a néanmoins l’avantage de ne pas se montrer prétentieuse, offrant une sincérité brute et sans fard.

Peu après avoir quitté le hameau de Le Buisson, le GR65 s’écarte de la route, guidé par une vieille relique en pisé, pour s’engager sur le Chemin de la Sylve Bénite. Ce chemin, austère et abrupt, affiche des pentes vertigineuses souvent supérieures à 15 %, mettant à l’épreuve même les randonneurs les plus aguerris. 

Sur cette voie escarpée, les galets de l’Isère, bien que discrets, parsèment le chemin, rappelant la force séculaire des mouvements glaciaires. À l’orée des prés, où galopent librement chevaux et vaches, la nature dévoile une symphonie de verdure bordée par les haies du sous-bois des Côtes du Gay. Les prairies, vastes et luxuriantes, s’étendent à perte de vue, offrant un tableau champêtre d’une belle sérénité.

En contrebas, le spectacle est saisissant. Les brumes matinales s’étirent nonchalamment sur les eaux paisibles du lac de Paladru, créant une atmosphère presque mystique. Bien que l’ascension soit rigoureuse, le panorama qui se déploie est d’une beauté époustouflante, empreinte de cette quiétude bucolique que l’on cherche ardemment. Après la monotonie des villages traversés depuis le début de l’étape, ce décor enchanteur est une véritable bouffée d’oxygène. La campagne de l’Isère, malgré sa modestie économique, offre au pèlerin un répit visuel et spirituel inestimable, une vérité que les habitants de la région connaissent et acceptent, souvent à leur insu. Cette terre, loin d’être baignée d’or, témoigne de la dure réalité de la vie rurale, où la beauté brute du paysage contraste avec la sobriété des moyens de subsistance des habitants. Pourtant, cette simplicité, cette authenticité, confèrent à l’Isère un charme indéniable, une richesse insoupçonnée qui se dévoile à ceux qui savent voir au-delà des apparences.

Section 2 : En passant par la belle Sylve Bénite

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans grande difficulté.

Au sommet des prés, le chemin pénètre dans une forêt dense et mystérieuse, comme une porte secrète s’ouvrant sur un royaume oublié.

Le chemin, désormais presque à plat, s’étire longuement au cœur de la forêt de la Sylve Bénite, serpentant entre les majestueux feuillus. Les châtaigniers se dressent fièrement, leurs troncs élancés et droits tels des sentinelles gardiennes de ce sanctuaire vert. Ils dominent la canopée, créant une voûte naturelle qui filtre les rayons du soleil, les transformant en une lumière dorée et tamisée. Le sous-bois est animé par la présence discrète mais essentielle des érables, des chênes, et quelques hêtres, ajoutant des nuances de vert, d’or et de bronze à cette symphonie végétale. En automne, la forêt devient un tableau vivant où chaque feuille tombée raconte une histoire. Les formes variées et les teintes chatoyantes des feuilles permettent au pèlerin de devenir botaniste amateur, identifiant les arbres par leurs empreintes laissées sur le sol. Marcher sur un tapis de cosses de châtaignes, c’est sentir sous ses pieds la richesse cachée de cette forêt. Contrairement aux majestueux châtaigniers greffés, ce sont ici de petits châtaigniers chétifs, poussant souvent en grappes serrées, comme des familles unies contre les rigueurs du climat. 

À la sortie de la forêt, le chemin débouche soudainement sur le site grandiose de la Sylve Bénite, un panorama époustouflant qui semble tout droit sorti d’un conte de fées. 

