12: Les Sétoux à La Papeterie

D’une forêt à l’autre

 

DIDIER HEUMANN, ANDREAS PAPASAVVAS

 

Nous avons divisé l’itinéraire en plusieurs sections, pour faciliter la visibilité. Pour chaque tronçon, les cartes donnent l’itinéraire, les pentes trouvées sur l’itinéraire et l’état du GR65. Les itinéraires ont été conçus sur la plateforme “Wikilocs”. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’avoir des cartes détaillées dans votre poche ou votre sac. Si vous avez un téléphone mobile ou une tablette, vous pouvez facilement suivre l’itinéraire en direct.

Pour ce parcours, voici le lien:

 

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/des-setoux-a-la-papeterie-par-le-gr65-74166541

Ce n’est évidemment pas le cas pour tous les pèlerins d’être à l’aise avec la lecture des GPS et des cheminements sur un portable, et il y a encore en France de nombreux endroits sans connexion Internet. De ce fait, vous pouvez trouver sur Amazon un livre qui traite de ce parcours. Cliquez sur le titre du livre pour ouvrir Amazon.

Le Chemin de Compostelle en France. IV A. De Genève au Puy-en-Velay par la Via Gebennensis

Si vous ne voulez que consulter les logements de l’étape, allez directement au bas de la page.

On aurait pu aussi intituler cette étape“Le calme après la tempête”.  Non pas que les conditions météorologiques fussent à ce point difficiles. Mais parce que l’étape comprend deux portions très distinctes. La première partie est un véritable gymkhana dans les collines boisées de Haute-Loire. La seconde se déroule sur un relief nettement moins accidenté. Mais tout le parcours se passe d’une forêt à l’autre, d’une sapinière à une forêt de feuillus où règnent ici les érables et les frênes. Au bord des routes, des chemins, et dans les pâturages, on voit des alignements de frênes et d’érables sycomores. Ils participent indéniablement à la beauté des paysages dans la région. Mais, si on les a plantés, c’est aussi pour une autre raison. Le feuillage et les fruits des frênes permettent à la fin de l’été́, quand l’herbe vient à manquer, d’apporter un complément de fraîcheur au bétail. Les érables aussi. Quand ils ressemblent à de grands baobabs, leur ombre protège le bétail du soleil. Mais les feuilles sont aussi utilisées comme litières pour le bétail ou même de fourrage lors d’années sèches. Bien évidemment, l’usage des frênes et des érables pour le bétail a fondu avec les années, le maïs remplaçant tout cela. Il ne reste de ces arbres très décoratifs aujourd’hui qu’un usage en menuiserie et ébénisterie. Il n’y a que de très brefs passages dans la vraie campagne, qui n’est représentée ici que par des prairies. Les cultures sont vraiment portion congrue, avec rarement un peu de maïs.

Toute cette région du Pilat que nous traversons était encore au siècle dernier une vraie région industrielle, où le textile était roi. Une histoire qui avait commencé dès François I. Le moulinage s’est implanté dans le Pilat à la fin du XVIème siècle. Le moteur de toute cette activité est d’abord la rivière qui cascade. Sur des anciens moulins à blé ou à huile, on installe des roues hydrauliques. Au début du XIXème siècle, on compte un millier d’entreprises dans la grande région autour de St Etienne. On se met à l’élevage du ver à soie, puis plus tard au tissage. Sériciculture, moulinage, tissage, rubanerie, toutes ces activités ont été le fleuron de la région. On développe partout de petites lignes de trains à vapeur. Il ne reste aujourd’hui que le modeste train touristique du Velay dans tout le Pilat. Puis, les activités déclinèrent progressivement. Vers le milieu du siècle passé, l’arrivée des fils synthétiques, la perte des marchés coloniaux français causèrent la première hécatombe. Les chocs pétroliers à la fin du siècle dernier donnèrent le coup de grâce, Il ne reste plus rien du textile dans le Pilat. On dit qu’aujourd’hui le textile de qualité refleurit en France. Oui, peut-être, mais on ne refera plus tourner les moulins.

