Etape 11 : Bigorre au Puy-en-Velay

En route pour ce que de nombreux pèlerins considèrent comme le “vrai” départ du Chemin de Compostelle

 

DIDIER HEUMANN, ANDREAS PAPASAVVAS

 

Nous avons divisé l’itinéraire en plusieurs sections, pour faciliter la visibilité. Pour chaque tronçon, les cartes donnent l’itinéraire, les pentes trouvées sur l’itinéraire et l’état du GR65. Les itinéraires ont été conçus sur la plateforme “Wikilocs”. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’avoir des cartes détaillées dans votre poche ou votre sac. Si vous avez un téléphone mobile ou une tablette, vous pouvez facilement suivre l’itinéraire en direct.

Pour ce parcours, voici le lien:

 

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/de-bigorre-a-aiguilhe-puy-en-velay-par-la-via-gebennensis-adresca-33259430

Si vous ne voulez que consulter les logements de l’étape, allez directement au bas de la page.

Quand on est néophyte sur le Chemin de Compostelle, arriver au Puy-en-Velay, c’est un peu comme se trouver à la Mecque pour un musulman. La lecture des guides ou maintenant d’Internet en font régulièrement une montagne de cette ville. Et puis, il y a le cérémonial du départ à la cathédrale. Et pourtant les pèlerins du Moyen-âge n’arrivaient pas ici par train. Ils y passaient sans doute, mais pas tous. Il y avait de nombreuses autres voies avant d’y arriver.

On passe progressivement des monts d’Ardèche et de Haute-Loire dans le domaine des Monts du Dévès. La Loire est l’axe central de tout ce dispositif.

 

Aujourd’hui, le chemin est une longue descente sur Le Puy-en-Velay, en empruntant une gorge profonde. Le chemin ne passe pas, comme la Via Gebennensis voisine, près des petits “sucs” volcaniques du Velay. Elle se contente de petites “gardes” plus raisonnables, mais qui ont tout de même une structure arrondie de petits volcans. Lorsque la Via Adresca arrive dans la plaine, elle rejoint la Via Gebennensis près de St Germain-Laprade. Ainsi, tous les pèlerins des pays de l’Est, les allemands, les autrichiens et les suisses, et parfois quelques français, se retrouveront ensemble pour gagner la cité et se recueillir sur le rocher de St Michel Aiguilhe ou sur le Mont Anis près de Notre-Dame du Puy.

Difficulté du parcours: Les dénivelés (+234 mètres/-758 mètres) sont marqués surtout en descente. La difficulté du jour est la gorge de la Gagne. La descente est “terrible” sur des fortes pentes, souvent très caillouteuses. Depuis la rivière, il faut remonter de l’autre côté du vallon. Mais c’est du goudron, et la pente est un peu moins sévère. A partir de là, il n’y a plus de gros problèmes. C’est une longue descente vers la plaine, avec quelques montagnes russes, pour le plaisir, avant de se balader le long de la Loire et de la Borne jusqu’à la ville.

Les parcours du jour sont à l’avantage des chemins, même si on a compté tout le parcours, à l’arrivée, le long des rivières, comme des chemins. Cependant, il y a aussi des passages sur du goudron, mais ce ne sont pas des routes :

  • Goudron: 9.3 km
  • Chemins: 15.4 km

Parfois, pour des raisons de logistique ou de possibilités de logement, ces étapes mélangent des parcours opérés des jours différents, ayant passé plusieurs fois sur ces parcours. Dès lors, les ciels, la pluie, ou les saisons peuvent varier. Mais, généralement ce n’est pas le cas, et en fait cela ne change rien à la description du parcours.

Il est très difficile de spécifier avec certitude les pentes des itinéraires, quel que soit le système que vous utilisez.

Pour les “vrais dénivelés”, relisez la notice sur le kilométrage sur la page d’accueil.

Voici un exemple de ce que vous trouverez. Il suffit de prendre en compte la couleur pour comprendre ce qu’elle signifie. Les couleurs claires (bleu et vert) indiquent des pentes modestes de moins de 10%. Les couleurs vives (rouge et brun foncé) présentent des pentes abruptes, le brun dépassant 15%. Les pentes les plus sévères, supérieures à 20-25%, très rarement plus, sont marquées de noir.

 

Section 1: En route pour Le Puy-en-Velay.

 

Aperçu général des difficultés du parcours: descente sans difficulté.