L’histoire de cet endroit est aussi riche que son paysage. Fondé en 1084 par Saint Bruno, un saint allemand en quête de spiritualité, l’Ordre des Chartreux vit le jour dans le massif de la Chartreuse. Cet ordre monastique, mélange subtil de clercs et de laïcs, rappelle par certains aspects celui de Saint Augustin. Les Chartreux mènent une vie équilibrée entre la communauté et la solitude de l’ermitage. Leur quotidien ne se limite pas à la distillation des célèbres liqueurs aux herbes, mais s’étend à une vie de prière, de méditation et de travail manuel, trouvant dans cette alternance un chemin vers l’harmonie spirituelle. Chassé par la Révolution française, l’ordre trouva refuge en Italie, pour revenir ensuite progressivement en France. La Chartreuse de la Sylve Bénite, fondée trente-deux ans après la maison-mère de la Grande Chartreuse, a connu de nombreuses transformations et destructions. Fermée définitivement en 1791 à cause des bouleversements révolutionnaires, elle se dresse aujourd’hui comme un témoignage silencieux de l’histoire tumultueuse de la région. Le bâtiment, désormais privé, ne se visite pas, mais son mur d’enceinte offre aux passants un aperçu de son ancienne grandeur, incitant à la rêverie et à la contemplation.

La région du lac de Paladru est empreinte de légendes et de mystères, notamment celle qui lie l’histoire de la Chartreuse à la cité d’Ars, prétendument engloutie sous les eaux du lac. Des fouilles archéologiques ont confirmé l’existence de ce village, situé près d’un ancien site néolithique majeur. Cependant, les circonstances de sa disparition demeurent obscures. Ars, signifiant “brûlé”, a-t-il été détruit par le feu ou englouti par un éboulement tragique ? Là où vous vous êtes peut-être arrêté la veille, un éboulement a détruit un village entier à la fin du XIXe siècle, rappelant la fragilité et la force de cette terre millénaire.

Et nous, qui pensions naïvement ne traverser qu’un lieu sans histoire, découvrons ici une terre riche de récits et de légendes, où chaque pierre, chaque arbre, chaque brin d’herbe murmure les échos d’un passé glorieux et mystérieux.

Depuis ici, on peut encore jeter un coup d’œil sur les nappes de brouillard qui cernent aujourd’hui le Lac Paladru et la belle campagne environnante. La brume, comme un voile diaphane, embrasse tendrement les rives du lac, conférant à ce paysage une aura mystique et envoûtante. Les collines ondulent doucement, offrant un contraste saisissant entre les prairies verdoyantes et les bosquets touffus.

Une petite route sinueuse s’échappe de la majestueuse Chartreuse, serpentant à travers la dense forêt jusqu’à un parking caché parmi les arbres. 

Le chemin plonge à nouveau dans la forêt profonde, une sylve bénite où règnent les feuillus biscornus et souvent revêches. 

Si les feuillus dominent à l’intérieur des bois, on voit aussi des épicéas, quand le chemin passe dans les clairières.

Lorsque le chemin quitte la forêt, il s’étend dans la plaine, une mer d’herbes ondulantes et de terres battues, entre prés et champs de maïs. Le Dauphiné dévoile alors son visage authentique, celui d’une campagne généreuse et fertile. L’Isère, avant tout, est une grande campagne, un patchwork de cultures et de pâturages où le travail de la terre se mêle harmonieusement à la beauté naturelle.

Partout où le regard se pose, s’étendent des cultures soignées, des prés verdoyants et des élevages prospères. Ici, même un parc à biches ajoute une touche de sauvagerie apprivoisée à ce paysage bucolique.

À la fin de la descente, le GR65 rejoint la route goudronnée à l’entrée de Blaune, un petit village paysan niché au cœur de l’Isère. Blaune respire l’authenticité et la simplicité rustique.

Ces villages traversés en Isère ne montrent pas de signes d’opulence ostentatoire. Certaines maisons, bâties de blocs de ciment non jointoyés ou de pisé, racontent une histoire de modestie et de robustesse. Les villas récentes, parfois érigées de manière anarchique, côtoient ces bâtisses anciennes, témoignage d’un passé agricole riche.

Même la croix, symbole de foi et de tradition, se fait discrète sur le mur d’une maison, comme un secret murmurant les légendes du passé.

À la sortie du village, la route reprend son chemin à travers les prés dans la plaine, offrant ci et là la vision d’un chêne esseulé ou d’un bouquet de châtaigniers. Ces arbres solitaires, sentinelles immobiles, ponctuent le paysage de touches de verdure intense, leur silhouette se détachant nettement contre l’étendue monotone de la plaine.