 

Il faut faire ici une remarque à propos de la signalisation des chemins de grande randonnée (GR). Quand il n’y en qu’un dans la région, c’est du beurre. Mais quand il y en a deux, voire trois, c’est la foire d’empoigne. Les signalisations rouge/blanc du GR ne vous diront rarement sur lequel des GR vous marchez. Alors, vous pouvez faire des détours inutiles parfois. Il n’y a qu’une solution, choisir le bon, au départ, mais ce n’est pas toujours aisé. Alors ici, vous aurez le très grand plaisir de faire connaissance avec le GR430, une grande source de confusion pour les pèlerins de Compostelle.

Difficulté du parcours : Les dénivelés (+578 mètres/-888 mètres) sont aujourd’hui marqués, mais l’étape est assez longue. Ici, on descend plus que l’on monte, toute la journée. La première partie est difficile, avec trois bosses successives, chacune avec plus de 100 mètres de dénivelés positif. Et parfois, mais assez rarement, les chemins sont pierreux, parfois rocailleux à l’extrême. Par temps de pluie ici, c’est un vrai régal. Ce gymkhana dure jusqu’à rejoindre Montfaucon-en-Velay. Depuis Montfaucon, les ondulations sont légères, et parfois ne se remarquent même pas quand on a connu les difficultés de la première partie du parcours.

Aujourd’hui, les chemins sont nettement en avantage sur les routes goudronnées, ce qui est rare sur le Chemin de Compostelle français :

  • Goudron : 4.7 km
  • Chemins : 20.7 km

Parfois, pour des raisons de logistique ou de possibilités de logement, ces étapes mélangent des parcours opérés des jours différents, ayant passé plusieurs fois sur ces parcours. Dès lors, les ciels, la pluie, ou les saisons peuvent varier. Mais, généralement ce n’est pas le cas, et en fait cela ne change rien à la description du parcours.

Il est très difficile de spécifier avec certitude les pentes des itinéraires, quel que soit le système que vous utilisez.

Pour les “vrais dénivelés”, relisez la notice sur le kilométrage sur la page d’accueil.

Voici un exemple de ce que vous trouverez. Il suffit de prendre en compte la couleur pour comprendre ce qu’elle signifie. Les couleurs claires (bleu et vert) indiquent des pentes modestes de moins de 10%. Les couleurs vives (rouge et brun foncé) présentent des pentes abruptes, le brun dépassant 15%. Les pentes les plus sévères, supérieures à 20-25%, très rarement plus, sont marquées de noir.

Section 1 : En descente dans la forêt.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : descente d’abord légère, puis pentes à plus de 15% sur deux bons kilomètres.

Un large chemin de terre quitte les Sétoux, descendant en serpentant dans les prés.
En pente douce, quasi inexistante, il se dirige vers la forêt. Ici, les montbéliardes ont de la place pour s’exprimer.
Le chemin avance encore un peu le long de la forêt…
… avant de retrouver avec plaisir l’immense forêt de Taillard, avec ses grands sapins blancs élancés comme des jours sans fin.
Pendant presque un kilomètre, le large chemin avance à plat dans la forêt. Il n’y a que des sapins ici rangés comme des soldats dans la mousse.
Plus bas, la pente augmente, à plus de 10% d’inclinaison.
Le chemin sort bientôt de la forêt et trouve une bifurcation où on peut gagner un arboretum tout près sur la terre battue. Le GR65 prend la direction de Lhermet. Il y a des directions marquées ici par des avions sur les arbres. Ce sont les signes du chemin de pèlerinage qui permet de rejoindre les points d’impact de l’avion bombardier et des lieux d’atterrissages des parachutistes en péril. Suivez plutôt les coquilles du Chemin de Compostelle.
Le chemin passe alors rapidement au hameau de Lhermet, avec ses magnifiques maisons de pierre et son lavoir où coule l’eau fraîche.
Le chemin descend alors à la limite des prés le long d’un sous-bois envahi par les hautes herbes. Ici, on trouve des frênes, des érables et des charmes, et il n’y a pas de châtaigniers ni de chênes présents. Les conifères ont momentanément disparu, mais ils vont revenir, c’est écrit.
La pente est sévère dans la descente du vallon, parfois supérieure à 15%. Progressivement les sapins et les épicéas reviennent, émergeant des hautes fougères.

Section 2 : Un joli gymkhana dans les forêts.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours très casse-pattes, avec de fortes pentes, autant en montée qu’en descente.

