09: Revel-Tourdan à Auberives-sur-Varèze

Encore une journée sur les galets et les “feytas” de la Bièvre-Valloire

 

DIDIER HEUMANN, ANDREAS PAPASAVVAS

 

Nous avons divisé l’itinéraire en plusieurs sections, pour faciliter la visibilité. Pour chaque tronçon, les cartes donnent l’itinéraire, les pentes trouvées sur l’itinéraire et l’état du GR65. Les itinéraires ont été conçus sur la plateforme “Wikilocs”. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’avoir des cartes détaillées dans votre poche ou votre sac. Si vous avez un téléphone mobile ou une tablette, vous pouvez facilement suivre l’itinéraire en direct.

Pour ce parcours, voici le lien:

 

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/de-revel-tourdan-a-Auberives-sur-vareze-par-la-via-gebennensis-34293137

Ce n’est évidemment pas le cas pour tous les pèlerins d’être à l’aise avec la lecture des GPS et des cheminements sur un portable, et il y a encore en France de nombreux endroits sans connexion Internet. De ce fait, vous pouvez trouver sur Amazon un livre qui traite de ce parcours. Cliquez sur le titre du livre pour ouvrir Amazon.

Le Chemin de Compostelle en France. IV A. De Genève au Puy-en-Velay par la Via Gebennensis

Si vous ne voulez que consulter les logements de l’étape, allez directement au bas de la page.

L’étape du jour est intéressante à différents points de vue. D’abord, c’est le dernier jour sur les galets et les “feytaz” de la Bièvre-Valloire. Vous chaussures en auront fini de glisser sur les galets des moraines. Cela lasse à la fin, trois jours! Bientôt, nous aurons traversé le Rhône et rejoint les collines qui nous dirigent vers le Puy-en-Velay. Et puis, dans cette étape, il y a trois sites vraiment charmants. Nous passerons d’abord près de la chapelle de la Salette, blottie au coin des bois. Plus loin, nous prendrons le loisir de nous attarder à Romain-de-Surieu sur la très belle colline du Carmel et plus bas dans le vallon où coule la source de la St Lazare. Au milieu des mousses, des fougères, des noisetiers, des sureaux, des ronces et des feuillus, le vallon distille une fraîcheur sans pareil.

Plus loin, il faudra traverser cette interminable et monotone plaine de la Valloire. Il n’y a pas d’autre choix, si on veut retrouver dans la prochaine étape le Rhône, que nous avons perdu de vue depuis plusieurs jours.

Difficulté du parcours : Les dénivelés aujourd’hui (+423 mètres/-619 mètres) sont très raisonnables pour une étape de près de 30 kilomètres. On peut s’arrêter avant, à St Romain-de-Surieu ou à Assieu, mais les possibilités de logement sont maigres dans la région. Bien évidemment, on monte et on descend toute la journée, sur de rondes collines, mais le point le plus haut n’excède pas 450 mètres d’altitude. Les pentes ne dépassent guère les 10%, mais, il y a des pentes plus fortes, même au-dessus de 15-20%, tout au long du parcours. La difficulté de cette étape, si on ose le dire ainsi, est parfois l’état des chemins, sur les galets de la Bièvre.

 

Aujourd’hui, les parcours sur route dépassent de peu les parcours sur les chemins :

  • Goudron : 16.5 km
  • Chemins : 14.8 km

Parfois, pour des raisons de logistique ou de possibilités de logement, ces étapes mélangent des parcours opérés des jours différents, ayant passé plusieurs fois sur ces parcours. Dès lors, les ciels, la pluie, ou les saisons peuvent varier. Mais, généralement ce n’est pas le cas, et en fait cela ne change rien à la description du parcours.

Il est très difficile de spécifier avec certitude les pentes des itinéraires, quel que soit le système que vous utilisez.

Pour les “vrais dénivelés”, relisez la notice sur le kilométrage sur la page d’accueil.

Voici un exemple de ce que vous trouverez. Il suffit de prendre en compte la couleur pour comprendre ce qu’elle signifie. Les couleurs claires (bleu et vert) indiquent des pentes modestes de moins de 10%. Les couleurs vives (rouge et brun foncé) présentent des pentes abruptes, le brun dépassant 15%. Les pentes les plus sévères, supérieures à 20-25%, très rarement plus, sont marquées de noir.