La traversée qui suit devient alors monotone et interminable, une large plaine s’étendant à perte de vue sous nos pieds fatigués. Le Dauphiné, avec ses successions de plaines et de collines ondulantes, s’étire du nord au sud comme un tapis sans fin. À mesure que vos avancez, vous apercevrez la colline du Fûteau se rapprocher inexorablement devant vous, promesse d’une montée à venir, brisant la monotonie de cette plaine infinie.

Plus loin, la route change d’axe mais non le paysage. Les terres labourées, les champs de maïs et les prés continuent de s’étendre à perte de vue, ponctués seulement par quelques bouquets d’arbres dispersés. Ces groupes d’arbres, comme des îlots de verdure, offrent un répit visuel dans cette vaste étendue agricole.

Il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la pupille, si ce n’est, au loin, les trois croix dressées sur la colline du Mollard Rond. La légende murmure que Clodomir, fils de Clovis Ier, roi des Francs, tué lors d’une bataille contre les Burgondes, aurait été inhumé en ces lieux. Mais ces trois croix, sentinelles solennelles du passé, ne feront pas dévier les pèlerins de leur route.

Section 3 : Vers la colline et les forêts du Fûteau

Aperçu général des difficultés du parcours : le parcours près de la colline du Fûteau est, on le dira ainsi, assez pénible.

Sous les Trois Croix, au lieudit Le Calvaire, le marcheur, en quête de quiétude et d’évasion, se trouve à 4,6 km du Grand Lemps. 

Bientôt, le murmure discret de la nature est perturbé par le grondement lointain des moteurs de l’autoroute. Le parcours se métamorphose alors en un sentier de cailloux, vestige des alluvions de l’Ère glaciaire. C’est un terrain inhospitalier, semblable à un champ de bataille, où la végétation se fraie un chemin avec une résilience admirable. 

Le chemin devient difficile, les pierres jonchent le sol, rendant la progression laborieuse. Les tracteurs, véritables titans de fer, doivent mener ici un combat incessant contre une terre récalcitrante. Et pourtant, malgré ce défi, le maïs prospère, érigé en rangs serrés, défiant les conditions difficiles avec une vigueur surprenante. 

Traversant ces champs de maïs, le large chemin mène inéluctablement vers l’autoroute A48, une artère vitale reliant Grenoble à Lyon. Le contraste entre le calme champêtre et le tumulte de la route rapide est saisissant, mais il ajoute une nouvelle dimension à cette mosaïque de paysages.

Le GR65 passe sous l’autoroute, où le fracas des véhicules se transforme en une symphonie lointaine, presque irréelle. De l’autre côté, une route goudronnée monte en pente douce, guidant le voyageur vers le village de Quétan, où les croix, symboles de foi et de tradition, jalonnent la route, rappelant au marcheur la spiritualité imprégnée dans cette terre. 

La route s’étire à travers le village, longue et sinueuse, dévoilant peu à peu les charmes rustiques de Quétan. Les habitations sont alignées avec simplicité, alors que les chiens, véritables sentinelles canines, hurlent à l’unisson, une cacophonie familière pour qui traverse le Dauphiné. 

Au sommet du village, la route se transforme en un tronçon de terre battue, humble prélude au goudron qui viendra sans doute un jour la parer.

Car, plus haut, la route redevient goudronnée. La pente, ici, est redoutable, atteignant parfois plus de 15%, défiant la gravité et les marcheurs. Les véhicules peinent dans l’ascension, grimpant vers la ferme qui se dresse au-dessus.

Alors que la route poursuit son ascension et que la pente se radoucit enfin, vous arrivez à la Ferme du Crêt. Là, des chevaux majestueux broutent paisiblement dans des pâturages verdoyants, entourés par des forêts dont les arbres se parent de leurs flamboyantes couleurs d’automne. La campagne ici est d’une beauté saisissante, un véritable tableau vivant où la nature déploie toute sa richesse et sa splendeur.

Derrière la ferme, le chemin caillouteux reprend son cours, serpentant à travers la campagne. La progression devient plus ardue après un bref replat, alors que l’ascension reprend de plus belle. Le chemin, bordé de châtaigniers centenaires et d’épicéas imposants, se fait plus exigeant, plongeant le marcheur dans un sous-bois enchanteur où la nature semble immuable et éternelle.