 

Plus bas, la pente se fait très sévère dans le bois au fond du vallon.
Au fond du vallon, le chemin traverse la Clavarine dans la végétation débordante et trouve une petite route qui remonte du pont, que le GR65 suit. Les pentes sont très marquées ici, à près de 20% d’inclinaison.
Peu après, un chemin se sépare de la route et monte dans les bois. Vous pouvez tout aussi bien suivre la route, le chemin rejoignant la route plus haut. Le sous-bois est mixte ici, avec toujours les grands sapins pectinés, mais aussi des pins et des épicéas. Les feuillus gagnent aussi en volume.
Puis, le GR65 retrouve la route qui serpente en montant dans les sapins du Bois des Ailes.
Il suit un moment la route sous les grands sapins blancs.
Peu après, le GR65 quitte l’axe routier pour un chemin qui continue à monter, mais de manière moins rude, passant près des fermes isolées du hameau du Pommier.
Mais, vous n’êtes pas encore au bout de l’effort. Peu s’en faut, car la pente se fait à nouveau plus rude dans les sapins et les épicéas.
Le chemin quitte alors la forêt et grimpe dans les prés, avec du bétail en pagaille, parfois quelques conifères isolés ou des frênes.
Plus haut, la pente s’adoucit et le chemin atteint le sommet de la crête. Nous sommes au bout de la première bosse. Nous avons tout de même pris près de cent mètres de dénivelé positif depuis le passage au pont sur la Clavarine.
Le GR65 descend alors en pente douce à travers blés et prés sur un tronçon de goudron désossé vers le hameau de Coirolles.
Coirolles, c’est quelques belles maisons de pierre au bord d’une petite route. Certains pèlerins feront halte ici, car il y a un accueil jacquaire dans le hameau.
Un chemin descend en pente soutenue dans les prés sous les frênes et les érables le long des genêts, des fougères, des buissons et des herbes folles. Quelques moutons font la pause sous un immense érable multi-centenaire.

Il y a de magnifiques frênes ici dont on ne saurait déterminer l’âge.

Au fond du vallon se dissimule sous les hautes herbes un affluent de la Clavarine. Devant vous s’étend le Bois de Monsieur où le chemin va remonter.
Le chemin va remonter sèchement de l’autre côté du vallon dans la forêt de sapins blancs.
Le tronçon sur la pente rude n’est pas long, et rapidement le calme revient. Dans ces forêts, lorsque les sapins se serrent les uns contre les autres pour se tenir chaud, ils perdent de leur beau ramage. Ce n’est qu’en bordure des bois, qu’ils rivalisent d’élégance.
Le chemin passe alors en clairière, musardant le long du bois. On a devant sois la grande ferme de La Flachère. Ici, un troupeau de jeunes vaches s’excite grandement à notre passage. Il y a si peu de monde qui passe par ici, qu’on comprend leur envie de jouer.
Au bout de la clairière, le chemin passe près du grand corps de ferme en pierre de La Flachère, perdue au milieu de nulle part.

Section 3 : Le gymkhana est encore plus saisissant près du ruisseau de Saint-Bonnette.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours très casse-pattes, avec de fortes pentes, autant en montée qu’en descente.

 

Depuis la ferme de La Flachère, une route remonte en pente forte dans les sapins, avec quelques feuillus épars.
Puis, au niveau d’une clairière, le GR65 quitte la route pour un chemin qui grimpe à plus de 20% dans la forêt. Mais, la grimpette est de courte durée.
Plus haut, la pente se réduit à nouveau au milieu des grands sapins, jusqu’à retrouver une nouvelle trouée dans la forêt. Ici, nous sommes à plus de 1’000 mètres d’altitude, au sommet du second parcours que l’on qualifiera de “creux/bosse”. Ici, encore, nous avons pris plus de 100 mètres d’altitude depuis l’affluent de la Clavarine. Il nous reste encore un dernier parcours similaire à effectuer avant Montfaucon. Cela montre, à la vérité, la géographie tourmentée, en vallons et collines successifs, de cette partie de la Haute-Loire, au milieu de gigantesques forêts.
Suit alors un gentil parcours reposant sous les sapins. En saison on peut s’attarder à la cueillette des myrtilles.
La pente est à nouveau raide pour sortir de la forêt et de descendre dans les prés jusqu’au niveau d’une petite route où passe aussi le GR430, le Chemin de St Régis. Ici, les deux panneaux de direction sont assez curieux. Il y a le GR65, celui que l’on doit suivre. Mais, le panneau du GR430 est assez idiot, on le dira ainsi, car le GR430 va dans les deux sens, selon la direction que l’on suit. Que vont faire par exemple les gens qui reviennent de St Jean Bonnet-le-Froid pour continuer ? Savent-ils tous qu’ils doivent continuer sur le GR65 pour aller à Montfaucon ?