 

 

Section 1 : Le parcours repart vers le haut plateau.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : vallonnements sans grande difficulté, avec des pentes très raisonnables.

Le GR65 quitte Revel-Tourdan près du cimetière et descend sur la route vers la plaine.
Un peu plus bas, il abandonne la route principale, le Chemin Neuf, pour le Chemin du Moulin Coquaz, une petite route qui descend dans le sous-bois.
Quand il rejoint la plaine, il traverse le Dolon.
Puis, il trouve rapidement la D51, où il séjourne peu, pour partir sur un chemin de terre vers le sous-bois, au lieudit Les Falconettes.
Le chemin part alors le long des haies et des céréales vers le sous-bois.

Tout près, un étang se niche au pied du sous-bois. Il faut dire le plaisir renouvelé de trouver ces lieux rafraîchissants sur le chemin.

Plus loin, le chemin, devenu plus herbeux, longe alors le sous-bois, le traverse à la marge, dans les chênes et la charmille. Dans les champs, on aime le colza dans la région.
Le chemin rejoint bientôt la départementale D538, une artère très circulante qui va vers Primarette. Il ne fait que la traverser et part sur le goudron sur le Chemin de Saint Jacques.
La route monte alors longtemps sur une colline où croissent les peupliers, au milieu des prairies et des cultures, où le maïs domine nettement.

Plus on monte, plus les prairies prennent le dessus et la colline paraît parfois pelée.

Du sommet de la colline, la route redescend jusqu’au lieudit La Garenne, à l’orée du bois.

Un chemin fait de terre et d’herbe gagne alors le sous-bois, passant devant une belle demeure en pisé.

Section 2 : Sur les traces du TGV Lyon-Valence en montant vers le haut plateau.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours un peu plus raide à l’approche du haut plateau.

La nature est touffue ici. On dirait le sud. Rapidement, on approche des barrières de protection du TGV. Ici passe la LGV Rhône-Alpes, dit aussi ligne nouvelle 4 (LN4), mis en service en 1994, qui fait le contournement de Lyon et va vers Valence, où elle se poursuit par la LGV Méditerranée.
Puis, le chemin longe longtemps dans les parapets de protection de la ligne du TGV en montant dans une sorte de lande, sur un chemin qui devient de plus en plus caillouteux à mesure que l’on monte. Ce sont toujours les galets morainiques de la Bièvre que l’on affronte depuis des jours.
Tout là-hsut, sur la colline trône une antenne.
Plus haut, le chemin passe sous la ligne de chemin de fer sur le Chemin des Sources. Si vous passez ici au moment du passage du train, vous sentirez vibrer le sol.
Alors, le chemin caillouteux monte jusqu’au lieudit Maison Reynaz, de l’autre côté de la voie ferrée.
Au sommet de la butte, le chemin redescend jusqu’à rejoindre une route goudronnée.
Le GR65 descend alors sous les feuillus la Route des Brosses…
…jusqu’à franchir un petit affluent du Dolon.

Attention ! Soyez attentif ici, la direction est discrète. Il vous faut à tout prix trouver la Rue des Fontaines, sinon vous allez vous perdre, qui fait angle droit avec la route des Brosses pas laquelle vous êtes descendu.

La route monte assez sèchement entre tournesols et prairies vers les premières maisons du hameau de l’Hôpital.
La route fait alors quelques lacets en pente soutenue pour gagner les dernières maisons du hameau sous la forêt.
Plus haut, un chemin de terre part alors en pente douce entre clairières et bosquets vers un château d’eau au sommet de la colline.

Depuis le château d’eau, le chemin arrive à la Maison forestière du grand Bois de Taravas. Cette étape est remplie de pièges pour le randonneur, et il est très facile de se perdre. Alors attention ici ! Il y a une variante plus courte, qui part à droite de la cabane et qui rejoint le GR65 près d’Assieu. Elle est marquée de coquilles, qui vont vous attirer. Mais, elles sont plus grandes que les coquilles actuelles. Ne prenez pas cette variante, même si elle est plus courte, mais moins intéressante que le GR65 conventionnel. C’est l’ancien chemin de Compostelle. Vous manquerez par exemple les beaux sites du Carmel de Surieu. Le GR65, lui, file tout droit, devant la cabane.