Si vous avez la chance de passer par là en automne, vous serez bercé par le bruit sourd et lointain des coups de fusil des chasseurs, un rappel discret mais constant de l’activité humaine qui anime ces forêts. Bien que perceptibles, ces détonations sont suffisamment éloignées pour ne pas troubler la quiétude du chemin.

Au fur et à mesure de l’ascension, la pente se fait de plus en plus rude. Le sol, jonché de cailloux et d’éboulis, met à l’épreuve les pieds du marcheur, chaque pas exigeant effort et endurance. Le souffle se fait court, le cœur bat plus fort, mais la beauté sauvage du lieu incite à persévérer. 

Au sommet de la colline de Fûteau, la vue s’ouvre sur un panorama d’une majesté indéniable. L’altitude conquise, plus de 150 mètres gravis en un court instant, offre un changement radical de décor. C’est comme entrer dans un nouveau monde. L’horizon s’étend à perte de vue, évoquant l’infini, une invitation à contempler avec une humilité renouvelée le plateau de la Bièvre qui s’étend en contrebas. C’est ici que commence une expérience transcendante, que l’on emprunte la Via Gebenensis ou la Via Adresca, pour plusieurs jours d’immersion sur les doux contreforts de la Bièvre. 

La descente depuis ce sommet vers le plateau de Bièvre est vertigineuse, une pente raide ponctuée d’un léger replat intermédiaire. La route serpente à travers les prés bordés de clôtures, descendant vers la ferme de Fûteau. Chaque pas en descente révèle une nouvelle perspective sur la beauté brute de cette région.

La route s’achemine finalement vers le bas de cette descente abrupte, aboutissant dans le site enchanteur de la ferme. À seulement 1.5 kilomètres du Grand Lemps dans la plaine, cet endroit respire la quiétude et l’authenticité.

Autrefois maison d’hôtes, la ferme du Fûteau est un véritable havre, entouré de verdure et peuplé d’animaux paisibles. L’atmosphère qui y règne évoque un désir irrépressible de s’y attarder, même pour une nuit, bien que cette époque semble révolue. C’est un lieu où l’on rêve de laisser derrière soi le tumulte du monde moderne pour retrouver la simplicité et la communion avec la nature. 

Un chemin de terre descend en serpentant au-dessus de la ferme, traversant un parc où les vaches paissent paisiblement. Le paysage se métamorphose sous le couvert des chênes et des châtaigniers, créant une transition douce entre la lumière éclatante des prairies et l’ombre rafraîchissante des bois. C’est un moment de grâce à savourer, car les défis qui attendent au-delà s’annoncent d’une tout autre nature. Profitez du moment, car l’enfer s’annonce au-dessous.

Section 4 : Une pénible descente sur la plaine de Bièvre

Aperçu général des difficultés du parcours : longue et pénible descente sur le Grand Lemps, sur les galets qui roulent sous le pied. A partir de là, les vacances.

Lorsque le chemin s’enfonce dans la sombre forêt qui longe la vallée du Violet, l’atmosphère initialement calme et sereine se transforme rapidement en une véritable épreuve de résilience. Ce tronçon du Chemin de Compostelle est réputé pour être l’un des plus redoutables, et à juste titre. Dès les premiers pas sous le couvert des châtaigniers chétifs, vous ressentez ressent l’isolement et le défi qui vous attend.

Les premiers mètres semblent presque idylliques, mais cette tranquillité est vite rompue par la rudesse du terrain. Le sentier devient un toboggan de galets glissants, où chaque pas est une lutte contre la gravité et les éléments. Les pierres instables roulent sous les pieds, imposant une vigilance constante et une maîtrise parfaite de l’équilibre. 

Dans cette descente infernale, l’inclinaison abrupte et la surface chaotique ajoutent une dimension de danger constant. Les pieds s’enfoncent parmi les cailloux, cherchant un ancrage incertain sur ce chemin rude et hostile. C’est l’enfer, vous dis-je… C’est véritablement un parcours éprouvant, où chaque pas vers le bas semble interminable, chaque pierre soulevant un flot d’émotions mêlées de peur et de détermination.