Si vous avez passé la nuit à Bigorre, il faut rejoindre Bournac où passe la Via Adresca.
Nous voici dans le village au petit matin.
La route passe devant une chapelle et traverse un village où on trouve aussi de belles demeures en pierres de basalte jointoyées.
La route descend alors en pente assez raisonnable sur le flanc de la colline. Le spectacle donne sur les forêts boisées, les petits volcans du Velay au-dessus du Puy, et à l’horizon la barre des Monts du Dévès.
Plus bas, la route passe au hameau de La Teyssonère. On voit grossir un peu les petits volcans, ceux que l’on appelle dans le pays des “gardes“, couvertes souvent de terres fertiles, et sur le sommet arrondi des arbres ou de la lande. L’arrivée au Puy par la Via Adresca est moins spectaculaire que sur la Via Gebennensis, où le chemin passe au milieu d’un grand nombre de “sucs”, les petits volcans arrondis du Velay en Haute-Loire et Ardèche.
La route descend sans cesse vers la forêt, au milieu des frênes. Progressivement, elle se transforme en une large piste forestière.
La piste descend jusqu’à se trouver à l’entrée de la grande forêt de Planastie.
Il est des chemins difficiles sur le Chemin de Compostelle, mais jamais impossibles ou dangereux. Celui-ci, vous allez sans doute le placer dans le haut du palmarès, peut-être à la première place.

Pourtant, au début cela commence doucement, à 15% de pente, dans les genêts, les fougères et les herbes folles, sous les épicéas et quelques frênes. Mais, on s’aperçoit vite qu’on va s’enfoncer maintenant dans quelque chose de plus difficile.

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Section 2: Un des plus beaux défilés du Chemin de Compostelle.

 

Aperçu général des difficultés du parcours: cela se passe de commentaires.

Allez! Le chemin, c’est un dénivelé de près de 200 mètres, presque 1 kilomètre de descente sévère, à plus de 30% par endroits, dans la forêt dense, où rarement filtre la lumière.

Le chemin, ce sont de gros cailloux sur la terre noire, avec de l’eau qui ruisselle de partout, qui se faufile entre les pierres. Par temps de pluie, un vrai délice, sans doute. Il fait parfois si noir qu’on se demande comment les arbres et les buissons assument leur photosynthèse.

Partout de grosses ornières, causées par les eaux de ruissellement, car les tracteurs ne passent pas par ici. Et toujours les pierres, souvent anguleuses, mais ce ne sont plus les galets de l’Isère.
Sur le bas de la descente, la pente diminue à 15%, mais alors apparaît la boue qui embarque vos semelles. Un vrai régal! Voir une coquille du Chemin de Compostelle ici rassure les esprits. Nous ne nous sommes pas perdus.

Quand vous verrez devant vous le pont de pierre qui traverse le défilé, nous allons dire le coupe-gorge, on imagine pour beaucoup un ouf de soulagement.

Bien sûr, il y a des routes dans ces vallons hors du monde. D’ailleurs, la départementale D49 ne passe pas loin d’ici. Le pont enjambe la rivière de la Gagne, une rivière qui serpente ici dans la brousse et rejoint plus bas la Loire.
Vous vous imaginez bien que la route allait remonter l’autre versant du vallon. Il en est toujours ainsi sur le Chemin de Compostelle. Alors, ici, pas grand-chose à dire ou à montrer, une route qui monte près de 2 kilomètres dans la forêt des Côtes de la Gagne. Des conifères en abondance, beaucoup de pins, avec par ci par là un feuillu, des pentes se rangeant entre 10% et 15%.
C’est toujours un grand plaisir de retrouver la lumière et le jour. Vers le sommet de la montée, on aperçoit dans le lointain horizon la région du Puy-en-Velay perdu dans un immense forêt, car, en fait, quand on passe dans le centre de la France, on a le sentiment de traverser une grande forêt. On s’approche aussi des maisons en pierre du hameau de la Chapelette.
La Via Adresca quitte alors l’axe routier et se dirige sur la terre battue vers le hameau, en passant devant une petite chapelle de pierres de basalte.