Un large chemin de terre s’en va à plat dans la forêt des Petits Bruyères, où se rangent, assez serrés, les petits hêtres, les érables, les châtaigniers et les chênes. Ici encore, les galets de la Bièvre sont présents, parfois en masse. Puis, le chemin sort dans une clairière qu’il va longer un bout de temps.
Plus loin, le long des haies, le chemin de terre longe les prairies, les cultures de maïs et de céréales. Dans la région, les cultures d’oléagineux sont rares, si ce n’est le colza. On ne voit pour ainsi dire jamais poindre les gracieux tournesols.

Section 3 : En route pour la Chapelle de la Salette.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : vallonnements sans grande difficulté, sauf dans le vallon de la Salette, où la pente est sévère, en descente comme en montée.

Puis, l’asphalte remplace la terre battue.
Ici, on pratique aussi l’élevage de la vache à viande, plus que la vache à lait. Les belles Blondes d’Aquitaine et les Charolaises semblent avoir la cote. Au bord de la route se dresse une de ces maisons si charmantes, où le pisé se marie aux galets, dans une anarchie plus que gracieuse.
La route passe bientôt au lieudit Grandes Bruyères. Tout près se niche un petit étang, dissimulé dans les saules et les chênes.
Il y a quelques fermes disséminées le long de la route. Derrière les céréales et les bosquets de chênes, en dessous le regard porte sur la grande plaine de Bièvre-Valloire.
Plus loin, la route descend un peu plus dans le pays, passe près d’un parc où s’égaient des biches.
Là, le GR65 quitte la route goudronnée pour un chemin qui s’en va vers les bois.
Le chemin va descendre dans la Combe du Rival. La pente est sévère, un moment nettement supérieure à 15%. La végétation est exubérante au milieu de l’herbe, des broussailles, des chênes et des herbes folles. Même si on ne fait que percevoir diffusément deviner le murmure d’un ruisseau, on devine qu’ici parfois, le passage peut être humide.

Heureusement, les pierres sont plutôt rares sur le chemin, sauf exception bien évidemment. Nous sommes toujours sur les contreforts morainiques de la plaine de Bièvre.

Au bas de la descente, le chemin passe à la périphérie du village de Bellegarde-Poissieu.
Mais, le chemin ne reste pas longtemps sur le plat. Aussitôt, il remonte la Combe de Rival, de l’autre côté, sur un chemin qui hésite entre l’herbe et les pierres.
Plus haut, entre prairies, petites cultures et sous-bois de feuillus, le chemin se dirige vers la chapelle de la Salette.

La chapelle de la Salette est l’ancienne église de la paroisse de Bellegarde. Construite au Moyen-âge sur un bloc rocheux, elle est mentionnée dès le XIème siècle. Elle est remarquable pour son clocher peigne. Sise dans un site charmant, elle n’est aujourd’hui qu’une chapelle de cimetière. Elle a subi de nombreuses transformations au cours du XVIIIème siècle. Elle ne serait ouverte que le dimanche.

Le chemin monte encore un peu au-dessus de la chapelle dans les bois, où passe une petite route de terre battue.

De là-haut, la chapelle disparaît dans le feuillage dense.

Le large chemin sort assez rapidement du sous-bois, transite dans un bout de campagne avec des arbres fruitiers.
Il passe un peu plus loin au lieudit Le Château mais on a beau s’écarquiller les yeux, on ne voit pas de donjon ici. S’agit-il des ruines d’un château dit de l’Ogresse, dont une légende court dans la région ?
Et pourtant nous marchons sur le chemin du Château, qui alimente les petits hameaux de la région.
Un peu après, le GR65 passe bientôt près d’une table d’orientation qui décrit les “points chauds de la Bièvre-Valloire”, au milieu des grands chênes blancs. Mais, il n’y a pas grand- chose à se mettre sous la pupille ici.
Ici, le chemin de terre est large, peu caillouteux. Nous marchons en fait sur une “feytaz”, ces lignes de crête qui passent quasi à plat sur les hauts plateaux de la Bièvre, séparant deux plaines. Ici, ce qui est rare, poussent des épicéas, que l’on a plantés.