Heureusement, au fil de la descente, l’inclinaison diminue graduellement et le nombre de pierres se réduit. Les premiers signes de soulagement se font sentir alors que le paysage redevient plus accueillant, annonçant la fin imminente de cette épreuve.

La délivrance arrive enfin lorsque le sentier rejoint la banlieue du Grand Lemps. Vous émergez de cette forêt dense et hostile pour retrouver la civilisation, une sensation de retour à la sécurité après avoir traversé les défis inhérents à ce passage redoutable.

Le Grand Lemps est une petite cité de 3’000 habitants avec tous les commerces. La ligne de train Grenoble- Lyon passe ici. Mais, le GR65 ne va pas en ville.

A la périphérie des villes, quelle que soit leur taille, le Chemin de Compostelle et le plus souvent décevant et tristounet.  Ici, sur plus de 4 kilomètres, on est parti pour le banal total jusqu’à Le Mollard.  Le GR65 suit d’abord la départementale D73 qui passe par la ville.

A la hauteur de la voie ferrée, le GR65 quitte l’axe pour les faubourgs du Grand Lemps, qui ne respire pas le grand luxe.  

On trouve ici parfois un type de construction que l’on trouve dans le Dauphiné et en Haute Loire. Ce sont des murs ou des pans de maisons faits de grosses pierres alignées jointoyées par du ciment ou de la chaux. Ici, c’est du calcaire.  En Haute-Loire, ce sera du matériel plus noble, comme le basalte ou le granit. Mais, la route passe plus le long de lotissements de petites villas simples.  Ici, serpente le ruisseau du Violet au bord de la route.

La route va bientôt quitter le faubourg de la ville, dont on voit le clocher devant soi, au lieudit Barbaillon.

À Barbaillon, le GR65 se faufile le long de la route en direction de Bévenais. Pour quelques kilomètres, ce tronçon n’offre guère de distraction, surtout sous un ciel voilé qui tamise la lumière. La route serpente entre les prés, parsemés de maigres cultures et de modestes fermes aux maisons simples.

Après une longue ligne droite, le chemin mène à Le Borgeat, un petit village paisible niché le long de la départementale D73, qui trace son sillon jusqu’à La-Côte-St-André.

Plus loin, la route traverse une zone où les maisons, pour la plupart crépies d’un blanc éclatant, arborent un charme rustique sans prétention, témoignant de la vie rurale et de son humble beauté.

Elle se dirige ensuite vers le village étendu de Bévenais, où les commodités sont absentes, rappelant que cette région n’est pas vouée au tourisme mais à une vie simple et authentique.

Section 5 : Sur les coteaux de la plaine de la Bièvre

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.

À l’orée de Bévenais, la route serpente entre les modestes maisons alignées, offrant sporadiquement des intermèdes de charme où le regard se repose sur le pisé solide et les galets polis, vestiges discrets de temps immémoriaux qui sculptaient le paysage. Chaque courbe révèle une nouvelle facette de cette beauté simple, naturelle. 

Plus loin, la route s’affranchit avec soulagement de l’urbanité étroite pour plonger dans la quiétude pastorale vers La Charrière. Chaque pas au-delà des limites de la civilisation urbaine reconduit aux charmes discrets de la campagne retrouvée. Les horizons s’étirent comme des toiles de maître, peints par une main divine qui sait mêler la simplicité à la grandeur.

Et la route défile à nouveau dans la campagne jusqu’au hameau du Mollard. On vous l’avait dit. Depuis le Grand Lemps jusqu’ici, ce n’est pas la joie qui éclairera votre visage. Les paysages, bien loin des descriptions idylliques, révèlent une poésie terrestre où chaque colline, chaque ferme isolée, raconte son histoire. Là où le quotidien côtoie l’éternité, les chemins de Compostelle enseignent la patience et la contemplation, même lorsque l’enthousiasme se teinte de banal et de mélancolie.

À l’approche du Mollard, vous vous trouvez à seulement deux kilomètres de La Frette.