Un chemin descend sous une belle maison de pierre dans le sous-bois au milieu des buissons, des frênes et des chênes qui remontrent leur bout de nez. C’est aussi, que nous avons quitté les hauts plateaux, où les chênes ont tendance à se cacher.
Le chemin croise un affluent de la Gagne. C’est toujours intéressant quand on passe sa journée en forêt de voir la compétition que se font les arbres pour l’existence. Pourquoi les frênes dominent-il la région depuis un jour? Peut-être que le champignon, qui les tue à petits feux, a pris froid au bord de la Gagne! Sans doute que même les scientifiques ne sauraient apporter qu’une explication vague. Le sol, l’altitude, soit, mais quoi encore.
Un peu plus bas, le chemin est un peu embourbé, car l’eau suinte ici.
Juste en dessous, le chemin, devenu un peu plus pierreux, sort du bois pour arriver au hameau des Vignettes.
Un tout petit bout d’asphalte pour traverser un hameau au milieu des frênes. Mais, à partir d’ici on va pénétrer dans le royaume des pins.

Le chemin va descend alors très longtemps dans une extraordinaire forêt de pins. Au début les pins sont encore assez distants les uns des autres.

Section 3: Dans un incroyable forêt de pins avant de gagner la plaine.

 

Aperçu général des difficultés du parcours: en descente constante, mais parcours facile.

 

Plus bas, bientôt le spectacle s’annonce, avec des pins, serrés comme une armée de soldats de bois défiant le bleu du ciel. Quel bonheur sait parfois nous procurer la nature!


La sérénité y règne. Des pommes de pins jonchent le sol, sur le sol brun d’où émergent les racines légères des arbres. La pente est douce et régulière. Il y a tout pour plaire.

Au bas de la forêt, un large chemin de terre battue continue de descendre dans une campagne entremêlée partout de petits bosquets
Le chemin passe au Rivet, quelques grandes fermes au coin du bois, et retrouve la route.
La route file alors en descente imperceptible sous les grands chênes et les frênes.
Au lieudit La Portale, la Via Adresca part sur une autre petite route.
Rapidement, la terre battue remplace le goudron. Ici, c’est du sable, il y a une carrière tout près d’ici. Devant soi se dessinent les “gardes”, boisées jusqu’au sommet.
La piste sableuse dodeline doucement entre prés et bosquets. Les cultures sont rares ici.
Entre chênes et frênes, la route sableuse arrive aux premières maisons du village de Noustoulet.
Noustoulet est encore un de ces nombreux et beaux villages de la région où le basalte est le roi. Ici passe la départementale D150 que la Via Adresca traverse.
Une petite route traverse le village.
Puis, on retrouve la terre battue sur un chemin qui file à nouveau entre les frênes et les chênes le long du ruisseau de Noustoulet.
Puis, à la sortie du sous-bois, soudain le paysage bascule. Nous avançons vers un ballet de départementales qui se dirigent vers Puy-en-Velay.
Alors, la Via Adresca va jouer avec le nœud routier, tenter de se faufiler jusqu’à trouver un chemin de terre qui part entre prés et blés vers une “garde”.

Section 4: Le long des grandes routes du Velay.

 

Aperçu général des difficultés du parcours: descente sans difficulté.

Le chemin de terre va se rapprocher de la départementale D150 et la suivre pour un bon bout de temps.
Il y a parfois des moments lancinants sur le Chemin de Compostelle, heureusement pas très courants. Celui-ci en fait partie. Passer dans des nœuds routiers, puis longer les routes. Mais ici, la circulation n’est pas trépidante. Ce n’est pas le grand axe qui descend de St Etienne vers le Puy, que l’on retrouvera plus loin. Il faut bien faire passer le chemin quelque part, non? Bientôt, on aperçoit devant soi, au loin, le complexe industriel de St Germain-Laprade, et encore plus loin, les monts du Dévès
Plus loin, la Via Adresca s’écarte de la départementale et rejoint une route goudronnée rectiligne qui s’en va dans la campagne.
La route se rapproche alors du village de Roussillon, mais ne fait que l’effleurer.
Un large chemin graveleux repart alors dans les blés. Devant soi s’étendent St Germain-Laprade et sa zone industrielle.

Ici, on note des indications pour le GR430, appelé ici Chemin de St Régis, mais aussi pour le GR65, la Via Gebennensis, qui vient de Marnhac, que la Via Adresca rejoint ici.

Pour la suite du parcours sur Le Puy-en-Velay, reportez-vous à la Via Gebennensis (étape 14 : Queyrières- Le Puy)

Logements

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