Section 4 : Légers vallonnements sur la “feytaz”.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans difficulté.

Près du minuscule cimetière qui marque l’entrée du hameau des Brosses, et ses lotissements récents, le GR65 retrouve le goudron.
Dans une grande partie de l’étape, le chemin va hésiter entre la campagne et les bosquets, parfois de vraies forêts. Ici, en sortant des Brosses, ce sont d’abord les prés et les céréales, avant de passer un petit bois sur la route goudronnée. Dans cette région, on ne voit pas beaucoup de bétail dans les prés. Est-ce la mauvaise saison pour nous ?
Entre prés, maïs, colza et tournesols, mais aussi souvent dans le sous-bois, la route de campagne goudronnée somnole sur la “feytaz”.
A leur habitude, les paysans ont planté ici de nombreux frênes sur les bords de route. Cet usage permettait jadis d’apporter un complément au bétail en hiver. Dans les forêts, ce sont toujours les chênes qui dominent les feuillus, surtout des châtaigniers et des érables champêtres. En-dessous s’étend toujours l’immense plaine de la Bièvre-Valloire.
Vous avez dit “feytaz”, d’ailleurs ici un hameau porte le même nom.
A deux pas, la route passe au lieudit Les Mouilles. Ici, le GR65 laisse le goudron pour gagner le Bois d’Arche, puis le Bois de Surieu, où il va cheminer sur près de 2 kilomètres.
Nous sommes toujours sur la “feytaz”. Et pourtant, le chemin est lisse, presque comme un sou neuf, ce qui est curieux dans la région. La forêt de feuillus est assez dense, riche en châtaigniers, mais le chemin passe le plus souvent en bordure de la forêt.
Plus loin, le chemin passe près d’un réservoir. Chemin faisant, le GR65 croise le GR422, dont on ne sait dire où il se dirige.
Sur le GR65, maintenant c’est presque du sable.

Peu après, la sobre croix de Pierafay est cachée dans les feuillages.

Ici, le chemin longe un peu les cultures le long du bois, avant de pénétrer dans le bois de Surieu. Le sol doit être peu perméable, et les rétentions d’eau sont nombreuses, même par temps sec. Ici, on aime chasser les palombes. Ne croyez jamais que ces structures sont là pour observer les oiseaux pour les ornithologues.

Section 5 : En passant par les bijoux de la colline de Surieu et de St Lazare.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : section assez casse-pattes.