Là, enfin, le parcours s’ouvre sur une perspective agréable. Un large chemin de terre battue remplace le bitume, s’étirant le long des fermes aux haies verdoyantes. Les cultures s’étendent à perte de vue, dominées par des champs de céréales et de maïs, ponctués çà et là par la rareté du tournesol, une culture insolite dans la région de la Bièvre. 

Les galets de la Bièvre jonchent le chemin, témoignages silencieux d’une terre façonnée par des siècles d’activité géologique. Parfois, les chemins et les champs ont été débarrassés de ces obstacles, offrant une traversée fluide et harmonieuse. Plus loin, le chemin croise une petite route paysanne avant de s’enfoncer sous le couvert boisé.

Le chemin longe les haies qui bordent un modeste ruisseau, où les chênes s’enlacent de lierre rampant, créant une toile naturelle d’une beauté sauvage, leurs racines entrelacées dans un ballet millénaire. Les châtaigniers, autrefois majestueux, semblent fondus dans le paysage, témoins silencieux d’un temps où la nature sauvage régnait en maître.

La sérénité de la nature s’intensifie alors que le chemin traverse les doux jardins maraîchers de La Frette. Chaque jardin est un tableau vivant, où les légumes poussent avec une vitalité nourrie par la terre fertile et la main experte des jardiniers.

Progressivement, le chemin de terre oublie ses galets, signalant une approche plus civilisée. Bientôt, il rejoint la grande départementale D1085, à proximité d’une imposante propriété aux murs façonnés de galets roulés, marquant l’entrée dans la banlieue de La Frette. Ici, le GR65 ne pénètre pas dans le village, mais s’efface avec grâce devant la grandeur tranquille de cette terre accueillante.  

Peu après avoir traversé la départementale, une petite route longe les murs de la maison cossue…

… avant de se trouver sous l’église de la Frette, sans y faire visite.

Le GR65 monte alors derrière l’église dans l’herbe, sous de majestueux chênes.

Un peu plus haut, le chemin se joint à une petite route goudronnée qui, à travers une allée majestueuse sous les grands arbres, mène au château de la Villardière.

Les châteaux fleurissent dans cette région, chacun orné de dépendances agricoles imposantes en complément de leur maison de maître caractéristique.

Un chemin de terre serpente ensuite le long des murs du château avant de s’enfoncer paisiblement dans le sous-bois. Ici, les chênes dominent le paysage de leur stature majestueuse, accompagnés de hêtres élancés et de châtaigniers greffés qui ajoutent une touche de noblesse. Les épicéas viennent compléter cette scène verdoyante, formant un tableau harmonieux et diversifié.

Section 6 : Ici, il y a deux voies pour aller au Puy-en-Velay

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans difficulté.

Au terme du sous-bois, le GR65 se métamorphose en une route de terre qui s’élève avec grâce vers le hameau de Le Plantier. À mesure que l’on gravit cette voie pavée d’émotions, les arbres géants se referment doucement derrière vous.  

Dans ces paisibles recoins, il faut véritablement ouvrir les yeux pour saisir la singularité des habitations. Le Dauphiné, avec sa modeste richesse patrimoniale, déploie principalement des maisons en pisé, témoins modestes mais solides d’une histoire marquée par la simplicité et la résilience. On ne peut que supputer que cette région n’a jamais été une région riche au cours de son histoire.

Arrivé au hameau, un chemin rocailleux vous accueille avec joie, faisant ressurgir sous vos pas les galets lisses et usés par le temps de la Bièvre. Dévalant gracieusement vers le discret ruisseau du Biel, le paysage s’épanouit soudain en une vaste toile où se mêlent les teintes chaudes des champs et la verdeur des prairies. Ici, la campagne semble retrouver son sourire, échappant à la monotonie pour offrir une symphonie visuelle et sensorielle.

Reprenant de l’altitude, le chemin serpente l’autre versant du vallon avec une nonchalance calculée, jalonné de cailloux comme autant de souvenirs éparpillés. Entre les chênes majestueux et les châtaigniers greffés, il est aisé d’imaginer les siècles passés et les histoires murmurées par le vent.