Il faut faire ici une remarque à propos de la signalisation des chemins de grande randonnée (GR). Quand il n’y en qu’un dans la région, c’est du beurre. Mais quand il y en a deux, voire trois, c’est la foire d’empoigne. Les signalisations rouge/blanc du GR ne vous diront rarement sur lequel des GR vous marchez. Alors, vous pouvez faire des détours inutiles parfois. Il n’y a qu’une solution, choisir le bon, au départ, mais ce n’est pas toujours aisé. Ici, le message n’est pas très clair. Le GR65 va à Montfaucon, mais le GR430 aussi, même s’il va d’abord à Dunières, puis revient sur Montfaucon. Et puis, à Montfaucon, vous le constaterez plus tard, la situation est encore plus complexe, car le GR430 revient pour traverser Montfaucon sur le parcours du GR65, qui va dans l’autre sens. Simple, mon cher Watson, non ?

Ainsi ici, les deux GR vont faire chemin commun jusqu’après avoir traversé la rivière de la Saint-Bonnette en dessous. Ils s’en vont un peu sur la route, puis bifurquent à nouveau dans les prés à la limite des sous-bois.
La pente est assez rude, entre 10% et 15% jusqu’à rejoindre la petite route goudronnée qui court au fond du vallon le long de la rivière.
Un petit passage sur la route et le GR65 arrive sur le complexe Pont de Rochesac sur la Saint-Bonnette.
En fait, il y a deux ruisseaux qui se rejoignent ici. Le passage sur le premier ne pose aucune difficulté. Pour le deuxième, c’est une autre question. Il faut pratiquer l’équilibre sur deux bandes étroites de béton jetées sur le ruisseau. Par temps de pluie, c’est un vrai cauchemar. Attention à ne pas tomber dans l’eau, car le ruisseau est profond ici !
Un chemin complètement désossé, un vrai champ de cailloux et de racines en fait, remonte alors dans le bois où se plaisent les petits érables, les chênes rabougris, les frêles frênes, la charmille et les buissons en pagaille. Et voilà qu’il commence à pleuvoir. Parfois, on recule presque autant qu’on avance.

Peu au-dessus dans un virage du chemin, se trouve la bifurcation des deux GR. Prenez-bien le GR65, et non le Chemin de St Régis, qui part plus haut vers Dunières.

Depuis la bifurcation, un chemin complètement désossé, raviné, grimpe à plus de 15% de pente pendant plus de 500 mètres dans la forêt, où on retrouve les grands sapins blancs au milieu de la charmille. Par chance, les cailloux vont progressivement disparaître.
Plus haut, la pente se réduit, entre 10% et 15%. Le sol est presque noir ici, l’humidité est partout et les hautes fougères tapissent le sol.

Section 4 : Dans les forêts de Montfaucon-en-Velay.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans problème.

 