Le chemin progresse, presque à plat, parfois dans la forêt dense où abondent les petits châtaigniers et les chênes, parfois dans des espaces dépouillés, par coupe d’arbres. La terre ici est de la terre glaise.
Puis, le chemin abandonne la “feytaz” et amorce la descente sur Surieu, d’abord douce sur un tronçon qui hésite entre la terre battue et l’asphalte.
Plus bas, le GR65 sort des bois.
Alors, il se décide pour le goudron. La route descend, en pente plus soutenue entre campagne et sous-bois sur le château de Surieu.
La route arrive alors sur le très beau site de Surieu. Aux abords du site se dresse une grande demeure, appelée le château, qui était mis en vente ces dernières années. Un belge l’aurait peut-être acheté, dit-on par ici.
Le site est perché sur un petit promontoire au-dessus de la vallée de la Sanne. D’un château du XIIème siècle, il ne reste que le donjon dressé vers le ciel. L’origine de la chapelle reste mystérieuse. Un lieu de culte est mentionné ici, au Xème siècle, mais on ne sait si c’est la chapelle et la chapelle de cette époque. Peut-être était-elle liée au château. Il reste à l’intérieur des restes médiévaux, même si la plus grande partie de l’édifice ait été l’objet de restauration jusqu’au XIXème siècle. A côté de la chapelle, des carmélites se sont installées depuis une trentaine d’années.
A la sortie du site de Surieu le GR65 passe près d’un parc aménagé pour les pique-niqueurs et descend, entre frênes, chênes et érables, dans un vallon étroit où coule un filet d’eau.
C’est ici que coule la source de la St Lazare. Au milieu des mousses, des fougères, des noisetiers, des sureaux, des ronces et des feuillus, le vallon distille une fraîcheur sans pareil. Vous ne vous lasserez sans doute parfois de boire et de vous rafraîchir à la fontaine. La légende veut que les ossements de St Lazare aient transité par Surieu avant de gagner Autun. Le site a longtemps été objet de pèlerinage et on y venait boire à la source, qui comme toutes les sources, était bénéfique pour de nombreuses maladies, notamment les maladies des enfants. Puis, le site fut progressivement abandonné. Ce n’est que depuis quelques décennies que le site a été réhabilité. A notre dernier passage, des bénévoles amélioraient encore la géographie des lieux.
De petits escaliers conduisent sur la route au bas du site.
Le GR65 descend alors sur la route pour traverser la Sanne, une rivière perdue dans les feuillages, la charmille et les aulnes, qui baigne la vallée.
Le GR65 ne va pas au village de St Romain-de-Sirieu. Il longe le terrain de football et traverse la petite départementale D 134.
Puis, il emprunte la montée du Dorier sur le goudron, en direction de l’église St Romain et des Limones.
La route monte en pente assez douce le long des villas.
Elle passe près de l’église de Surieu du X-XIème siècle, inscrite au titre des monuments historiques, et de son petit cimetière. Si vous y allez, peut-être auriez-vous la chance de trouver porte ouverte. Pas nous. La route monte encore le long des villas jusqu’à atteindre les dernières maisons de St Romain-de-Surieu sur la colline.
Plus haut, le GR65 retrouve d’abord la campagne, puis les sous-bois.

Section 6 : Dans le grand bois de la Limone.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : section assez casse-pattes dans la forêt.

La route descend un peu pour traverser le ruisseau de la Limone, puis remonte d’abord dans les taillis et les broussailles vers la Bois de la Limone.
Un peu plus haut, le chemin traverse des taillis denses où s’épanouissent les genêts et les lauriers sauvages.
Le chemin va musarder longtemps dans le bois, dans la chênaie, la charmille et les châtaigniers sauvages. Ici, les moraines de l’Ère Quaternaire ont dû épargner la région. Les pierres ont-elles par bonheur disparu ? Mais la terre est très imperméable, et partout les eaux des dernières pluies stagnent dans les ornières façonnées par les tracteurs des bûcherons.
On croyait les pierres du chemin évanouies pour toujours. Que nenni ! Ici, elles reviennent en force. Nous sommes toujours sur les moraines de la Bièvre. Le chemin passe parfois dans la forêt dense, parfois dans des clairières où prolifèrent les broussailles et les herbes folles.
Disons-le, le Bois de Limone est une forêt très agréable. Plus haut, on se balade quasi à plat sous les grands chênes blancs, qui ont pris de la taille. Nous marchons toujours sur le GR65 et non sur le GR422, que nous croisons pour la deuxième fois, et dont on ne saura jamais d’où il vient et où il va.
Peu après, le chemin quitte la belle forêt.
Derrière le colza, on aperçoit alors sous les frênes les maisons d’Assieu en dessous et on voit s’étendre les toiles des maraîchers dans la grande plaine de la Bièvre-Valloire.
Mais, nous sommes encore assez éloignés de la plaine. Le chemin de terre se prolonge le long des sous-bois et rejoint une route de campagne.
Le GR65 suit un instant la route puis repart sur la terre battue dans le sous-bois.
Et alors vive les galets de la Bièvre, qui vont encore faire les délices des pèlerins pour encore de nombreux siècles !
Plus bas, c’en est alors fini des grandes forêts pour aujourd’hui. A la sortie du bois, le chemin croise une auguste demeure enfoncée dans un parc au lieudit Le Cuzin.
Le chemin devient alors goudron et il descend sur Assieu entre arbres fruitiers et châtaigniers. Ici, ceux-ci sont cultivés et donnent des châtaignes bien joufflues. C’est en contraste avec les châtaignes sauvages, plus petites, qui abondent dans ces forêts. Il fut un temps, avant la pomme de terre, que la châtaigne sauvage était le pain quotidien du centre de la France. Rassurez-vous, dans la région, on les ramasse encore. Mais moins.
On rejoint alors une petite départementale à l’entrée du village de Assieu. Le GR65 ne va pas au centre du village. Mais de nombreux pèlerins y font une halte à l’auberge.