Plus loin, le GR65 accompagne fugitivement une discrète route descendant vers St Hilaire-de-La-Côte avant de se détourner avec grâce vers la terre battue qui lui est plus familière.

Dans un ballet harmonieux, il se faufile à travers un sous-bois aux humeurs changeantes, avant de redescendre, comme fatigué mais comblé, sur un large chemin menant au village…

… où il finit par rejoindre les premières habitations de St Hilaire-La-Côte, à proximité du Château du Bouchet.

La route sinue à travers les hauteurs du village, offrant une vue imprenable sur la plaine où s’étend le village principal, à proximité de l’aérodrome de Grenoble. Elle traverse la petite place du village ornée de son église séculaire et de sa croix ancienne, témoins silencieux d’un passé riche en histoire et en tradition.

À la sortie du village, la route grimpe vigoureusement, taillant son chemin à travers la campagne ouverte jusqu’au Chemin de Gondrine. La pente prononcée offre un panorama dégagé où le regard peut se perdre dans l’horizon lointain.  

Au sommet du Chemin de Gondrine, au lieu-dit La Croix de chez Rivat, une croix de fer, solitaire dans son écrin de verdure, marque le passage du GR65 du bitume au sentier de terre et d’herbe.

L’atmosphère paisible invite à la contemplation, tandis que le chemin serpente doucement à travers les prairies bordées de haies denses de feuillus. Ici, les champs de céréales se font rares, révélant une terre moins docile aux cultures, mais généreuse en pâturages verdoyants.

Sous les petits érables, les chênes discrets et les sempiternels châtaigniers, le chemin rejoint finalement une petite route goudronnée au lieu-dit Le Rondet.   

Devant vous s’ouvre alors, sous l’ombre bienveillante des grands arbres, une large avenue menant majestueusement au Château de Montgoutier.

À quelques pas, juste avant d’atteindre le château de Montgoutier, la route atteint un carrefour stratégique. C’est ici que démarre la variante de Gillonay, aussi connue sous le nom de Via Adresca. Cette voie historique conduit non seulement à Arles mais aussi à Le Puy-en-Velay, offrant une alternative tout aussi captivante que la Via Gebennensis, avec son passage à travers les collines de l’Ardèche. Pour ceux qui planifient leur itinéraire, nous détaillons également cette voie jusqu’au Puy. Si vous choisissez la variante de Gillonay, vous avez la possibilité de séjourner au Château de Montgoutier, à condition de réserver à l’avance, ou bien de continuer plus loin sur cette variante. Autrement, vous pouvez opter pour une halte à la Côte-Saint-André et revenir ici le lendemain.

Section 7 : Chez Hector Berlioz, à la Côte-St-André

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans difficulté.

En suivant la Via Gebennensis en direction de la Côte-Saint-André, un parcours emprunté par la plupart des pèlerins, vous vous trouvez à proximité immédiate du château Montgontier, un manoir majestueux entouré de ses terres agricoles. 

Ici, l’histoire se mêle à la beauté des grands arbres qui ombragent la route serpentant autour du domaine.

Plus loin, après avoir quitté le domaine, un sentier forestier s’enfonce abruptement dans le sous-bois. Les chênes centenaires, les châtaigniers imposants, les hêtres et les érables se dressent fièrement parmi une flore variée, créant une véritable cathédrale de verdure où la lumière filtre doucement à travers les feuillages.

La descente est brève mais intense, et depuis le creux du vallon, une route remonte gracieusement à travers les bois, menant au domaine de la Pointière.

En chemin, vous découvrirez une magnifique fontaine ornée de galets roulés, faisant face au château Pointière. Ce manoir, lui aussi agrémenté de ses dépendances agricoles, semble figé dans le temps, entouré d’une aura de sérénité et de mystère.

Après avoir parcouru la majestueuse allée du château ombragée par les platanes, le GR65 bifurque sur le Chemin des Vignes, longeant de splendides résidences. C’est ici que débute le premier quartier plus cossu de l’étape, offrant une perspective différente depuis le départ.

Un peu plus loin, la route passe à proximité d’une modeste croix de bois au lieudit Belmonière, à un peu plus de 2 km de La-Côte-Saint-André. 