Nous sommes sortis maintenant du troisième tronçon “creux/bosse”. Un large chemin s’en va alors à plat sous les sapins alignés comme des poteaux. Par temps de pluie, le sol imperméable absorbe difficilement l’eau et les grandes flaques sont là pour rester longtemps.
Le sol est relativement lisse, presque de la terre glaise, mais parfois, on trouve quelques cailloux sur le chemin.
Le chemin traverse assez longtemps la forêt de sapins blancs.
Un peu plus loin, le chemin trouve une petite route, mais le chemin ne fait que la traverser. Ici, l’humidité est partout et les fougères prennent de la hauteur.
Le chemin reste encore un peu en forêt…
… avant de trouver, près d’une belle croix de granite, une clairière avec un parc grillagé.
Pourquoi ces grillages ? Parce qu’on élève ici des porcs en liberté.
Ici, près de l’élevage de porcs, le GR65 traverse une petite route départementale, reste encore un peu sous les sapins, avant de quitter progressivement la forêt compacte.
Plus loin, le chemin va passer de clairière en clairière, le long de gros îlots de sapins blancs.
Parfois, les moutons gambadent dans les prés.
Puis, le chemin abandonne les sapins, traverse à nouveau une petite route, et s’en va toujours à plat dans l’herbe, sous les érables.
Le chemin traverse la campagne, avec parfois des prés, parfois des champs de céréales. Aujourd’hui, la terre est si inondée avec la pluie que les flaques d’eau s’agrandissent à vue d’œil sur le chemin détrempé.
Sur le trajet, près d’une ferme de pierre, il y a une bifurcation marquée d’une coquille pour suivre le Chemin de Compostelle, mais le chemin était si inondé, que nous avons suivi le GR65. Mais pourquoi donc complique-t-on les chemins pour rien ?
Sur le GR65, le chemin rejoint une petite route goudronnée qui fait ici une boucle jusqu’au hameau des Suchets.
Après la boucle, le GR65 et le Chemin de Compostelle sont à nouveau communs dans la périphérie de Montfaucon. Non loin de nous l’idée de faire reproche aux Amis de Compostelle qui ont remarquablement piqueté ce parcours délicat. Mais, quand il y a un chemin bardé de la coquille, et deux GR comme ici, c’est souvent difficile de se repérer, au risque de se perdre, au moindre moment d’inattention. On ne passe quand même pas toutes les minutes à guetter les signes sur le chemin.

Section 5 : La traversée de Montfaucon-en-Velay et de ses faubourgs.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans problème.

La route nous conduit alors à l’entrée de Montfaucon.
A l’entrée du bourg revoici le Chemin de St Régis, grande source de confusion pour les pèlerins de Compostelle dans la région. Le GR430, le Chemin de St Régis, que nous avons utilisé plus tôt conjointement avec le GR65 près du Pont de Rochesac, s’en est allé faire un tour vers Dunières, puis Raucoules, et redescend ici vers Montfaucon. Le nôtre, c’est le GR65 qui traverse le bourg, dans le sens inverse du GR430. Allez comprendre comment on complique les chemins parfois, car le Chemin de Régis va aussi au Puy-en-Velay, même s’il fait plus de détours dans les volcans pour y aller.
La route passe au sommet du bourg, près du monument dédié aux héros des deux guerres, et redescend la rue principale du bourg, dont on voit l’église devant soi.

Mais, il se met maintenant à pleuvoir des cordes, de manière à ce qu’aucune image ne puisse se faire sur l’appareil photo. Alors reprenons ici le parcours, effectué à une autre occasion, par beau soleil.

La route passe devant l’église St Pierre, de style néo-roman, construite au XIXème siècle. Vous ouvrez la porte, et vous avez soudain le sentiment de vous trouver au Rijksmuseum à Amsterdam. Ici, il y a une collection de tableaux extraordinaires. On croit reconnaître à première vue la patte de Breughel. Mais, les 12 tableaux ont été peints par Abel Grimmer, un contemporain de Brueghel, qui n’a jamais mis les pieds dans le Velay. La présence de ces œuvres ici est particulière. Cette collection appartenait à un marquis de la région, ambassadeur à Bruxelles. Personne ne sait comment cette collection est apparue ici, mais on la retrouva à la révolution dans les dépendances de l’église. Même les hollandais visitent Montfaucon. Eh bien, voyons !
La route sort du bourg, croise la voie verte sur la route qui va à Raucoules. C’est toujours la Via Fluvia, cette voie que nous avons rencontrée la veille à St Sauveur-en-Rue, avant de monter aux Sétoux.
Le GR65 suit un moment la route sous les grands érables, puis s’en va sur un chemin de terre dans les prés.
Bientôt le chemin de terre rejoint une petite route.