C’est alors le contact saisissant avec cette grande plaine qui paraît sans fin.

La route suit la banlieue du village, où on retrouve ces murs de galets, qui sont, en quelque sorte, le patrimoine visible de la région.
Alors, à la sortie du village, on part en balade dans la plaine cultivée de la Bièvre. C’est un changement drastique de paysage. On a le sentiment d’avoir changé de pays. Bien sûr, ce ne sont pas les grandes plaines du Middle West, de l’Amérique rurale américaine, qui descendent du Canada au Texas et qui font plusieurs centaines de kilomètres de large. Ici, c’est plus petit, dirons-nous. La Bièvre, c’est 6 kilomètres de large, mais c’est grand en Europe. Et quand on y va à pieds, c’est encore plus grand !

Section 7 : Sur l’immense plaine de la Bièvre.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.

Un peu plus loin, le chemin de terre prend le relais et le chemin file entre les maïs et les blés sous la grande ligne de pylônes à haute tension. La plaine se déroule, à perte de vue.
Tiens, voici à nouveau le GR422 qui se profile par ici. A voir la hauteur des herbes le long du chemin, il ne doit pas être emprunté tous les jours.
On se rapproche alors progressivement de quelques maisons perdues dans l’immensité des champs.
Et le chemin continue ainsi jusqu’à atteindre le lieudit Les Meuilles. Autrefois, le GR65 passait ici tout droit, pour aller vers Condrieu. Apparemment, cette variante n’est plus d’usage, il n’y a plus de panneau de direction dans ce sens. Mais qui sait?
Un peu plus loin, le GR65 sort des cultures de la plaine, passe sur une route qui gagne le village des Meuilles, qui appartient à la commune de Cheyssieu, comme l’indique le panneau d’entrée du village.
A la sortie du village, la route passe sur le Beson.
Puis, un large chemin de terre s’en va dans la plaine à la visite des arbres fruitiers et des toiles des maraîchers. Ici, quand il s’agit de production intensive, les filets sont partout de rigueur.
Un peu plus loin, le chemin laisse les arbres fruitiers pour un peu d’ombre dans les sous-bois.
Mais, il en ressort pour visiter d’autres cultures. Les paysans ont sans doute épierré les chemins pour leurs tracteurs. Ici, il y a plus de sable, et on fait pousser les asperges. Mais, il y a aussi parfois des terrains vagues.
Puis, le bruit des moteurs s’amplifie de mètre en mètre. Dans ces conditions, il n’y a pas de doute pour le marcheur. On approche d’une autoroute. Alors ici, les belles pommes ne sirotent pas que des litres de pesticides, mais aussi les miasmes de la circulation routière. Les blés, aussi.
Une petite route longe alors l’autoroute puis la traverse sur un pont. Ici, ce n’est pas moins que l’A7, l’autoroute du Soleil.
La route arrive alors rapidement à la périphérie de Auberives-sur-Varèze.
Le GR65 ne rentre pas tout de suite dans la localité de Auberives-sur-Varèze. Il se livre à un parcours fléché et tortueux dans le village, qui n’a pas de vrai centre.Il la contourne en suivant le Chemin des Vignes.
Puis, toujours dans les petits pavillons, il prend la Rue des Sables, pour trouver au bout la RN7, la grande artère qui va de Paris au sud de la France. Auberives-sur-Varèze est assez étendu, mais peu peuplé (1’500 habitants). Ici les possibilités de logement ne sont pas nombreuses. Aussi, de nombreux pèlerins poursuivent souvent le chemin jusqu’à Auberives-sur-Varèze, mais là-bas, les possibilités ne sont guère plus nombreuses.

Logements

 





N’hésitez pas à ajouter des commentaires. C’est souvent ainsi que l’on monte dans la hiérarchie de Google, et que de plus nombreux pèlerins auront accès au site.
Etape suivante : Etape 10: De Auberives-sur-Varèze à St Julien-Molin-Molette
Retour au menu