En contrebas de la route, vous apercevrez le clocher de l’église de Saint-Maurice, dominant la vaste plaine de la Bièvre de sa silhouette imposante.

Plus loin encore, une autre croix se dresse. Numérotées, elles sont au nombre de trois de ce type. La route descend ensuite vers l’église très sobre de Saint-Maurice, une petite église en croix latine érigée à la fin du XIXe siècle. Elle est construite en pisé et en galets roulés, témoignant du patrimoine vernaculaire du Dauphiné.

Poursuivant sur le parcours, vous atteindrez l’église de Gillonay, perchée sur une hauteur. Le GR65 descend alors entre l’église et le cimetière, offrant des vues pittoresques sur ce lieu chargé d’histoire.

Depuis l’église, le GR65 suit encore un tronçon de route qui se termine en cul-de-sac avant de s’engager résolument sur le large Chemin de la Morelière. Ce chemin sinue à travers les prés verdoyants et les bosquets, longeant les haies de buissons qui ponctuent le paysage.

Vous marchez ici sur les hauteurs de la plaine de la Bièvre, sur les moraines formées lors de l’Ère Quaternaire par les glaciers. C’est pourquoi les chemins sont parsemés d’innombrables galets, épargnés par les paysans qui les ont parfois dégagés des prés et des cultures. Le chemin s’élève légèrement, offrant une vue magnifique sur Gillonay qui s’étend en longueur dans la plaine de la Bièvre, là où passe la variante du même nom. 

Continuant son chemin à travers les prés, le chemin traverse ensuite le Chemin de Parady. La nature ici est d’une grande douceur, dans une campagne préservée et paisible.

Au bout du chemin à travers la campagne, le GR65 rejoint la banlieue de La Côte-Saint-André en empruntant la route.

Progressant vers le bourg, il descend le Chemin du Pollard, traversant une banlieue proche où se dressent des villas modestes.

Un peu plus loin, le parcours traverse la petite départementale D71 et continue sur la Rue Martel en direction du centre-ville.

La route passe plus loin devant le château Louis XI, classé parmi les Monuments Historiques, qui surplombe la ville. Construit au XIIIe siècle par les comtes de Savoie, ce château est célèbre pour avoir hébergé le futur roi Louis XI au XVe siècle, qui en fit l’une de ses résidences favorites, notamment pour les chasses qu’il organisait dans la Bièvre. Des remaniements importants ont été effectués par la suite. On peut visiter le château, ainsi que le Musée Le Paradis du Chocolat qui lui est attenant. Le Festival Berlioz y prend également place, ajoutant à la richesse culturelle du site.

Juste en dessous du château se niche le magnifique ancien moulin du château, avec sa roue à aubes remontant au Haut Moyen Âge, restaurée au fil des siècles.

Empruntant une ruelle somptueuse, le GR65 mène à une esplanade qui domine la cité.

De cette esplanade, de petits squares et des escaliers s’échelonnent sous la colline, offrant des vues pittoresques sur les toits. C’est la partie la plus charmante du bourg.

Dans un dédale de petits escaliers, de tunnels et de grands murs au charme incroyable, le chemin descend vers la très belle halle du XIIIe siècle.

Sous ses magnifiques poutres, se tient le marché une fois par semaine. Cette somptueuse halle est également inscrite au titre des Monuments Historiques.

Le quartier des halles est la seule partie de la ville qui offre un véritable cachet. Pour le reste, dans cette cité de près de 5 000 habitants, l’activité se concentre principalement dans la longue Rue de la République, qui traverse toute la ville. C’est également dans cette rue que se situe le musée consacré à Berlioz.

Hector Berlioz, considéré par beaucoup comme le plus grand compositeur français, est né ici en 1803. Son père était médecin. Sa maison natale est devenue le Musée Hector Berlioz. Après avoir passé une vingtaine d’années ici, il fit carrière surtout à Paris, où il mourut en 1869. Chaque année en août, un festival Berlioz se déroule dans la cour du Château Louis XI, pouvant accueillir plus de 1 000 spectateurs.

Logements

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