Ici, nous sommes au lieudit Croix des Lardons, près d’une grande et belle croix de pierre. C’est ici que le GR65 dit momentanément au revoir au GR430. Le GR430 revient par la petite route de Raucoules et va vers Montfaucon. Le GR65 s’en va dans le sous-bois. Ouf ! Il faut le dire, c’est toujours avec un grand plaisir que l‘on voit ce type de signalisation explicite, avec des directions et des kilomètres à parcourir. Pour aujourd’hui, le GR430 cessera des nous importuner. Mais, ce n’est que partie remise. On le retrouvera demain.

Le chemin va alterner alors entre clairières et sous-bois au milieu des frênes, des érables, et encore de grands sapins blancs, rangés étroitement comme des sardines.
Peu après, le GR65 rejoint une route où passait encore, il y a peu, le Velay Express.

Si vous avez emprunté un jour la variante de Gillonay, vous êtes passé par St Agrève, l’autre extrémité du train en Ardèche. De ce côté, la ligne allait jusqu’à Dunières, un peu au nord, là où passe le GR432. Cette dernière section a été fermée en 2015, et le train s’arrête un peu en dessous d’ici, à Raucoules-Brossette.

Alors, le GR65 refait un petit tour sur une route goudronnée sous les érables, avant d’emprunter un chemin de terre qui s’en va vers la forêt.
Le large chemin de terre va longer les prés et les maïs sous les grands frênes. Il y a un peu de bétail par ici. Nous n’en avons pas croisé beaucoup ces derniers jours.
Le chemin pénètre alors dans la forêt. La pente est soutenue dans la descente dans le bois. La forêt est si dense que les beaux sapins blancs ne sont plus que des zombies.
Mais, par endroits, dans les sapins denses, on voit de petites clairières où les érables sont majestueux, faisant la nique aux grands sapins blancs.
Puis, la pente s’atténue au fond de la petite cuvette où le chemin musarde un peu….
… avant de remonter de l’autre côté, en pente douce, dans les praires ouvertes.

Section 6 : Ondulations d’une forêt à l’autre.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans problème, avec parfois quelques pentes un peu plus marquées.

Une longue rectiligne monte doucement dans les prés, sur un chemin passablement caillouteux.
Le chemin bascule de la butte sur le village paysan des Olmes et ses maisons de pierres taillées.
A la sortie du village, le GR65 traverse une grande départementale, qui permet de rejoindre l’axe qui va vers St Etienne, et se dirige vers un bosquet de sapins.
Ici, le chemin croise à nouveau la Voie verte, qui sillonne le pays, mais ne la suit pas. Ces voies vertes sont souvent des pièges pour les pèlerins qui les trouvent si charmantes que cela les incite à les suivre. Non, ici le chemin se dirige alors à nouveau vers la forêt.
Sur le Chemin de Compostelle, les sapins sont rares. Ce sont avant tout des épicéas que l’on rencontre. Mais nous ne nous lasserons jamais de ces rangées de grands sapins, collés les uns contre les autres, imbriqués, inséparables, parfois si serrés que la lumière y pénètre à peine. On a parfois presque l’impression que la nuit est déjà tombée.

Mais parfois, quand la lumière réapparaît, un majestueux érable se profile, qui a poussé là depuis des centaines d’années, par le hasard.

Puis, le chemin joue un peu, passant alternativement de la forêt de sapins à la clairière en longeant la forêt dans les genêts.
Plus loin, le chemin sort des bois. Ici, dans une grande clairière, les paysans ont débarrassé les bois pour planter un peu de maïs et de céréales. C’est presque le premier champ cultivé que nous avons croisé aujourd’hui.
Puis, le chemin entre à nouveau dans le bois de frênes et d’érables, en descente plus soutenue pour passer à Brossette.
Encore un de ces beaux hameaux, uniformes, dans ses gros moellons de calcaire.
Depuis le hameau, le chemin continue de descendre, en pente soutenue, sous les haies formées de frênes et d’érables, de belle facture.
Au bas de la descente coule le ruisseau de Brossettes. Tout le charme est réuni ici, le moulin désaffecté, la mousse, et la fraîcheur du ruisseau sous les grands arbres.
Dans toute cette étape, on n’a jamais le sentiment qu’on quitte la forêt. On passe de l‘une à l’autre, souvent dans grande transition. Du ruisseau le chemin remonte en pente assez soutenue dans un bois de feuillus, des érables, des frênes et des charmes surtout. Maintenant les sapins ont presque disparu. Dans toutes ces forêts, on exploite le bois.
Ici, une maison isolée, que l’on rejoint sans doute par le chemin de terre, car il n’y a pas de route qui passe par ici, et le chemin repart dans la forêt.
Ici c’est à nouveau un sous-bois de feuillus, puis, la clairière avec ses érables et ses frênes surtout. Les chênes sont grandement absents de cette région. Ici, vous verrez aussi quelques pins. Les sapins ont disparu, mais ils ne sont pas loin. A l’horizon, on voit toujours de gros îlots de sapins.
A l’approche d’une forêt de sapins, voici un virage qu’il ne faut pas manquer. Le CR65, marqué par les coquilles du Chemin de Compostelle, s’en va vers la droite. Voyez comme il faut être toujours aux aguets sur ces chemins de Haute-Loire. Vous ne voyez pas la coquille et vous partez à gauche. Bien sûr, c’est charmant car le petit chemin de fer à vapeur du Velay est à deux pas, se dirigeant vers la gare de Roucoules-Brosettes, le terminus aujourd’hui. Mais, si vous allez par-là, c’est retour à Montfaucon ! En fait, en Haute Loire, il vaut toujours mieux avoir avec soi des cartes de la région, que ce soit des guides ou Internet (comme ce site) pour ne pas s’égarer.
Plus loin, le chemin retourne, sans grande surprise, dans la forêt de feuillus.

Section 7 : Un vieux et célèbre moulin et une belle rivière.

 

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans problème, avec parfois quelques pentes un peu plus marquées.

Peu après, le chemin remonte un peu dans les feuillus, les érables notamment. C’est peut-être la région de France où on rencontre le plus d’arbres de cette espèce sur le Chemin de Compostelle.
Rapidement, le chemin ressort des bois et passe au village de La Brosse. Ici encore, le village a conservé, comme tous les hameaux de la région son caractère d’antan, avec ses belles maisons de pierre, massives.
Le chemin traverse le village, puis emprunte un petit tronçon d’asphalte.
Rapidement, le GR65 retrouve la terre battue, passe encore devant une magnifique croix de granite.
Puis, c’est le retour du charme de ces grands érables plantés au bord d’un chemin qui se promène dans les prés.
Peu après, le chemin descend un peu plus fort, sous les arbres, au milieu des genêts et des fougères.
Il passe bientôt au hameau du Mounas, avec des maisons un peu plus récentes que dans les autres hameaux de la région.
Puis, le chemin redescend dans le sous-bois à la sortie du hameau. La pente est à près de 15% dans le sous-bois de feuillus, avec quelques conifères.
Au bas de la descente le chemin atteint la Papeterie.

Le chemin arrive alors à l’ancien moulin de la Papeterie, une magnifique et grande bâtisse en pierre de deux étages. La Papeterie de Tence, c’est de la grande histoire. Vous pouvez consulter, si cela vous intéresse sur Internet les généalogies des gens qui se sont succédés ici depuis le XVIIème siècle. L’usine a été créée par les Montgolfier, les ancêtres des créateurs de la montgolfière. C’était la fabrique de papier Numéro 1 en France, avec ses roues hydrauliques puisant l’eau dans le ruisseau de Basset, qui se jette à deux pas dans le Lignon. Elle sera transformée en moulinage de soie entre le XIXème et le XXème siècle, reconstruite sur les fondations de l’ancien moulin à papier. Tence, qui possédait aussi d’autres fabriques de moulinage, était réputée pour ses soies et ses feutres. Puis, tout cela mourut de sa belle mort. La Papeterie deviendra d’abord une colonie de vacances, puis un gîte avec chambres d’hôtes, très fréquenté durant la haute saison.

A deux pas coule le Lignon, que l’on verra demain en allant sur Tence. Il y a beaucoup de place au gîte, mais en cas d’affluence ou de fermeture, il faudra aller jusqu’à Tence, 3 kilomètres plus loin pour se loger. Nous ne saurions jamais assez insister de réserver vos logements sur la Via Gebennensis, pour ne pas être surpris.

Logements

 

 

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Etape suivante : Etape 13: De La Papeterie à Queyrières
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